- Famille de Niort (Aniort)
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La famille d'Aniort ou de Niort, est un ancien lignage noble du Languedoc, fortement impliquée dans la guerre des Albigeois au XIIIe siècle.
Sommaire
Histoire et généralités
La famille d'Aniort serait issue des Carolingiens et apparentée aux maisons royales de León, de Castille, de Navarre et d'Aragon, de Razès, de Foix, de Toulouse[1]. Cependant, cela ne repose pas sur des éléments irréfutables. Quant à la famille de Niort représentée de nos jours, elle fut maintenue dans sa noblesse en 1670 sur des preuves de 1550 et n'a vraisemblablement aucune parenté avec les anciens Niort[2].
L'ancienne famille de Niort (anciennement Aniorti, Aniort) tirait son nom du village de Niort-de-Sault (Aude). Elle apparaît dans les actes du XIIe siècle, en possession de seigneuries à Aniort, Belfort et Castelport (acte de mars 1176) [3].
Au début du XIIe siècle, Guillaume d'Alion [d'Aniort] (vicomte de Sault et baron de Niort) épouse Brandinière de Foix, fille de Roger III de Foix princesse de sang royal par sa mère Chimène de Barcelone et nièce du comte de Toulouse. En 1145, à la suite du rachat de l'intégralité des droits sur le pays de Sault et sur Niort au comte de Foix, le fils de Guillaume d'Alion et de Brandinière de Foix, Guillaume prend le nom de Niort. C'est la réelle naissance de la famille[4].
Dépossédés par Saint Louis de leurs biens et domaines à la suite de l'épopée cathare[5], les Niort sombrent dans l'oubli.
Les Niort dans l'épopée cathare
Entre la fin du XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, la famille de Niort est acquise à la cause cathare. On compte dans les parents des Niort plusieurs cathares reconnues (Sancie d'Aragon, Guiraude de Lavaur, Blanche de Laurac...) et les fils de la famille sont élevés dans cette religion. Seigneurs influents (par leurs alliances ils possèdent également l'importante seigneurie de Laurac et la majeure partie du Lauragais), ils s'opposent farouchement aux croisades royales et aux archevêques de Narbonne. Les « frères maudits » (Géraud, Bernard-Othon, Guillaume et Raymond) sont alors parmi les plus redoutés des seigneurs occitans[4]. Malgré quelques manœuvres politiques (mariage d'Hermance de Niort avec un neveu de Simon de Montfort, réconciliation avec le pape...) l'inquisiteur Ferrer les condamne à la prison perpétuelle en février 1236 (la crainte que leur condamnation à mort ne provoque un soulèvement du Midi les sauva du bûcher). Évadés des prisons de Carcassonne, ils réarment leurs châteaux. En 1240, Géraud de Niort capitule officiellement en son nom et en ceux de ses frères. Contraint d'arborer la croix jaune (symbole des anciens hérétiques), il livre ses châteaux au roi de France, qui devait en théorie les lui restituer. Mais la trahison de Saint Louis amène les Niort à reprendre les armes et à s'enfermer dans leurs "nids d'aigle"[4],[5]. Enfin, en août 1255, les armées royales mettent le siège devant le château de Niort et la famille cesse toute résistance. Niort aura survécu onze ans au bûcher de Montségur. En 1260, Esclarmonde de Niort entame une révision du procès de ses frères et les fait réhabiliter. La famille n'obtient pas pour autant la restitution de ses terres.
La famille au Moyen Âge
NOTA : cette généalogie n'est pas sourcée, elle peut comporter des erreurs.
