- Guy Cuevas
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Guy Cuevas, (de son vrai nom Guillermo Cuevas Carrión), est un écrivain, musicien et comédien né en 1945 à La Havane, Cuba. Disc jockey attitré de Fabrice Emaer, il fut l'apôtre de la musique Disco en France dans les années 1970-1980[1].
Sommaire
Débuts
Guillermo Cuevas Carrión suivait les cours d'un atelier de dramaturgie au Théâtre National de Cuba quand son premier livre de nouvelles, Ni un Sí, ni un No, est publié par Ediciones El Puente (Éditions Le Pont).
En 1964, Il immigre en France, où il continue à écrire. Il commencera sa carrière de DJ au Nuage, un petit club de Saint-Germain-des-Prés.
En 1971, Guy Cuevas est débauché par Claude Aurensan, un ami et un collaborateur de Fabrice Emaer, qui l'entraîne au Sept[2].
Le Sept
Le Club Sept (« le Sept ») était au centre du quartier gay de l’époque, proche du Palais-Royal. Situé au 7 rue Sainte-Anne, le club possédait un restaurant au rez-de-chaussée et une minuscule piste au sous-sol.
« La décoration était simple mais brillante : des murs en miroirs et un plafond recouvert de néons multicolores qui flashaient au rythme de la musique. Car ce qui rendait le Sept si particulier, c’était la qualité de sa musique. Si le Colony se spécialisait dans la new wave, le Sept était déjà l’épicentre de la disco, avec le DJ Guy Cuevas aux platines. Ce n’était donc pas vraiment un club de drague, plutôt un rendez-vous «jet set»[3]. »
Là, avec de vraies platines, Cuevas adapte sa programmation avec beaucoup de musique « black » américaine, des productions sud-américaines, « sans oublier parfois des trucs pas du tout dansant, comme Marilyn Monroe ou des bruits d'oiseaux, du tam tam, tout ce que me passait par la tête. »
Il aimait « casser les rythmes, surprendre, innover, oser, violer même les oreilles. » Il passait ses journées à écouter des disques dans le magasin Chez Givaudan, découvrir et mémoriser les meilleurs morceaux. Le soir, il passait les imports et les nouveautés[2].
Paquita Paquin écrit :
« En fin de soirée, il nous fait parfois la grâce d'accéder à nos requêtes en matière de musique, sinon il nous explique l'équilibre, la montée en puissance, le rythme qu'il cherche à obtenir avec sa programmation dans laquelle nos éternel tubes n'ont pas forcément leur place. Guy Cuevas est un génie[4]. »
Quand le 7 devint réputé pour la qualité de son DJ, et que la foule fut plus nombreuse à se presser à ses portes, il devint nécessaire pour Fabrice Emaer de voir plus grand[1].
Le Palace
Le Palace était un vieux théâtre classé (tous les grands noms de la chanson française de l’après-guerre s’y étaient produits), qui était devenu, au fil des ans, un vieux cinéma de quartier un peu insalubre[3].
Cherchant un endroit pour offrir la réponse française au mythique Studio 54, Emaer, soutenu par des gens haut placés, décroche le théâtre du Faubourg Montmartre et commence les travaux.
Cuevas se rendra plusieurs fois à New York pour étudier le Studio 54. « Concernant la programmation générale du DJ, j'ai été marqué par son choix systématiquement efficace et commercial. Il proposait avant tout ce que les gens attendaient, ce qui était à la mode. Et ce qui l'était c'était le Disco ! Quand le Palace s'est ouvert, en mars 1978... j'ai joué aussi la carte de tous les succès discos. »[2]
La soirée d’ouverture sera le reflet de l’avènement de la disco. La copine de Cuevas, Grace Jones, apparut entourée de fumigènes et de lumières roses, et chanta La Vie en rose sur une Harley-Davidson rose[3]. Au Palace, Cuevas joue Donna Summer, les Village People, les Bee Gees, mais toujours avec les perles inconnues. Il glisse soudainement au milieu d'un morceau un extrait d'autre chose, comme les sons d'hélicoptère de la bande originale du film Apocalypse Now, ou un morceau de Vivaldi.
Pour Cuevas, le Palace était moins amusant que le Sept. « C'était tellement répétitif à mes oreilles que je devais lutter contre un certain ennui. J'avais envie de créer, d'inventer, pas de mettre toujours les mêmes tubes sur mes platines. »
Après plusieurs mois comme hôte du Privilège (un restaurant/discothèque « VIP » situé sous le Palace) en compagnie de Paquita Paquin, il quitte le Palace en 1981.
Après le Palace
Guy Cuevas enregistrera trois disques, en tant que chanteur, comme Ebony Games, Obsession, et Gallo Negro, et jouera dans des films.
Il sera directeur artistique des Bains Douches et du Barrio Latino[2].
Publications
- Ni un Sí, ni un No, Ediciones El Puente.
- Ochún en el Sena
Filmographie
- Target of Suspicion (1994) (TV)
- Cómo ser infeliz y disfrutarlo (1994)
- Nefertiti, figlia del sole (1994)
- L'enfant lion (1993)
- Ne réveillez pas un flic qui dort (1988)
- Les frères Pétard (1986)
- Under the Cherry Moon, de Prince (1986)
- The Jewel of the Nile (1985)
- Un été d'enfer (1984)
Discographie
- Ebony Game (7"), Gaumont musique, 1981
- Obsession[5] (12"), Island Records, 1982
- Gallo Negro (12"), Island Records, 1984
- Funky Nassau, The Compass Point Story 1980-1986 (CD)
- Obsession (Nassau Mix), Strut, 2008
- Acoustic Boogie EP (12", EP), Ebony Games, Tracky Bottoms, 2008
Notes et références
- Guy Cuevas : au Palace ce soir - Discodrome, 13 juillet 2008
- ISBN 978-2-8481-4094-0), p. 156-170 Grégoire Colard et Cédric Naïmi, Mémoire Disco et phénomène Tecktonik, éd. Pascal Petiot, 2008 (
- Palace : comportement 80 - Didier Lestrade, Têtu, mars 1999
- ISBN 978-2-2072-5569-8), p. 125 Paquita Paquin, Vingt ans sans dormir, éd. Denoël, Paris 2005 (
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