- Faïence de Choisy-le-Roi
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De 1804 à 1938, la faïence de Choisy-le-Roi constitue l'une des principales activités industrielles de cette ville du Val-de-Marne. Elle emploiera en 1930 jusqu’à 1400 ouvriers dans la plus importante des faïenceries locales : H.B.C.M (Hippolyte Boulenger-Creil-Montereau).
Sommaire
Historique
Une manufacture est fondée en 1804 (21 floréal an XIII) par les frères Paillart, sur un terrain acquis dans l'ancien domaine royal. La faïencerie reste propriété des frères Paillart jusqu’en 1824, elle sera ensuite dirigée par un seul des frères : Valentin et son associé Hippolyte Hautin.
Hyppolite Hautin et Louis Boulenger prennent la direction de l’usine après le départ de Valentin Paillart en 1836. La faïencerie devient Boulenger-Hautin et Cie. Il faudra cependant attendre la deuxième génération Boulenger, en 1863 avec Hippolyte Boulenger, pour que la faïencerie locale se transforme en une réussite industrielle.Pouvoir et industrie
Comme les manufactures de Creil et Montereau, Hippolyte Boulenger introduit la pâte fine dont le procédé, importé d’Angleterre, imite la porcelaine de Chine. Cette technique, alliée à un renouvellement de la création, permet aux faïences de Choisy-le-Roi d’être primées aux expositions universelles et de répondre aux attentes du public.
Hippolyte Boulenger donne son véritable essor à l'entreprise à partir de 1878. Elle compte alors ateliers de fabrication, fours industriels, cheminées d'usine, pièces de séchage, magasins industriels, salles de machines, hangars, bureaux, voie ferrée[1], quai, cours, les constructions se multipliant de l'est vers l'ouest[2].La manufacture exploite pleinement son implantation en bords de Seine et la proximité immédiate de la voie ferrée des Chemins de fer d'Orléans, construite en 1840. Elle bénéficie ainsi des moyens de transport les plus adaptés pour approvisionner ses matériaux et diffuser ses produits.
La manufacture, installée dans le parc du petit château acquis par les frères Paillart, devient progressivement un domaine industriel articulé autour du petit château rénové. A la fin du XIXe siècle, un tiers de la superficie de la commune appartient à la famille Boulenger. La propriété de la famille, "le château", s'étend sur plus de 7 hectares.
Les ateliers, construits sur les vestiges de l'ancien château, couvrent plus de 10000m2, ils atteindront 36000m2 en 1936[3].A la fin du XIXe siècle, la faïencerie Boulenger obtient la commande du revêtement des stations de métro parisiennes, les célèbres carreaux de grès émaillé blanc biseautés[4]. Dès 1880, des ateliers sont dédiés à la décoration architecturale : ce seront les décors de nombre d’entrées d’immeubles parisiens.
Le paternalisme industriel
Comme la plupart des grandes dynasties industrielles du XIXe siècle, la faïencerie Boulenger développe une importante activité sociale. Dès 1867, logements, crèches et écoles sont mis à la disposition des ouvriers de la manufacture. Le personnel bénéficie d'une caisse d'épargne, d'une société de secours mutuel, d'une caisse d'assurance contre les accidents, d'une coopérative alimentaire.
Hippolyte Boulenger favorise l'accession à la propriété en lotissant des terrains. Cette politique de construction sociale[5] se poursuit avec ses héritiers jusqu'en 1930 avec la construction, en face de la faïencerie, d'un immeuble de 350 logements[3].Le groupe H.B.C.M
Créé en 1920 sous la dénomination H.B.C.M (Hippolyte Boulenger, Creil, Montereau), le nouveau groupe rachète les faïenceries de Creil-Montereau.
Les grèves de 1936 conduisent à l’arrêt définitif des fabrications de Choisy-le-Roi. La production se poursuit à Montereau jusqu’en 1955.La manufacture de Choisy-le-Roi sera détruite à partir de 1952 pour laisser place à la construction de la dalle commerciale piétonnière du centre ville[6].
Caractères stylistiques
La production de Choisy-le-Roi couvre toute une gamme qui s’étend des services populaires, assiettes décorées à décors imprimés jusqu’aux pièces de forme, certaines monumentales[7] .
- Assiettes et services : En dehors des services d’inspiration traditionnelle ou japonisante, les séries thématiques abordent de nombreux sujets en 12 ou 24 pièces différentes. Sujets de société, évènements politiques ou scientifiques sont souvent légendés, parfois de textes humoristiques. Parallèlement, des assiettes à rébus, fort prisées du public et des assiettes publicitaires sont réalisées pour des clients industriels.
Choisy produit également des services miniatures en faïence, dînettes et accessoires de poupées présentés dans des coffrets en carton.
- Pièces de forme : Elles côtoient la production courante et contribuent à la réputation d’excellence de la faïence de Choisy-le-Roi[8].
L’inspiration varie de plats ornés à la Bernard Palissy à des bustes par Louis-Robert Carrier-Belleuse[9], en passant par des corps de pendules ou des pièces d’art funéraire.
Articles connexes
Notes
- En 1878, une voie ferrée intérieure de plus de 1500m assure le transit des matériaux.
- Source: Base Mérimée
- Source : Catalogue d'exposition de pièces de collection Boulenger
- La station Solférino conserve ses carreaux blancs en faïence d’époque, ainsi que les lignes 1 et 2. La terre utilisée pour leur fabrication provient de la commune d’Orly. Les carreaux biseautés, pour leur part, furent fabriqués en collaboration avec la faïencerie de Gien dans le Loiret.
- Immeubles dans le quartier des gondoles, au 6-8 av d'Alfortville et Maison Boulanger av Jean Jaurès.
- Elément déstructurant du tissu urbain, cette dalle sera partiellement détruite à partir de 2009 afin de tenter de retrouver une partie de la cohérence urbaine disparue.
- Source : Claude Frank, la fine faïence de Choisy-le-Roi.
- Certaines pièces spectaculaires comme Les Titans (Musée Rodin) furent modelées par Auguste Rodin.
- Albert-Ernest Carrier-Belleuse, il fut nommé directeur artistique de la faïencerie de Choisy en 1889. Fils du sculpteur
Bibliographie
- Claude Frank, « La fine faïence de Choisy-le-Roi », Antiquités Brocante, n°138, février 2010, p.147, 153
- Ville de Choisy-le-Roi, catalogue d'exposition Exposition de pièces de collection Boulenger, 10 et 11 décembre 2005.
Liens externes
- Assiettes et services : En dehors des services d’inspiration traditionnelle ou japonisante, les séries thématiques abordent de nombreux sujets en 12 ou 24 pièces différentes. Sujets de société, évènements politiques ou scientifiques sont souvent légendés, parfois de textes humoristiques. Parallèlement, des assiettes à rébus, fort prisées du public et des assiettes publicitaires sont réalisées pour des clients industriels.
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