Guillaume d'Alion
(† 1163)Brandimène de Foix Guillaume de Niort
(vers 1130 - 1213)
ép : Esclarmonde de Montréal-LauracPons Bertrand Odon Raymond Hermance
ép : Guy II de Montfort de LombersGéraud
(† 1256)
ép : Sancia d'AragonGuillaume
ép : CécileGuillaume-Bernard Bernard-Othon
(1200 - 1262)
ép : Nova de CabaretRaymond
(† 1227)
ép : Marquésia de MirepoixUzalguier
(† 1277)Esclarmonde
ép : Foulques de Dournes de GinolesComtora
ép : Bernard SermonBertrand
(† 1273)
ép : Aurinque de BellegardeGuillaume Alix
ép : Jourdain de Péreille de MontségurBlanche Bertrand Raymond
ép : Alix de BlanchefortMabilia Sermon Raymond
(† 1309)
ép : Ermengarde de FoixJordane
ép : Pierre de VoisinsRaymond
ép : Garcynthe de MontaillouRoger Guillaume Guillaume
ép : Anne d'UssonBertrand
ép : Isabeau de MontaillouHéraldique
Les armes de l'ancienne famille étaient peut-être de gueules à la croix d'or, qu'on attribue à Géraud de Niort (avec de nombreuses variantes ou brisures, comme celles de Bernard-Othon de Niort, puîné de Géraud : d’or à la croix de gueules bordé du même).
Sources et bibliographie
Sources
- Bibliothèque nationale de France, Cabinet des manuscrits occidentaux (Paris, rue de Richelieu), Pièces originales, vol. 2113.
Bibliographie
- De Niort, Languedoc..., Paris : Impr. de Chaix, 1884, 1 fol., pièce[6]
- Michel Roquebert, Christian Soula, Citadelles du vertige, Toulouse : Impr. régionale, 1966, 190 p., ill.
- Cahier de Fanjeaux n°6, « Le Credo, la morale et l'Inquisition en Languedoc au XIIIe siècle » (6e Colloque de Fanjeaux, 1970), Toulouse : Privat, 1971, p. ...
- A. Fontaine, « Les sires de Niort "fauteurs d'hérésie" au XIIIe siècle », Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l'Aude, vol. 77, 1977, p. 149-163.
- Jean Duvernoy, « La fin des seigneurs de Niort et de Laurac » [pas d'ouvrage imprimé à ce titre, dans le catalogue B.n.F. Opale au 15.10.2010. Est-ce un article de revue ? Fitzwarin, 15 oct. 2010, 21:48.]
- Michel Roquebert, Histoire des Cathares : hérésie, croisade, inquisition du XIe au XIVe siècle, Paris : France loisirs, 2007, 583 p.
- Michel Roquebert, Montségur : les cendres de la liberté, Toulouse : Privat, 1981 [rééd. 2005 179 p. : cartes, couv. ill. en coul.]
- Michel Roquebert, L'Épopée cathare, tome 3 Le Lys et la croix, Toulouse : Privat, 1986, xii-530 p., 18 p. de pl.), ill.
- [auteur ?], Histoire du Pays de Sault, [s.l.], [s.d.] : Lire avec Calameo [TI ???]
Voir aussi
Références
- Charles Nicolas et Urbain Lucas, Notice historique et généalogique concernant une ancienne famille du Languedoc, Paris : Blondeau, 1853 [24 p.].
- Henri Jougla de Morénas, Grand armorial de France, vol. V, p. 160, n° 24998. Il est probable que l'ancienne et l'actuelle maison de Niort n'aient pas de liens directs, la filiation n'étant pas continue ni prouvée de manière certaine. De même, les armoiries sont différentes.
- Joseph Dovetto, Cartulaire des Trancavel : analyse détaillée des 617 actes, 957-1214, Carcassonne : Centre de recherches et d'information historiques des conférenciers de la Cité, 1997, p. 43, 53, 201 (original conservé par la Société archéologique de Montpellier).
- Jean Duvernoy, « La fin des seigneurs de Niort et de Laurac », ...
- Michel Roquebert, Histoire des Cathares : hérésie, croisade, inquisition du XIe au XIVe siècle, Paris : France loisirs, 2007, ...
- B.n.F. Tolbiac, sous la réf. FOL-LM3-1827 [rez-de-jardin] et NUMM-5661029 [poste d'accès aux ressources électroniques].
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