- Georgiy Gongadze
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Georgiy Gongadze Nom de naissance Georgiy Ruslanovich Gongadze Naissance 21 mai 1969
TbilissiDécès 17 septembre 2000 (à 31 ans)
InconnuNationalité Ukrainien Pays de résidence Ukraine Diplôme Université Ivan Franko Activité principale Journaliste Distinctions Héros d'Ukraine Conjoint Myroslava Gongadze Georgiy Ruslanovich Gongadze (en ukrainien : Георгій Русланович Ґонґадзе, en géorgien : გიორგი ღონღაძე, né le 21 mai 1969 - mort le 17 septembre 2000[1]) est un journaliste ukrainien d'origine géorgienne, enlevé et assassiné en 2000. L'affaire Gongadze a notamment conduit à la défiance d'une partie des Ukrainiens envers le pouvoir en place, et à la Révolution orange de 2004[2].
Sommaire
Carrière
Georgiy Gongadze naît à Tbilissi en RSS de Géorgie. Il est le fils d'un homme politique géorgien et d'une infirmière ukrainienne. Il étudie à l'Université Ivan Franko à Lviv, et devient un journaliste talentueux, d'abord en Géorgie, où il couvre le conflit en Abkhazie; puis en Ukraine.
Il se pose comme un critique virulent du président Leonid Koutchma, notamment lors de l'élection présidentielle ukrainienne de 1999.
En avril 2000, il fonde avec Olena Prytula le site d'actualités en ligne Ukrayinska Pravda (La Vérité ukrainienne, en ukrainien : Українська правда)[3], qui a pour objectif de contourner la main-mise croissante du gouvernement sur les médias traditionnels.
En juin, il écrit une lettre ouverte au procureur-général pour se plaindre du harcèlement du service de sécurité d'Ukraine, qui le force à se cacher. Il affirme être suivi, lui et sa famille, et des pressions seraient exercées sur son équipe[4].
Disparition et enquête
Gongadze disparaît le 16 septembre 2000. Deux mois plus tard, le 3 novembre 2000, un corps est retrouvé dans une forêt à 70 kilomètres de Kiev. Le corps a été décapité et trempé dans de l'acide [5]. Il est identifié par les proches de Gongadze comme étant celui du journaliste disparu.
En novembre, des enregistrements audio impliquant le président Koutchma, ainsi que l'adjoint du président Volodymyr Lytvyn et le ministre de l'Intérieur Yuriy Kravchenko sont publiés. Leur authenticité est cependant est mise en cause.
Des manifestations ont lieu pour protester contre les circonstances de la mort du journaliste et contre la présidence de Koutchma[6].
L'affaire prend une tournure internationale en 2001, lorsque l'Union européenne déplore la manière dont est mené l'enquête officielle. L'OSCE déclare quant à elle que l'enquête à jusqu'alors été conduite de manière « très peu professionnelle »[7].
Arrestations et procès
Le 1er mars 2005, le président Viktor Iouchtchenko annonce que les coupables ont été arrêtés[8]. Le 4, l'ancien ministre de l'Intérieur Yuriy Kravchenko, soupçonné d'être également impliqué dans l'affaire, est retrouvé mort dans sa datcha de la banlieue de Kiev. La police conclut à un suicide[9].
En mars 2008, trois anciens policiers, Valéri Kostenko, Olexandre Popovitch et Mykola Protassov sont condamnés pour le meurtre de Georgiy Gongadze à des peines allant de 12 à 13 ans de prison, sans pour autant que le commanditaire du meurtre soit identifié[10],[11]. Un quatrième homme soupçonné d'être le chef du groupe, le général Olexi Poukatch, chef du département des recherches criminelles au ministère de l'Intérieur, est alors toujours recherché.
Le 22 juillet 2009, Poukatch est arrêté dans l'oblast de Jytomyr[12]. Le 28 juillet, des fragments du crâne de Gongadze sont retrouvés sur ses indications[13]. La mère de Georgiy Gongadze conteste cependant que ces fragments appartiennent à son fils[14].
