Georges Hayem

Georges Hayem en 1912

Georges Hayem (1841-1933) est un médecin des hôpitaux de Paris, physiopathologiste-hématologue, professeur à la Faculté de médecine de Paris et membre de l'Académie de médecine.

Biographie

Georges Hayem est né à Paris, le 24 novembre 1841 ; son père Simon avait créé dans le quartier du Sentier, une grande maison de commerce et il désirait faire de son fils Georges un commerçant apte à lui succéder. Après ses années de primaire, il le fit entrer au lycée Bonaparte, afin de l’orienter vers des études commerciales, mais Georges se sentait attiré vers les Sciences : il fut reçu Bachelier ès sciences en 1861 et il s’inscrivit à la Faculté de Médecine.

Major à l’externat, en novembre 1862, il réussit le concours de l’internat en 1863 et fut affecté à Bicêtre ; le 1er janvier 1865, il entrait aux Enfants Malades puis à Lariboisière avant de devenir l’interne d’Alfred Vulpian à l'Hôpital de la Salpêtrière. Sa Médaille d’Or de l’internat lui permit d’effectuer deux années supplémentaires chez Auguste Ambroise Tardieu.

Il soutint sa thèse de Doctorat en Médecine le 15 mai 1868 sur le sujet suivant « Etudes des diverses formes d’encéphalite (Anatomie et physiopathologie) » et en mars 1869, il devint agrégé. En 1872, il fut admis au bureau central des hôpitaux et, après un passage à l’Hôpital de la Charité, où il fut chargé de la suppléance de Jean-Baptiste Bouillaud, il passa enfin chef de service à l’hôpital Saint-Antoine : il y resta trente trois ans.

En 1879, à 37 ans, il fut désigné pour la chaire de Thérapeutique et de Matière médicale : pendant 15 ans son enseignement sera fondé sur des recherches expérimentales personnelles et sur des observations cliniques : ses travaux sur la transfusion du sang, en 1881, marquent une étape importante dans l’histoire de cette thérapeutique et le nom de Hayem reste attaché à cette méthode.

C’est avec beaucoup de mal qu’il réussit à se voir attribuer un laboratoire d’expérimentation digne de ce nom et pendant de nombreuses années il dut effectuer ses recherches dans de pénibles conditions ; en 1879 et 1880, il effectua à l’École vétérinaire de Maisons-Affort, avec Gustave Barrier^[1] des expériences sur la coagulation sanguine.

En 1893, Hayem obtint la chaire de Clinique Médicale, alors installée à l’Hôpital Necker et il réussit à la faire transférer à Saint-Antoine : « il attendit plusieurs années les constructions qui en font une clinique modèle, avec ses laboratoires particuliers et son propre amphithéâtre relié aux salles des malades » écrivait Paul Busquet, dans la biographie qu’il lui a consacré.

Depuis 1886, il était membre de l’Académie de médecine ; le 19 novembre 1911, alors qu’il abandonnait, frappé par la limite d’âge, son service de Clinique Médicale, ses collègues, ses élèves, ses amis se réunirent à l’amphithéâtre de la Clinique pour lui remettre sa médaille exécutée par Paul Roger-Bloche. En 1917, il devenait vice-président de l’Académie puis président l’année suivante.

Georges Hayem est décédé le 27 août 1933 ; le nom du Professeur Georges Hayem, premier président et fondateur de la Société Française d'Hématologie, (en 1931) a été donné à l'institut de recherche sur les leucémies de l'hôpital Saint-Louis en 1960.

Apport scientifique

L’œuvre de Georges Hayem est considérable, en particulier dans le domaine de l’hématologie : c’est lui qui, le premier, décrivit en 1877, l’érythroblaste « chez l’adulte, les hématies sont générées par les hématoblastes » écrivait-il^[2]; il étudia ensuite la coagulation, qu’il fit connaître dans d’importants mémoires publiés en 1878^[3] et 1879 et son nom reste attaché à la physiologie de l’hémostase, avec le clou plaquettaire de Hayem ou le temps de coagulation^[4]. En 1889, il publia un volume intitulé « Du sang et de ses altérations anatomiques » : dans cet ouvrage, il écrivait : « L’avenir appartient à l’hématologie : c’est elle qui nous apportera la solution des grands problèmes nosologiques ». Les recherches ultérieures ont confirmé le bien fondé de ses travaux.

Les travaux sur le système nerveux sont d’ordre expérimental, anatomo-pathologique et clinique : ils portent sur l’encéphalite, le ramollissement cérébral, les myosites, l’atrophie musculaire …

Le tube digestif fut aussi l’une des préoccupations de Hayem et de ses élèves : il publia ses observations dans un important ouvrage, qui fut publié dans le Traité de Médecine et de Thérapeutique en 1897, avec la collaboration de son élève Gaston Lion, puis repris en 1913^[5]. Il convient enfin de mentionner ses publications sur les affections du foie : les cirrhoses, les ictères, les hépatites …

Le surnom de "Dr choléra", qui lui fut parfois attribué est lié aux succès inespérés qu’il obtint dans le traitement de cette affection en luttant contre la déshydratation par des injections intra veineuses au moment des épidémies^[6].

« Sa vie fut un modèle de labeur, de perspicacité et de conscience scientifique : c’est une des figures les plus originales et les plus remarquables parmi les médecins de notre temps » écrivait le professeur Albert Dastre en 1911 dans son éloge du professeur Hayem.

Le nom de Hayem fut donné en 1935 à la place du Docteur-Hayem dans la quartier de la Muette à Paris.

Bibliographie

• Pierre Maurel, Les Professeurs de clinique de la Faculté de Médecine de Paris, Paris, Steinheil, 1907
• Paul Busquet, Les biographies médicales, J-B. Paris Baillière et fils, 1930
• Fernand Bezançon, L'oeuvre de Georges Hayem (1841-1933), Paris, Masson, 1934
• Georges Rosenthal, « Un grand médecin français, Georges Hayem (1841-1933) », Revue d'histoire de la médecine hébraïque, n° 11, décembre 1951.
• Desgranges (G.)- La vie et l'œuvre de Hayem. Th. méd. Paris 1963
• Bastide (P.)- Th. méd. Paris Lariboisière. 1971

Liens externes

• Bibliothèque inter universitaire de médecine
• HAYEM Biographies médicales

Notes et références

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