- Fédération européenne des Sites clunisiens
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La Fédération européenne des Sites clunisiens est une association française loi 1901 créée en 1994, qui a pour objectifs de sensibiliser à l'histoire de l'ordre de Cluny et de valoriser le patrimoine clunisien. Elle a son siège dans la Tour des Fromages, à Cluny (Saône-et-Loire).
Histoire
Fondation
La Fédération des Sites clunisiens a été créée le 18 juin 1994, à Souvigny (Allier, France), qui en accueille l'assemblée générale fondatrice. Cette fondation se fait dans la foulée de la commémoration du millénaire de la mort de saint Mayeul de Cluny (910-994), qui réunit les trois villes de la vie de ce personnage : Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), sa ville natale ; Cluny (Saône-et-Loire), dont il fut le 4ème abbé ; Souvigny, dans le prieuré de laquelle il rendit son dernier souffle. Vingt sites français et deux suisses s'associent alors dans une aventure culturelle inédite depuis la disparition de l'ordre de Cluny, à la Révolution française.
Les membres fondateurs souhaitent une structure qui réunisse toutes les personnalités motivées par l'histoire et le patrimoine clunisiens, quels que soient leur statut et leur horizon. La particularité de la Fédération est ainsi de rassembler, aux côtés des représentants des sites - qu'ils relèvent d'une collectivité publique ou non -, des représentants d'associations culturelles et/ou touristiques ainsi que toute personne physique intéressée par son objet.
Objectifs
Sensibiliser à l'histoire clunisienne
La Fédération entend sensibiliser à l'histoire des sites clunisiens tous les publics : celui des élus, qui ont la charge de ce patrimoine ; celui des citoyens qui vivent dans ou à proximité immédiate de ces bâtiments ; celui des touristes, qui ont encore tant à apprendre sur ce patrimoine.
Valoriser le patrimoine clunisien
Certains sites clunisiens sont classés au niveau mondial - par l'Unesco par exemple - ou connus en tant qu'étapes sur les chemins de Saint-Jacques. Mais d'autres sont peu ou mals connus et restent à découvrir. La Fédération ambitionne de donner une valeur ajoutée au patrimoine clunisien en le dotant d'une véritable identité culturelle et touristique grâce à l'application d'un cahier des charges et d'une charte de qualité qui contribueront, à terme, à construire une image référente de qualité.
Promouvoir les sites membres du réseau
La promotion des sites clunisiens, qui est celle de leur histoire et de leur patroime, se décline par un certain nombre d'actions complémentaires, dans les domaines culturel et touristique, bien entendu, mais également auprès des chercheurs - pour mieux comprendre les sites -, des jeunes publics - sensibilisation des enfants - et des représentants des institutions locales, nationales et européennes.
Ainsi, la Fédération des Sites Clunisiens présente la particularité d'engager des actions dans des domaines extrêmement divers, néanmoins complémentaires.
Fonctionnement
Les responsables
- Présidence : Michel Gaudard (représentant de Romainmôtier, dont il est ancien syndic, Vaud, Suisse), depuis avril 2004.
- Direction : Christophe Voros (responsable de développement de 1999 à 2004), depuis décembre 2004.
- Vice-présidence : Colette Xavier-Rolai (maire-adjointe de Cluny pour la Culture et le Tourisme et vice-présidente de la communauté de communes du Clunisois), depuis mai 2008.
- Secrétaire générale : Nicole Laurent (présidente de l'Office de Tourisme de Volvic, Puy-de-Dôme, France), depuis mai 2008.
- Le poste de trésorier sera pourvu au cours de l'assemblée générale 2011, qui se tiendra à Nantua (Ain, France), le 30 avril 2011.
Le conseil d'administration de la fédération est composé de 19 administrateurs élus pour une durée de 6 ans.
Présidents successifs
- 1994-1999 : Serge Filion, adjoint au maire de Cluny pour le Tourisme
- 1999-2004 : Jean-Louis Dosso-Greggia, premier adjoint au maire de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire)
- Depuis 2004 : Michel Gaudard, ancien syndic de Romainmôtier (Vaud, Suisse)
Qu'est-ce qu'un site clunisien ?