Le 23 mars 2011, Leonid Koutchma fait l'objet d'une enquête criminelle pour le meurtre de Gongadze, dont il est soupçonné d'être le commanditaire[15]. Koutchma a toujours nié son implication dans cette affaire[16].
Le 7 juillet 2011, le procès de Poukatch s'ouvre à huis-clos[17]. Le 31 août, l'accusé affirme que l'ancien président Koutchma est un des commanditaires du meurtre. Il met également en cause le président du Parlement ukrainien Volodymyr Lytvyn et l'ancien ministre de l'Intérieur Kravchenko[2].
Commémorations
Le 23 août 2005, par décret présidentiel de Viktor Iouchtchenko, Gongadze reçoit à titre posthume la décoration d'Héros d'Ukraine, plus haut titre honorifique du pays[18].
En août 2008, au monument dédié à Georgiy Gongadze et à tous les journalistes morts en exerçant leur métier est inauguré à Kiev. Aucun proche de Gongadze n'assistera cependant à l'inauguration, et il protesteront contre le fait qu'un monument soit érigé, alors que l'affaire n'est pas encore résolue et les responsables condamnés[19].
Le 16 septembre 2010, des rassemblements ont lieu à Kiev et à Lviv pour commémorer le dixième anniversaire de la disparition du journaliste[20].
Notes et références
- Gongadze disparaît le 16 septembre. La date de décès n'est pas connue de manière formelle, mais a probablement eu lieu le 17 septembre.
- (fr) Meurtre d'un journaliste ukrainien: l'ex-président Koutchma mis en cause sur www.cyberpresse.ca. Mis en ligne le 16 août 2011
- (uk)(ru)Site de Ukrayinska Pravda
- (en) Outspoken Ukraine journalist missing, BBC News. Mis en ligne le 19 septembre 2000
- Certaines sources indiquent que le corps a été arrosé avec de l'essence et brûlé.
- (fr) Gueorgui Gongadzé, martyr de la démocratie ukrainienne, Le Temps. Mis en ligne le 11 novembre 2006
- (en) Ukraine's 'censorship killing', BBC News. Mis en ligne le 14 février 2001
- (en) 'Gongadze killers' held by police, BBC News. Mis en ligne le 1er mars 2005
- (en) Ukraine minister 'killed himself', BBC News. Mis en ligne le 31 mars 2005
- (fr) La deuxième mort de Guéorgui Gongadzé, Libération. Mis en ligne le 18 mars 2008
- (en) Ukraine journalist killers jailed, BBC News. Mis en ligne le 15 mars 2008
- (en) Employees of SBU and Prosecutor’s General office detained Pukach sur www.unian.net. Mis en ligne le 22 juillet 2009
- (en) Source: Fragment of Gongadze's skull found, Interfax - Ukraine. Mis en ligne le 28 juillet 2009
- (en) Lesya Gongadze: They want to blame my son's murder on a dead person, Kyiv Post. Mis en ligne le 14 septembre 2010
- (fr) L’ex-président ukrainien mis en cause dans le meurtre d’un journaliste, Euronews. Mis en ligne le 23 mars 2011
- (fr) Meurtre Gongadzé: l'ex-président ukrainien Koutchma clame son innocence, Le Point. Mis en ligne le 23 mars 2011
- (en) Gongadze murder suspect's trial should be open to public, Committee to Protect Journalists. Mis en ligne le 16 août 2011
- (uk) Ukase présidentiel n°1202/2005, Site de la présidence de l'Ukraine. Mis en ligne le 23 août 2005
- (en) Gongadze monument an affront to those who knew him best, Kyiv Post. Mis en ligne le 9 septembre 2010
- (en) Residents of Kyiv, Lviv to mark Gongadze murder on Sept. 16, Kyiv Post. Mis en ligne le 16 septembre 2010
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Georgiy Gongadze » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Journaliste ukrainien
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