- François-Camille de Lorraine
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François-Camille de Lorraine-Armagnac, dit le Chevalier de Lorraine, est né le 31 octobre 1726 et est mort le 21 août 1788 à Boulogne.
Sommaire
Titres
Abbé de l'abbaye royale de Saint Victor de Marseille, nommé en 1760 abbé commendataire de l'abbaye Saint Pierre de Jumièges[1], Grand Doyen du Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, Chevalier de Malte.
Naissance[2]
Il est le second fruit du mariage passé le 11 mai 1709 entre
- Jeanne Marguerite Henriette (1691 + 5 septembre 1750 à Tresnel), fille de Jacques-Henri de Durfort, duc de Duras, et de Louise Magdeleine Echalart de la Marque, comtesse de Braine et de Serignan;
- Henri de Lorraine, prince de Lambesc, comte de Brionne et de Braine, petit-fils de Louis de Lorraine, comte d'Armagnac, et arrière-petit-fils de Henri de Lorraine-Harcourt, descendant des Guise de la maison d'Elbeuf.
Sa mère avait ainsi dix huit ans à son mariage, son père dix sept et le premier enfant est né quand elle en avait trente quatre, après seize ans de mariage.
A la mort de son père à Paris le 9 septembre 1743, son frère aîné Louis-Charles de Lorraine, né le 10 septembre 1725, prit le titre de comte de Brionne et fut nommé en 1752 Grand écuyer de France en survivance, par égards pour feu son père ou son rang. Lui même, cadet, resta, ce qui était une fausse modestie, simple "chevalier de Lorraine", chevalier étant le titre de noblesse le plus bas. Il relevait ainsi, sans qu'on sache s'il y avait là un aveu, un titre rendu célèbre par son grand-oncle Philippe de Lorraine, débauché criminel qui fut passionnément aimé de Petit Monsieur.
Par le dernier mariage de son frère, le 30 octobre 1748, il est devenu le beau frère de Louise-Julie Constance de Rohan Rochefort, fille de Charles de Rohan, prince de Montauban et d'Eléonore Eugénie de Bethyzi de Mezières, Dame du Palais de la Reine.
Il avait quatre sœurs cadettes, Jeanne Louise de Lorraine, Demoiselle de Lambesc, Henriette-Julie-Gabrielle de Lorraine, Charlotte-Louise de Lorraine, Agathe Louise de Lorraine.
Le mariage du 3 mai 1739 de sa seconde sœur, Henriette, avec Jacques de Portugal Pereïra Mello, Duc de Cadaval, l'a fait entrer dans une autre alliance très prestigieuse.
Carrière
Prêtre du diocèse de Paris, il est déjà Grand prévôt du chapitre de la cathédrale de Strasbourg et, depuis 1751, abbé de l'abbaye sécularisée Saint-Victor de Marseille quand il est nommé, le 23 mars 1760[3], abbé de la très prestigieuse abbaye de Jumièges. Tous ces titres ne correspondant plus qu'à des charges fictives, même si les abbayes continuaient de former des prêtres et de gérer leur temporel, il ne se rendit jamais ni à Jumièges[3] ni à Strasbourg. Il se contentait d'encaisser la mense, quatre vingt mille livres annuelles pour la seule abbaye de Jumièges[4], soit presque vingt cinq kilogrammes d'or en pièces, quelque chose de l'ordre, très approximativement, du million d'euros que toucherait un grand patron d'entreprise d'aujourd'hui.
En tant qu'abbé de Saint Victor, on ne le vit pas plus.
Le célèbre portrait[5], peint vers 1769 par François-Hubert Drouais, qu'on voit de lui à Versailles, montre un homme obèse habillé de dentelles, à l'air doux et faisant ostentation, sous une mine d'incrédulité et de modeste ironie, de son rang dans le manteau d'hermines doublé de pourpre du Haut Clergé. C'est bien ainsi qu'il était dans le seul souvenir qu'il avait laissé de lui en tant qu'abbé de Jumièges, où il avait obtenu de remplacer les armes de son prédécesseur au frontispice du dortoir par les siennes en échange d'une prise en charge charitable des frais de logement des moines[3].
Cette carrière est symptomatique d'une époque pré-révolutionnaire où un homme né prince ne vit que de ses privilèges. En somme, François-Camille de Lorraine parait avoir eu le bon goût de ne pas faire parler de lui dans une période d'insolence et de préférer à l'exercice de ses charges, tout en sachant se montrer à l'occasion bienveillant, le soin de son jardin de Boulogne.
Notes et références
- Mercure de France, Journal Politique de Bruxelles, p. 134, Imprimerie de Moutard en l'Hôtel de Cluny, Paris, 20 Septembre 1788 (Archives Nationales)
- Mercure de France, Mariages et Morts, p. 197, Paris, septembre 1750
- C. A. Deshayes, Histoire de l'abbaye royale de Jumièges, p. 160, Baudry imprimeur, Rouen, 1829
- http://jumieges.free.fr/compta.html André Dubuc, Archives départementales de Seine Maritime, cotes 9H, 33, et liasses série L et Q, Congrès de Caudebec, 1954 & René Bruneau, Archives départementales de Seine Maritime, cotes 9H 64 à 76, et liasses série L et Q, congrès de Caudebec, 1978, résumés à
- http://picasaweb.google.com/lh/photo/_73fHxaxKFje3JVKlHNTeA "Francois Camille de Lorraine (1726-88), F-H. Drouais, c1769.jpg" sur la galerie Euroyales libre de droit de diffusion non commerciale sous réserves à
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