- Paul Louis
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Paul Louis Naissance 11 juillet 1906
GuérandeDécès 24 juin 1962
ClichyNationalité Française Pays de résidence France Profession Religieux, fils de la Charité Distinctions croix d'honneur de commandeur de l'ordre national du Mérite (15 mai), 1957officier de la légion d'Honneur, croix de Guerre 39/45, Médaille présidentielle de la liberté (Medal of freedom), médaille de la Résistance, médaille de la France Libre, médaille des engagés volontaires, médaille des évadés et de la médaille interalliée de la déportation et de l'internement[1]. L'abbé Paul Louis, dit abbé Choc, né le 11 juillet 1906 à Guérande et mort dans la nuit du 23 au 24 juin 1962 à Clichy, est un religieux français ordonné prêtre le 7 janvier 1934. Il assure ensuite la direction d'un patronage paroissial jusqu'en octobre 1941[2]. Engagé dans la Résistance à partir de cette date, capturé et torturé en avril 1944, il s’évade pour rejoindre à nouveau le maquis. Bien que diminué physiquement par ces épreuves, il assure ensuite l'aumônerie des gens du voyage.
Sommaire
Biographie
Vicaire sportif
Il découvre et pratique la gymnastique pendant sa jeunesse à Argenteuil dans le patronage Saint-Georges d'Argenteuil. Il rejoint ensuite l’ordre des fils de la Charité où il est ordonné en 1933. Il est aussitôt nommé dans une paroisse « difficile » de cette ville[3] où l’un de ses ex-coéquipiers sportifs, Maurice Weber, dirige déjà depuis plusieurs années la section de gymnastique du patronage de l'Étoile sportive des Champioux. Ensemble, ils le transforment en un lieu d’action sociale, y développant particulièrement la gymnastique et le basket-ball. Dès le début de l’Occupation, il se consacre à l’écoute de Radio Londres dont il diffuse les informations à ses paroissiens et son confrère le pasteur Neel. Sa hiérarchie, inquiète pour sa sécurité, le déplace en 1941 à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de Clichy. Mais son successeur à Argenteuil, l’abbé Guillonnet est du même crû si l’on en croit le témoignage du futur général Jean Guerniou qui, encore enfant, lui servait de couverture pour ses nombreux déplacements rue des Saints-Pères à la librairie Bonaparte, lieu de ralliement du réseau Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy[4].
Religieux résistant
Comme en témoignent les archives de son ordre[1], l'abbé Louis s’engage dans la Résistance dès son arrivée à Clichy. Membre des réseaux Vengeance et Défense, il fonde le groupe Corrèze (devenu Landy en 1942) en liaison avec le Front national. Sa tête est mise à prix par la Gestapo à laquelle il échappe de justesse le 6 novembre 1943. Le commandant Ginas organisait son transfert en Angleterre lorsqu’il est lui-même arrêté. Il faut cinq mois pour réorganiser son évasion par l’Espagne. L’abbé Louis embarque le 18 avril 1944 en gare de Toulouse avec sept pilotes américains pour Saint-Laurent/Saint-Paul. Le lendemain 35 fugitifs s’engagent avec trois passeurs dans la montagne où ils errent dans la tempête jusqu’au 21. Ils sont alors arrêtés par les Allemands à 15 heures 30 dans un refuge près de la frontière, abandonnés par leurs guides. L’abbé Louis est incarcéré et torturé à la prison Saint-Michel de Toulouse[5] jusqu’au 19 mai où il monte dans un convoi ferroviaire pour Compiègne. Le 22, apprenant que sa propre destination est Fresnes, il saute du train à hauteur de La Ferté-Bernard. Recueilli par le curé de Saint-Antoine puis hébergé par clergé du Mans, il participe, à peine rétabli, aux combats de libération de cette ville sous le pseudonyme d’abbé Choc sous les ordres du colonel Raspail ; puis assure la liaison avec la Résistance parisienne. Son passage dans la 2e D.B., évoqué lors d'interviews n'est pas avéré[6].
Aumônier des gens du voyage
En dépit de graves handicaps consécutifs aux tortures subies qui lui laissent des troubles de l’équilibre et nécessitent des soins constants, il assure à partir d'octobre 1950 l’aumônerie des gens du voyage et c’est à l’un d’entre eux que l’orateur emprunte cette formule de son oraison funèbre prononcée en présence des autorités civiles et militaires le 6 juillet 1962 à Clichy : « Le père Louis, il était valable »[6].
Distinctions
Le capitaine[7],[1] Paul Louis est officier de la légion d'Honneur, croix de Guerre 39/45, Médaille présidentielle de la liberté (Medal of freedom) et titulaire de la médaille de la Résistance, de la médaille de la France Libre, médaille des engagés volontaires, de la médaille des évadés et de la médaille interalliée de la déportation et de l'internement. La croix d'honneur de commandeur de l'ordre national du Mérite civique lui est attribuée le 15 mai 1957[1].
Notes et références
- (fr) Fiche abbé Louis, Paul, Marie, Julien, du 27 juin 1962, référence AMB, archives des fils de la Charité (Issy-les-Moulineaux), consultée le 7 décembre 2010.
- Pierre Arnaud 2002, p. 169
- Guy Avanzini et François Hochepied 2010, p. 111
- Pierre Arnaud 2002, p. 176
- André Malraux en même temps qu'
- Pierre Arnaud 2002, p. 175
- (fr) Attestation du colonel Dulac du 17 octobre 1945 (2e direction 203/9519/I-H.L), archives des fils de la Charité (Issy-les-Moulineaux), consultée le 7 décembre 2010.
Bibliographie
- Pierre Arnaud, Le sport et les français pendant l’occupation, t. 2, Paris, éditions L'Harmattan, 2002, 280 p., p. 167-179
- Guy Avanzini et François Hochepied, Les cultures du corps et les pédagogies chrétiennes XIXe-XXe, Paris, éditions Don Bosco, 2010, 349 p., p. 97-124
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