Fatima Besnaci-Lancou

Fatima Besnaci-Lancou
Fatima Besnaci-Lancou
Fatima Besnaci-Lancou
Fatima Besnaci-Lancou

Nom de naissance Fatma Besnaci
Activités Romancier
Naissance 1954
à Novi (Algérie)
Langue d'écriture Français
Distinctions prix Seligmann
Œuvres principales
Fille de harki ,
Nos mères, paroles blessées - Une autre histoire de harkis,
Treize chibanis harki,
Les harkis dans la colonisation et ses suites,
Les harkis,
Des vies - 62 enfants de harkis racontent
Les harkis, histoire, mémoire et transmission.
Compléments
  • Engagement en faveur de la population harki en France

Fatima Besnaci-Lancou , née en 1954 à Novi (nom actuel: Sidi Ghiles), près de Cherchell, en Algérie, est un écrivain français, connue pour son travail de mémoire sur la population harki en France.

Sommaire

Biographie

Enfance et formation

Fatima Besnaci-Lancou est l’aînée de 8 frères et sœurs ; son père était harki durant la guerre d’Algérie. Arrivée en France à l’âge de 8 ans, le 21 novembre 1962, elle a vécu quinze ans dans les camps de harkis, d’abord à Rivesaltes, puis à Bourg-Lastic, et enfin à Mouans-Sartoux, dans un hameau de forestage.

Elle est éditrice. En 2000, elle a cofondé, en particulier avec Olivier Postel-Vinay, la société Arborescience.

Vie de famille

Fatima Besnaci-Lancou est mariée et mère de 2 enfants.

Événements principaux

Son passage au militantisme date du 16 juin 2000, lorsque le président algérien Abdelaziz Bouteflika, en visite officielle en France, déclare : « les conditions ne sont pas encore venues pour des visites de harkis (…) C’est exactement comme si on demandait à un Français de la Résistance de serrer la main d’un collabo » [1]. À partir de cette date, Fatima Besnaci-Lancou s’est mise à écrire, d’abord pour ses enfants qui devaient avoir accès à l’histoire de leur mère. Elle publie alors son témoignage dans un premier ouvrage : Fille de harki.

Le 4 mars de la même année, à l’occasion de la sortie du livre « Fille de harki », l’historien et ancien dirigeant du FLN Mohammed Harbi publie un point de vue dans le quotidien le Monde, « Dire enfin que la guerre est finie », afin d’expliquer que le drame algérien devait être vu dans sa complexité et non de manière manichéenne[2].

Le 10 janvier 2004, elle organise une manifestation, avec, pour mot d’ordre, « la demande d’une reconnaissance de l'abandon dont les harkis ont été victimes, et de la discrimination dont ils sont encore aujourd'hui l'objet » [3]. Le soutien de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), du Mouvement contre le racisme et l’antisémitisme (MRAP) et de la LICRA lui vaut alors des critiques et des menaces de la part de personnes qui n’acceptent pas ce qu'elles présentent comme un soutien tardif de ces organisations et qui y voient une tentative de récupération.

La même année, elle fonde avec Hadjila Kemoum l’association Harkis et droits de l’Homme, dont l’objectif est de travailler sur la mémoire de la situation des harkis dans l’histoire. En 2004 également, elle travaille au rapprochement des enfants de harkis et d’immigrés en ouvrant à la signature un « manifeste pour la réappropriation des mémoires confisquées » [4], qui se dresse contre la « simplification de l’histoire » qui a classé parmi les « bons «  et les « méchants » des gens qui « par choix, hasard ou nécessité », se sont retrouvés face à face durant la guerre d’Algérie[5].

En 2005, elle reçoit le prix Seligmann contre le racisme et l’antisémitisme, (fondé par Françoise Seligmann) pour son livre « Fille de harki ». Le 28 février 2005, elle diffuse un communiqué de presse critiquant certains aspects de la loi du 23 février 2005[6]. En décembre 2005, elle est nommée citoyenne d’honneur de la ville de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var).

En février 2006, elle organise un colloque à l’Assemblée nationale : « Les harkis dans la colonisation et ses suites ».

En septembre 2006, elle regroupe des témoignages de femmes de harkis de la première génération, celles qui sont arrivées en France en 1962 avec leurs maris, dans le livre Nos mères, paroles blessées ; une autre histoire de harkis. En novembre suivnt, elle publie des témoignages d’anciens harkis dans l’ouvrage Treize chibanis harkis.

