- Hechmi Hamdi
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Hechmi Hamdi, de son nom complet Mohamed Hechmi Hamdi, est un homme d'affaires et homme politique tuniso-britannique installé à Londres. Il est le président de la chaîne de télévision par satellite Al Mustaquilla. Il est aussi le dirigeant de la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (Al Aridha Chaabia) et du Parti des conservateurs progressistes fondé le 15 juillet 2011[1].
Sommaire
Biographie
Originaire du gouvernorat de Sidi Bouzid, il étudie la langue et la littérature arabe à l'Université de Tunis dont il sort diplômé en 1985. Il poursuit un programme de master en littérature et histoire arabe ainsi qu'en études islamiques contemporaines à l'Université de Londres, qu'il achève en 1990. Dans le même établissement, il obtient un doctorat en études islamiques contemporaines en 1996[2]. Après avoir écrit des articles dans divers journaux, dont le quotidien arabophone Asharq al-Awsat, il fonde son propre hebdomadaire, Al Mustaquilla (L'Indépendant) en 1993, le trimestriel The Diplomat en 1996, la chaîne de télévision Al Mustaquilla en 1999 et une seconde chaîne, Democracy, en 2005[3].
Jusqu'à sa démission en 1992, Hechmi Hamdi est membre du parti islamiste Ennahda[4] avant de devenir un allié du président tunisien déchu, Zine el-Abidine Ben Ali[5],[6], ce qu'il nie[7]. Après la révolution, il fonde la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement le 3 mars 2011 et utilise sa chaîne de télévision pour soutenir massivement la campagne de sa formation[8] pour l'élection de l'assemblée constituante du 23 octobre 2011.
Alors que sa formation effectue une percée inattendue[9],[10], remportant 27 sièges, Ennahda arrivée en tête du scrutin refuse toute négociation avec lui[11]. À la suite de l'invalidation de ses listes dans six circonscriptions, principalement pour non-respect des délais de campagne officielle et pour avoir présenté d'anciens responsables du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali, lui faisant perdre huit élus au profit des autres listes[12], Hamdi annonce dans la foulée le retrait de ses autres listes[13] avant de se rétracter en décidant de présenter des recours en vue de la réhabilitation de ses listes[14].
Positionnement
Selon Nizar Bahloul, la montée de Hamdi s'inscrit dans la volonté de l'État saoudien d'occuper une place dans la nouvelle configuration politique tunisienne[15]. Dès lors, afin de se créer un réseau, il s'allie à des anciens membres du RCD du président déchu Ben Ali, qui en serait le maître d'œuvre, celui-ci entretenant de bonnes relations avec les princes saoudiens[15].
Après la publication des résultats de l'élection de l'assemblée constituante, Ennahda accepte de s'allier avec toutes les forces politiques, sauf la Pétition populaire. En effet, le parti accuse Hechmi Hamdi de « trahison suprême » en raison du soutien apporté par des anciens du RCD et de l'adoption dans les années précédentes d'une ligne éditoriale favorable à Ben Ali[16]. De plus, selon Slaheddine Jourchi, Hamdi avait publié dans sa thèse de doctorat des documents secrets du parti : « Il divulgue des documents secrets du mouvement que les services secrets du pays hôte exploitera à souhait »[16].
Notes et références
- Arrêté du ministre de l'Intérieur du 15 juillet 2011, Journal officiel de la République tunisienne, n°53, 19 juillet 2011, pp. 1259-1260
- (en) Sana Ajmi, « People's Petition for Freedom, Justice and Development », Tunisia Live, 25 octobre 2011
- (fr) « Mais qui est ce Hachemi Hamdi qui suscite tant de polémiques ? », Leaders, 25 octobre 2011
- (en) Mohamed Elhachmi Hamdi, « Islam and Liberal Democracy: The Limits of the Western Model », Journal of Democracy, n°7.2, 1996, pp. 81-85
- (fr) « La percée surprise d'un ancien allié de Ben Ali en Tunisie », Le Figaro, 26 octobre 2011
- (fr) « Tunisie : la poussée de la liste d'un milliardaire basé à Londres suscite la consternation », Radio Netherlands Worldwide, 26 octobre 2011
- (en) Emily Parker, « Aridha Chaabia, « Popular Petition », Shocks Tunisian Politics », Tunisia Live, 27 octobre 2011
- (en) « Surprise Tunisian poll success for London-based millionaire », Agence France-Presse, 25 octobre 2011
- (fr) « Tunisie : la percée-surprise d'un millionnaire londonien », Agence France-Presse, 25 octobre 2011
- (fr) Élodie Auffray, « Al-Aridha, surprise parti de Hechmi Hamdi », Libération, 27 octobre 2011
- (fr) « Tunisie : tractations pour un gouvernement dirigé par un islamiste », La Dépêche, 27 octobre 2011
- (fr) « Les listes de la pétition populaire tombent dans six circonscriptions (ISIE) », Tunisie Soir, 27 octobre 2011
- (fr) « Hechmi Hamdi annonce le retrait de ses listes », Leaders, 27 octobre 2011
- (fr) « Hechmi Hamedi renonce à retirer les listes d'Al Aridha de la constituante », Tunis Afrique Presse, 29 octobre 2011
- (fr) Nizar Bahloul, « Hachmi Hamdi, les Saoudiens et les réseaux dormants de Ben Ali », Business News, 27 octobre 2011
- (fr) « Tunisie : Hechmi Hamdi serait accusé de Trahison suprême par Ennahdha », Espace Manager, 31 octobre 2011
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Mohamed Hechmi Hamdi » (voir la liste des auteurs)
Voir aussi
Catégories :- Date de naissance inconnue (XXe siècle)
- Personnalité ou groupe récurrent des protestations arabes de 2010-2011
- Personnalité politique tunisienne
- Personnalité tunisienne du monde des affaires
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