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Bataille du Val-ès-Dunes
La bataille de Val-ès-Dunes opposa au printemps 1047 le jeune duc de Normandie Guillaume dit le Bâtard, aidé de son suzerain le roi Henri Ier de France, à une coalition de barons normands rebelles de l'ouest du duché.En 1046, après une dizaine d'années de trouble suivant la mort prématurée au retour d'un pèlerinage en Terre sainte du duc Robert le Magnifique, son fils et successeur désigné Guillaume échappe de peu à une tentative d'assassinat à Valognes organisée par des barons rebelles du Bessin et du Cotentin qui ont choisi comme chef Gui de Brionne[1], normand par sa mère et propre cousin du jeune duc.
Guillaume s'empresse de demander l'aide de son suzerain, Henri Ier de France. Celui-ci lève en hâte une armée d'environ 10 000 hommes qui, alliés aux quelques 350 chevaliers et au millier de gens d'armes fidèles au duc, vont affronter, en 1047, les troupes rebelles dirigées entre autres par les puissants barons Rainulf de Briquessart, vicomte de Bayeux, Néel, vicomte de Saint-Sauveur, Hamon le Dentu, baron de Thorigny, Grimoald du Plessis et Raoul Taisson, seigneur du Cinglais, qui rassemblent autour d'eux environ 25 000 combattants[2] dans la plaine du Val-ès-Dunes, située à 12km au sud-est de Caen et au sud-ouest de Chicheboville.
Beaucoup de rebelles, soit des païens (« Vieux Normands »), soit des chrétiens encore imprégnés de mythologie nordique et restés plus proches de leurs origines scandinaves que les Normands de l'Est, chargeront au cri de « Thor Aïe ! » (« Thor aide »)[réf. nécessaire]. Ce sera la dernière manifestation viking en France.
Le récit de la bataille, basé sur le Roman de Rou de Wace (XIIe siècle), est décrit en détail dans une étude très complète et abondamment illustrée, éditée par le Syndicat d'Initiatives du Val-ès-Dunes[3]. C'est un véritable désastre pour les conjurés et, dans leur fuite, beaucoup se noieront en tentant de traverser la rivière bordant le champ de bataille. « Heureuse bataille où en un seul jour, s'écroulent tant de châteaux », en dira un historien, car ce succès assoit l'autorité du jeune duc de Normandie.
Beaucoup de conjurés survivants, leurs forteresses démantelées, seront bannis ou s'exileront volontairement en Italie méridionale, où vivent de nombreux compatriotes. Un seul conjuré, Grimoald du Plessis, qui n'est pas natif du duché mais d'origine germanique, sera emprisonné et exécuté par le duc[réf. nécessaire]; un cas rare car souvent Guillaume donne son pardon.
Suite à cette victoire, le duc de Normandie organise le Concile de la Trêve de Dieu et fait construire en 1061, sur la rive droite de l'Orne à Caen, la chapelle Sainte-Paix pour recueillir des reliques de saints amenées pour cette occasion.
La verte province retrouve pour un temps la paix et la prospérité.
Notes et références
- ↑ Appelé aussi Gui de Bourgogne, fils du comte Renaud Ier de Bourgogne et d’Alice de Normandie, fille du duc Richard l'Irascible)
- ↑ Chiffre vraisemblablement exagéré; une armée aussi nombreuse levée par les rebelles d'un duché est très peu probable
- ↑ Sur les pas de Guillaume en Val-ès-Dunes, Syndicat d'Initiative, 2 place du général Leclerc, 14370, Argences
Sources
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