Hector-Léonard de Sainte-Colombe de l'Aubépin

Hector-Léonard de Sainte-Colombe de l'Aubépin

Hector-Léonard de Sainte-Colombe, chevalier, bailli de l’Aubépin, né le 2 avril 1663 au château de l’Aubépin et mort le 10 octobre 1736 au Moulard, est un poète et historien français.

Issu d’une des plus anciennes familles du Beaujolais, les Sainte-Colombe, qui ont souvent fourni des membres à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, l’Aubépin fit ses humanités et sa philosophie au collège des jésuites de Lyon avant d’être reçu dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à l’âge de seize ans, et d’entrer au service des galères, en 1679.

L’Aubépin se distingua, dans les différents emplois qu’il exerça. En 1700, il fut envoyé, lors de la guerre de Succession d'Espagne, l’Aubépin avec deux galiotes sur le Pô et le lac de Garde, pour y faciliter le transport des troupes et des convois français, et traverser celui des ennemis. Le détail des huit campagnes pendant lesquelles il remplit cette commission a fait la matière de mémoires composés par l’Aubépin lui-même.

Nommé inspecteur des troupes des galères en 1724, il profita du temps libre que lui laissa la longue paix dont la France jouit après le traité de Rastatt pour reprendre avec plus d’ardeur l’étude des lettres, qu’il n’avait cessé d’aimer, et même de cultiver, autant que ses autres fonctions lui en laissaient la liberté. Familiarisé depuis sa jeunesse avec les meilleurs écrivains d’Athènes et de Rome, il en faisait ses délices. Homère surtout, Démosthène, Horace et Tite-Live, qu’il possédait si bien, qu’il en connaissait et en sentait toutes les beautés, l’entretenaient souvent dans ses courses de mer et de terre. II avait tout autant de zèle et de gout pour les bons écrivains de son époque, surtout ceux du siècle de Louis XIV.

II lisait leurs ouvrages, jugeait sainement de toute production d’esprit, et l’on pouvait presque toujours s’en rapporter à ses décisions. Quelques années avant la fondation de l’Académie de Marseille, son premier directeur, La Visclède, avait soumis une de ses épitres à ses jugements littéraires. Comme poète, le commandeur de l’Aubépin ne manqua pas de répondre à l’appel qu’on lui fit de concourir à la fondation de l’Académie de Marseille et il contribua beaucoup à faire lever les obstacles qui s’opposaient à l’établissement de cette Académie et, devenu lui-même membre de cette Académie, il se trouva à ses assemblées avec autant d’assiduité, qu’il lui était libre d’en avoir. Ses lectures dans les assemblées ne furent pas nombreuses, mais furent toujours accueillies avec faveur, comme écrites d’un bon style. II y lut notamment, en 1731, un discours sur l’accord des lettres et des armes, écrit avec autant de solidité que de délicatesse. La Visclède dit que l’Aubépin excellait aussi à faire des contes en vers, et l’amour qu’il lui donne pour la religion, porte à croire que ces contes ne ressemblaient aucunement pour la matière à ceux de La Fontaine.

Peu de temps après, l’Académie lui demanda ses mémoires pour les lire dans les séances particulières. Ses chefs en ayant connu le mérite avaient manifesté le désir de les voir publiés. L’auteur les remercia de ces témoignages glorieux, mais il préféra les garder manuscrits. On y avait lu les deux premières campagnes, lorsque le départ de l’auteur pour l’expédition de Tunis et de Tripoli, interrompit cette lecture. Les corsaires de Tripoli avaient osé prendre quelques bâtiments français, et le roi résolut de les punir, y envoya M. de Grand-Pré chef d’escadre, avec quatre vaisseaux : l’Aubépin eut ordre de l’accompagner avec deux galères. À son départ pour l’expédition de Tunis, l’Académie l’accompagna de ses vœux et s’occupa souvent de lui dans les réunions particulières. Tunis fit sa paix, et Tripoli fut bombardée. Rentré à Marseille, l’Aubépin offrit son journal de l’expédition au secrétaire perpétuel, La Visclède, qui en fit le plus bel éloge de ce travail resté manuscrit, car il ne put le persuader de le publier.

En 1734, étant depuis quelque temps grand-maréchal et bailli de son ordre, il fut nommé chef d’escadre des galères, et ayant fait peu après un voyage à Paris, il eut un brevet de maréchal de camp pour commander la marine. Deux galiotes commandées sous ses ordres remplirent les vues de la cour et les siennes. Mais sa santé dépérit durant le cours de cette campagne et, lorsque la dernière guerre d’Italie fut finie, il se rendit à Lyon, où il ne fit que languir jusqu’à sa mort survenue à une terre nommée Le Moulard, qu’il avait à deux journées de Lyon.

Sources

  • Louis Moréri, ‪Le Grand Dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. 1, Paris, ‪chez les libraires associés, 1759, p. 478.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hector-Léonard de Sainte-Colombe de l'Aubépin de Wikipédia en français (auteurs)

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