Question complexe qui se pose depuis les origines de la Fédération et qui ne cessera de l'être pendant encore longtemps !... La Fédération a ses propres réponses, validées par son comité de parrainage scientifique, qui lui permettent, en conformité avec la réalité historique, de construire un réseau culturel qui ne soit pas d'inspiration stricto sensu monastique. En effet, les historiens eux-mêmes ne sont pas d'accord entre eux : certains d'entre eux estiment que le réseau des dépendances monastiques de Cluny regroupait 700 abbayes et prieurés au milieu du XIIe siècle, d'autres 1 400, voire 1 500 ! La fourchette est large et floue. Tout dépend en effet de la période historique que l'on envisage, mais aussi du statut du monastère en question : est-ce une création de Cluny ? Un monastère réformé par Cluny ? Une abbaye antérieure à Cluny qui rejoint l'Eglise clunisienne ? Etc.
Des seigneuries monastiques
Le réseau clunisien ne se limite pas aux seuls monastères. Outre les lieux «réguliers», où l’on chante la louange divine, comme les abbayes et les prieurés, il comprend des églises séculières, dans lesquelles on dessert le culte paroissial, ainsi que des sites voués à l’approvisionnement des moines et à la gestion de l’ensemble des terres qui leur sont données... Le réseau clunisien historique est ainsi constitué d’un ensemble de biens fonciers et immobiliers aux fonctions différentes, caractéristiques des rôles religieux, politique, économique, artistique et social qu’ont joué les moines du Xe au XVIIIe siècle.
La diversité de leur nature rend par conséquent difficile la détermination du nombre exact des sites clunisiens. Ce que l'on sait, c'est que l'on retrouve ces sites dans toute l'Europe occidentale : France, Espagne, Italie, Suisse, Allemagne, Grande-Bretagne, Portugal, Belgique.
Les sites clunisiens de la Fédération
La Fédération qualifie de "site clunisien" un ensemble de bâtiments - ou ce qu'il en reste aujourd'hui - témoignant des liens que ce site a entretenu avec l'abbaye de Cluny du Xe au XVIIIe siècle. Cette définition permet ainsi de considérer comme site clunisien :
Les monastères fondés par Cluny
- Des prieurés tentaculaires avec leur propre réseau d’influence (La Charité-sur-Loire)
- Des prieurés « clones » de Cluny, fonctionnant selon le même schéma domanial (Romainmôtier)
- Des prieurés modestes dépendant de leur environnement seigneurial (Vertemate)
- Des monastères de femmes (Sölden)
Les monastères réformés par Cluny (abbayes fondées avant Cluny et confiées à elle pour la réforme de leur mode de vie monastique)
- Des abbayes dont l’intégration au réseau clunisien fut heureuse (Moissac)
- Des abbayes à l’intégration fortement mouvementée au cours de l’Histoire (Menat)
- Des abbayes dont l’intégration fut de courte durée (San Benedetto Po)
Les monastères aux liens privilégiés avec Cluny
- Les abbayes ayant entretenu des liens particuliers avec des abbés de Cluny et ayant adopté sa réforme (Déols)
- Les abbayes ayant adopté les coutumes clunisiennes et ayant amplifié l’influence de Cluny dans certaines parties de l’Europe (Hirsau)
Les doyennés, au centre du réseau seigneurial des moines, comme relais des monastères
- Les doyennés ayant en leur centre une église séculière (Saint-Hyppolite)
- Les doyennés comme grosses fermes flanquées d’un oratoire (Berzé-la-Ville)
- Les doyennés comme sièges d’un centre d’exploitation (Blanot)
- Les doyennés comme lieux de justice et haut-lieu politique (Mazille)
Les lieux résidentiels
- Les collèges, qui accueillaient des moines-étudiants (comme le collège Saint-Jérôme de Dole)
- L'hôtel des abbés de Cluny, dans la capitale (musée national du Moyen Age de Paris)
Les fiefs et seigneuries de l'abbaye
- Les seigneuries viticoles (Gevrey-Chambertin, Monthelie)
- Les fiefs avec bourg et château seigneurial (Toulon-sur-Arroux)
Les villages, monuments et lieux de mémoire clunisienne
Comme le village de Semur-en-Brionnais, avec le château natal de saint Hugues, qui fut par la suite légué à Cluny...
Le siège des Sites clunisiens
Le siège de la Fédération est à Cluny (Bourgogne du sud, France), dans un bâtiment jouxtant une des tours de l'ancienne enceinte de l'abbaye, dite "des Fromages" (anciennement "des Fèves"). Depuis la création de l'association, c'est dans ces bureaux qu'est centralisée l'administration du réseau clunisien et que travaille l'équipe professionnelle, sous la direction de Christophe Voros, depuis 1999.
