- Famille de Molay Bacon
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La famille de Molay Bacon (écrit aussi Molley Bacon ou simplement Bacon) est une ancienne famille noble de Normandie. Son fief originel s’étendait entre les rivières Esque et Tortonne, territoires correspondant aux communes actuelles du Molay-Littry, du Breuil-en-Bessin, de Planquery, de Blay, de Saint-Martin-de-Blagny dans le Bessin en Basse-Normandie. De par les multiples alliances et héritages, les possessions de la famille s'étendaient au XVe siècle jusqu'à Colombières, Villers-Bocage, Jurques et même Caen.[réf. nécessaire]
C'est sous les Molay-Bacon que s'est développée l'industrie potière du Molay. Véritable protecteur de la confrérie, les seigneurs octroyaient des largesses aux artisans et notamment la gratuité du bois de chauffage pour leurs fours. Ils construisirent même à l'intention des potiers la chapelle Saint-Jean dans le canton de la Boulaye près du Breuil-en-bessin. Cette chapelle, encore visible au XVIIIe siècle, servait aussi de lieu de célébration de la fête patronale des potiers à la Saint Jean[1].
Sommaire
Membres
- Guillaume (I), est un baron normand, seigneur du fief du Molay[2]. Son nom est inscrit sur la liste de Falaise qui est censée recenser 315 compagnons de Guillaume le Conquérant. Toutefois, cette liste a été discréditée depuis longtemps[3].
Dans son Roman de Rou, Wace écrit : « Cil de Combrai et cil d'Alnée et les sires de Fontenei de Rebercil et del Molei vant demandant hérault li rei as Engleiz dient : çà entez : a est li reis ke vos serviez, ki a Guillaume est le perjurez morz est s'il est trovez »[4].
Traduit en français actuel en : « Le seigneur de Combray ; celui d'Aulnay, les sires de Fontenay, de Rubercy et du Molay couraient vers le hérault de Harold, le questionnant : « Où est donc le roi que vous servez ? Le parjure qui a manqué de foi à Guillaume ! Si nous pouvons le trouver sa mort est certaine. »[2].
Néanmoins, l'œuvre de Wace en tant que source a été depuis longtemps discréditée[3]. Toutefois, si les travaux récents Dr. Elisabeth Van Houts ont montré que les critiques faites à Wace étaient pour la plupart infondés, il reste de nombreux doutes sur son contenu[5].
- Guillaume (II), est un seigneur normand, chevalier banneret. En 1096, il a accompagné Robert Courteheuse lors de la première croisade en Terre sainte[6],[2]. Il a un fils connu, Guillaume (III)[2].
- Guillaume (III) est un seigneur normand. Il épouse, en 1126, Mathilde de Chester, fille (illégitime ?) de Ranulph le Meschin, vicomte du Bessin et comte de Chester[7],[8].
Mathilde apporte à Guillaume par une charte datée de Rouen : « les terres de la Fresnaye-Martinèze, Couvains et Plein-Forêts, qui consistaient en hommes, hommages, revenus, églises, bois, moulins, fours, viviers, soldats, vasseaux, vilains, bordages et autres dépendances, le fief de Blagny la Quièze accru du fief de Baynes, Bernesq, Mestry, Pleines-Œuvres, Saint Martin de Caumont, Sallen, Livry, Fresnay sur Mer et Martragny »[2].
Guillaume et Mathilde ont cinq enfants connus :- Roger III, seigneur de Molay et de Planquery
- Philippe de Colombières, seigneur châtelain du fief de Colombières[9]
- Guillaume
- Une fille devenue religieuse à l'abbaye de Mortain dans la Manche
- Richard qui fonda le prieuré de Roncester dans le Staffordshire.
- Roger (III) (mort vers 1190), est désigné comme « chevalier, sire et châtelain du Molay, seigneur du Breuil, Saon, Blay, Couvains, Planquery, Baynes, Blagny la Quieze, Matragny, Vaussieu, Sévans et St-Contest »[2].
En 1148, il fonde la commanderie templière de Baugy dans son fief de Planquery[2],[10].
Il est cité dans le rôle de l'échiquier anglais de la quatrième année d'Henri II. Son nom se rencontre au bas de nombreuses chartes de ce roi, notamment d'une datée de Barfleur[réf. à confirmer] [11] et d'une autre datée de Bur[12]. [réf. à confirmer] Roger et Emma ont deux fils connus[13] :- Guillaume (IV), qui succède à son père
- Simon, seigneur de Formigny et de Bavent, épousera en première noce N. Tesson dame de Formigny puis Mathilde de Vassy et eux deux fils connus Guillaume seigneur de Formigny et Richard seigneur de Bavent[2].
- Marie ? épousa Ranulph de Matan, qui apporta comme dot la seigneurie de Jurques[réf. à confirmer] [14].
