François Spahnagel

François Spahnagel
François Spahnagel
Naissance 18 avril 1914
Stirling-Wendel
Décès 28 août 1988
Nyons
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession Religieux, diocèse de Versailles


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François Spahnagel, né à Stiring-Wendel en Moselle le 18 avril 1914 et mort le 28 août 1988 à Nyons dans la Drôme, est un religieux et résistant français.

Sommaire

Biographie

D'origine lorraine, l'abbé François Spahnagel est ordonné à la cathédrale de Versailles le 28 juin 1941 et immédiatement nommé vicaire à la basilique Saint-Denis d'Argenteuil. Sans négliger pour autant l'encadrement des enfants et des adolescents, il y joue vite un rôle important dans la Résistance locale entre Armée secrète et FTP. Dès la Libération, il prend un rôle déterminant dans le relèvement du patronage paroissial local.

Résistant

Chargé dès son arrivée de la colonie de vacances des garçons implantée à Lelex dans l'Ain, l'abbé François Spahnagel, bénéficie vite d'une solide réputation locale. Et sa parfaite maîtrise de la langue allemande l'amène à deux postes-clefs qu'il met à la disposition de la lutte contre l'occupant. Mais contrairement à son confrère l'abbé Paul Louis, cet engagement toujours bien reconnu par la Résistance locale[1], restera toujours très discret. Porte-parole de l’évêché à la Kommandantur, il y subtilise allègrement tous les imprimés et cachets utiles à la Résistance[2].

En dépit de convictions antibolcheviques[3] clairement exprimées à maintes reprises[4], il suit par discipline son curé, le père Breton, qui a acquis le sobriquet de doyen rouge. Celui-ci soutient en effet les jocistes de sa paroisse passés à la CGT lors du Front populaire et engagés dès 1941 dans les rangs des FTP. Grâce à eux, c'est la Résistance communiste qui bénéficient un peu paradoxalement de la logistique du presbytère et du père « Spahn »[2].

Mais également aumônier des troupes allemandes du secteur, il en profite pour organiser une filière de désertion des malgré-nous alsaciens et lorrains. Ceux-ci s'étant souvent engagés dans la Weermacht pour faire obstacle à l'athéisme matérialiste soviétique, c’est alors à l’Armée secrète — via Maurice Weber — qu’il doit les confier pour les faire passer discrètement en Angleterre[3].

Organisateur

Ces engagements patriotiques ne détournent pas François Spahnagel de ses missions plus que jamais nécessaires auprès des jeunes du quartier. Les escapades du patronage chaque jeudi dans les bois de Cormeilles lui permettent parfois des contacts discrets avec le maquis. Et dès 1942, la colonie de vacances d'Argenteuil étant alors inaccessible en zone libre, il la réimplante près de Tours, à Ligueil[5].

En novembre, les Allemands occupant toute la France la disparition de a zone libre permet de ré-installer la colo à Lelex pour l'été 1943 dans des conditions extrêmement rustiques[6].

L’année suivante, en juin 1944, en dépit du débarquement en Normandie, il emmène néanmoins ses ouailles à Crépières entre Saint-Germain et Thoiry. Mais des chars allemands s'étant positionnés juste derrière la colonie, il doit rapatrier prématurément tout le monde en camions avec des draps blancs sur les bâches pour signaler à l'aviation alliée la neutralité du convoi[7].

L'abbé François Spahnagel et le président Paul Jusseaume entouré des escrimeurs de la Saint-Georges d'Argenteuil

À la Libération ces équipées homériques et l'aide reconnue apportée à la Résistance locale en font une personnalité aussi respectée à gauche qu'à droite[3]. Et la nomination du précédent directeur, l'abbé Buffle à la direction des œuvres du diocèse de Versailles, le propulse naturellement en juillet 1945 à la tête du patronage paroissial, la Saint-Georges d'Argenteuil dont les installations ont été ruinées par les années d'occupation[2].

Mais il n'a pas attendu ce titre pour relancer dès septembre 1944 les activités traditionnelles malgré des conditions provisoires précaires, ouvrir l'association aux jeunes filles dès janvier 1945 et organiser le départ de la colonie de vacances 1945. Avec l'énergie et l'enthousiasme qu'il a démontré précédemment[8] il saura fédérer toute une équipe de laïcs pour réhabiliter les locaux et développer de nouvelles disciplines sportives avant de réimplanter la colonie de vacances dans le Velay[9].

Il quitte Argenteuil le 3 août 1953 pour prendre la cure de Neauphle-le Vieux[9] puis celle de Tremblay-les-Gonesses quelques mois plus tard. Le 25 mai 1961, il est nommé à Limeil-Brevannes où il termine sa carrière en 1974.

Notes et références

  1. Vitrine dans le musée de la Résistance et de la Déportation d’Argenteuil, consultée le 5 mars 2011
  2. a, b et c SHAAP 2010, p. 76
  3. a, b et c Avanzini et Hochepied 2010, p. 116
  4. Passant devant le bar qui sert de Q.G. à la CGT il y est salué par un concert de croassements. Il s'arrête et entre dans l’établissement. — Un rouge comme ces messieurs. Il vide son verre, le repose sur le comptoir et ressort, rappelé à ses devoirs de consommateur par le tavernier. — Ils m’ont invité : ils payent !
  5. Piard 2009, p. 50
  6. Piard 2009, p. 50–51
  7. Piard 2009, p. 51
  8. Vivier et Loudcher 1998, p. 1983
  9. a et b Avanzini et Hochepied 2010, p. 119

Bibliographie

  • Guy Avanzini et François Hochepied, Les cultures du corps et les pédagogies chrétiennes, Paris, éditions Don Bosco, 2010, p. 115–119 .
  • Claude Piard, 125 ans avec un patro de banlieue : la Saint-Georges d'Argenteuil, Paris, L’Harmattan, 2009, p. 49–58 .
  • Christian Vivier et Jean-François Loudcher, Le sport dans la ville, Paris, L’Harmattan, 1998, p. 179-187 .
  • SHAAP (Société d’histoire et d’archéologie d’Argenteuil et du Parisis), Le vieil Argenteuil, vol. 40, Argenteuil, SHAAP, 2010, p. 49–58 .

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article François Spahnagel de Wikipédia en français (auteurs)

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