Son adresse postale est : Fédération européenne des Sites clunisiens, Tour des Fromages, F-71250 Cluny
L'emblème de la Fédération : la rosace
L'emblème de la Fédération - déposé et protégé - a été dessiné en 1994 par le délégué général de l'époque, André Déglise, et stylisé par la société Zak & Landau. La "rosace" des sites clunisiens reprend des éléments historiques dans une forme originale et inédite qui leur est propre.
- Le centre de la rosace
Le centre reprend les armes de l'abbaye de Cluny, armes qui se blasonnent traditionnellement comme suit : "De gueule, à deux clefs d'or en sautoir, traversées d'une épée en pal, à lame d'argent, la poignée d'or en pointe."
- La rosace
Le contour fait référence à la rosace, parfois appelée "marguerite", que l'on rencontre couramment dans la sculpture romane. Les dix pétales ainsi dessinés symbolisent les dix provinces de l'ordre de Cluny, qui s'est constitué au début du XIIIe siècle : l'Auvergne, la France, la Gascogne, Lyon, le Poitou, la Provence, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne et la Lombardie. Le tracé extérieur rappelle à la fois la voûte romane et la voûte gothique. Les clefs font référence à saint Pierre et l'épée à saint Paul - qui a été décapité -, sous la protection desquels l'abbaye de Cluny a été placée dès son origine.
- Le rassemblement
La forme circulaire exprime enfin le rassemblement, une des valeurs premières de la Fédération.
Le réseau des sites clunisiens, grand itinéraire culturel du Conseil de l'Europe
Les itinéraires culturels illustrent les valeurs fondamentales du Conseil de l'Europe : droits de l'Homme, démocratie culturelle, diversité et identité culturelle européenne, échange et enrichissement mutuel par-delà les frontières et les siècles. Le réseau des sites clunisiens a reçu cette mention en mai de l'année 2005.
Les itinéraires culturels du Conseil de l'Europe
Ce programme est né en 1987, à partir d'une idée simple : montrer, de façon visible et par le voyage dans l'espace et dans le temps, que le patrimoine des différents pays d'Europe constitue un patrimoine culturel commun à tous. Le premier itinéraire est connu de tout le monde : les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Il a d'abord été source d'inspiration avant de devenir la référence pour le développement d'actions futures.
Les principaux objectifs de ce programme sont :
- promouvoir une prise de conscience d'une identité culturelle européenne et d'une citoyenneté européenne, fondée sur un ensemble de valeurs communes concrétisées autour d'itinéraires culturels retraçant l'histoire des influences, échanges et évolutions des cultures en Europe ;
- promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux par une meilleure compréhension de l'histoire européenne ;
- sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine culturel et naturel comme facteur d'amélioration du cadre de vie et comme source de développement social, économique et culturel ;
- donner une place de choix au tourisme culturel dans une optique de développement durable.
Reconnaissance du réseau des sites clunisiens
En mars 2005, Christophe Voros, directeur, et Robert De Backer, adjoint au président, présentent au nom de la Fédération au conseil d’Orientation des itinéraires culturels, à Strasbourg, le dossier des sites clunisiens en vue de l'obtention d'une mention. Le conseil d'Orientation recommande dans la foulée l'intégration du réseau clunisien dans le programme européen des itinéraires culturels et propose dans le même temps l’attribution d’une mention distinctive : Grand itinéraire culturel. Ces recommandations sont suivies de manière positive par le bureau du comité directeur de la Culture du Conseil de l'Europe, quelques semaines plus tard.
Ainsi, en mai 2005, la mention de Grand itinéraire culturel du Conseil de l'Europe est-elle attribuée au réseau des sites clunisiens, premier d'influence monastique à être ainsi reconnu sur le continent.
Un an après, le 16 juin 2006, le diplôme de cette reconnaissance est remis, en l'abbaye de Cluny, à M. Michel Gaudard - président de la Fédération - par Mme Gabriella Battaini Dragoni - directrice générale de l'Education, de la culture et du patrimoine du Conseil de l'Europe -, au cours d'une cérémonie extraordinaire.
Voir aussi
Lien externe
Catégorie :- Association fondée en 1994
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