En août 2008, elle publie dans la collection « Idées reçues », avec Abderahmen Moumen, Les harkis. En octobre 2008, elle organise, avec l’association Harkis et droits de l’Homme, une série de manifestations culturelles et scientifiques, expositions, films, théâtre, colloque international, débats, lectures, … sous le titre générique de « Français et Algériens, art, mémoires, histoire » permettant de mettre en commun différentes visions de l'Histoire[7].

Elle poursuit un travail de rapprochement entre les Algériens, les immigrés et les harkis, notamment par le biais de rencontres, en particulier avec l’écrivain algérienne Maïssa Bey, tout en restant très critique et exigeante vis-à-vis de la situation faite aux harkis restés en Algérie ou des conditions d’accueil faites à d’anciens harkis vivant en France et souhaitant se rendre en Algérie. Après le « Manifeste pour la réappropriation des mémoires confisquées », elle publie en 2004, avec Yazid Sabeg, un article dans le quotidien « Le Figaro » : " France Algérie : les voies de la réconciliation"[8]. puis signe l’appel « France-Algérie : dépassons le contentieux historique » signé par des personnalités françaises et algériennes, paru dans le quotidien « Le Monde » daté du 1er décembre 2007[9].

Le 29 mai 2009, elle organise, avec le concours de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), de l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) , une journée d’études à destinations des enseignants : « Enseigner l’histoire des harkis » [10].

Elle est membre du comité de parrainage de l’association « les Marianne de la diversité », et membre de la commission « mémoire et histoire » du mémorial de Rivesaltes. Elle est rédactrice en chef de la revue de l’ONG PLAC 21[11].

Ouvrages

  • Fille de harki , Éditions de l’Atelier, (2003), 2005 (préface de Jean Daniel et Jean Lacouture, postface de Michel Tubiana).
  • Témoignage et regard d’écrivain , dans Lila Ibrahim-Lamrous, Catherine Milkovitch-Rioux (dir.), Regards croisés sur la guerre d’Algérie, collection « littératures », Presses Universitaires Blaise Pascal, 2005, pp. 245–249.
  • Nos mères, paroles blessées - Une autre histoire de harkis, Éditions Zellige, 2006 (préface de Claude Liauzu).
  • Treize chibanis harki, éd. Tiresias, 2006 (préface de Gilles Manceron, postface d'Amar Assas).
  • Avec Gilles Manceron, Les harkis dans la colonisation et ses suite, Éditions de l'Atelier, 2008 (préface de Jean Lacouture).
  • Avec Abderahmen Moumen, Les harkis, Éditions Le Cavalier Bleu, collection « idées reçues », 2008.
  • Le rapatriement vu par une femme de harki, témoignage recueilli par Fatima Besnaci-Lancou , dans C. Harrir, J.J. Jordi, A. Perroy (dir.), Les valises sur le pont – La mémoire du rapatriement maritime d’Algérie – 1962, Marines éditions, 2009.
  • Des vies - 62 enfants de harkis racontent (dir.), éd. de l'Atelier, 2010 (préface de Boris Cyrulnik).
  • Avec Benoit Falaize et Gilles Manceron (dir.) , Les harkis, Histoire, mémoire et transmission, préface de Philippe Joutard, Ed. de l'Atelier, septembre 2010, (ISBN 9782708241176).

Voir aussi

Lien externe

Notes et références

  1. Florence Beaugé, « Abdelaziz Bouteflika a quitté la France « les mains vides », mais « confiant » », dans le quotidien Le Monde du 18 juin 2000
  2. « Dire enfin que la guerre est finie » Mohammed Harbi, Le Monde, 4 mars 2003.
  3. Voir « La marche des harkis du 10 janvier 2004 »
  4. Manifeste pour la réappropriation des mémoires confisquées
  5. Cité par Philippe Bernard, « La LDH interpelle l’État sur sa responsabilité dans le sort des harkis », Le Monde, 24 septembre 2004
  6. Communiqué de presse du 28 février 2005. Ce communiqué est repris dans l’ouvrage "La colonisation, la loi et l’histoire" par Claude Liauzu et Gilles Manceron (dir.), Éditions Syllepse, 2006, Paris, 183 p.]
  7. Les journées d’octobre 2008 : « Français et Algériens : art, mémoires et Histoire ».
  8. France-Algérie : les voies de la réconciliation
  9. France –Algérie : dépassons le contentieux historique, Le Monde, 1er décembre 2007 ( voir la liste des signataires)
  10. Programme de la journée d’études du 29 mai 2009
  11. site de l’association PLAC 21

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Fatima Besnaci-Lancou de Wikipédia en français (auteurs)

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