- Guillaume (IV) (mort vers 1212), pourrait être le Guillaume Bacon, seigneur du Molay Bacon, plusieurs fois mentionné dans le Roman de Renart. D'ailleurs, c'est bien sur ses terres que gîte le renard de Pierre de Saint Cloud[15], l'auteur présumé du roman. Il a trois enfants connus[2] :
- Guillaume (V), qui a pour fils Roger (IV)
- Eustachie ou Austachie qui épousa Pierre de Meulan, prêtre en Angleterre (diacre de Wimborne) puis seigneur de Beaumont-Le-Roger et de Brionne, fondateur de la lignée des seigneurs de Courseulles-sur-Mer et de Bricqueville, branche appelée de Courcelle-de-Saint-Paer.
- Roger, seigneur de Planquery
- Roger (IV)
- Roger (IV) (mort vers 1300), est enterré dans le sanctuaire de l'abbaye Sainte-Marie de Longues où son épitaphe était encore visible à la fin du XVIe siècle[16]. Son fils et successeur est Roger (V) qui lui-même aura deux fils : Guillaume (VI) (mort vers 1324) et Jean qui sera doyen de Lisieux[2]. Guillaume (VI) a deux fils connus : Roger (VI) qui lui succède et Guillaume, seigneur de Blay qui finira exécuté à Paris pour acte de rebellion contre le roi.
- Roger (VI), son autorité s'étendait sur un territoire recouvrant les communes actuelles du Molay Littry, du Breuil, de Blay, de Castillon, de Planquery, de Saon, de Colombières, de la Bazoque. À sa mort vers 1340, n'ayant point d'héritier mâle, se déclencha une véritable guerre civile dans l'ouest de la Normandie afin de récupérer la main de son unique fille Jeanne Bacon et son riche héritage.
- Jeanne Bacon est la fille de Roger (VI), est née du second mariage entre Roger VI Bacon et Jeanne de Villiers (ou de Villers-Bocage). Elle eut un demi-frère Robert, mort en bas-âge, né du premier mariage de Roger avec Achis d'Asnières, son autre frère Guillaume est lui aussi mort en bas âge[2]. Elle est l'unique héritière du fief de la famille Molay Bacon. Deux grandes familles se disputent alors la main de Jeanne, les Bertran(d) de Briquebec et les d'Harcourt. Jeanne fonde de son propre chef le 1er août 1366, le prieuré hospitalier de Sainte-Élisabeth à Villers-Bocage. Dans cet endroit seront reçus et soignés les pauvres, les passants, les femmes enceintes et les orphelins jusqu’à l’âge de sept ans[17]. Pour commémorer cet acte de bienfaisance, une rue de la ville de Villers Bocage porte encore son nom aujourd'hui.
Jeanne décède en 1376 et est inhumée dans l'abbaye de Saint-Évroult dans l'actuel département de l'Orne. N'ayant point d'enfant, la lignée directe des Molay Bacon s'éteint et l'héritage de la maison de Molay est dispersé entre les descendants indirects de la famille[réf. à confirmer] [18].
Jeanne épouse en premières noces en 1340, Guillaume Bertran(d), Vicomte de Rocheville, second fils de Robert VIII Bertrand de Bricquebec et de Laurence du Merle (fille du maréchal Foulques du Merle). Son époux meurt au cours de la bataille de Mauron en Bretagne le 14 août 1352[19].
En secondes noces, elle épouse Jean Ier de Luxembourg-Ligny († 1364)[20], fils de Waléran II de Luxembourg-Ligny, seigneur de Ligny-en-Barrois, de Roussy et de La Roche.
Liens entre les Molay Bacon et les Bacon d'Angleterre
Bibliographie
- Claude Pézeril, Le Bessin oublié, C. Pézeril, 1991, 318 p.
Notes et références
- Potiers et poteries du Bessin: histoire et archéologie d'un artisanat rural du XIe au XXe siècle en Normandie, Caen, Publication du CRAHM, 2002 [lire en ligne], p. 200
- Claude Pézeril, Le Bessin oublié, 1991
- C. P. Lewis, « Companions of the Conqueror (act. 1066–1071) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, octobre 2008.
- Wace, Le Roman de Rou.
- E. M. C. Van Houts, « Wace as Historian and Genealogist », dans Family Trees and the Roots of Politics, The Prosopography of Britain and France from the Tenth to the Twelfth Century, Éd. K. S. B. Keats-Rohan, Woodbridge, 1997.
- André Davy, La véritable histoire des ducs de Normandie, Saint Malo, Pascal Galodé, 2011, p. Liste des nobles Normands qui accompagnèrent Robert de Normandie à la Première Croisade en 1096
- M. de Laheudrie, Histoire de Trévières, 1988, p. 359.
- Paul Leportier, Familles Médiévales Normandes, p. 111.
- Site du château de Colombières, Saon.mairie.histoire.église.. Consulté le 3 septembre 2010
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, 1857 [lire en ligne], p. 321
- M.Lechaudé,Extrait des chartes , tome 2, page 159.
- Cartulaire de Saint-Nicotas-de-la-Chénaie, n°. 1
- Caen, Impr. de H. Delesques, 1734-1892 Comte de Pontgibaud Chartrier de Fontenay. Le Berseur de Fontenay, le Vte de Blangy, de Moré de Pontgibaud,
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, Volume 3, page 217
- Abbé Gervais de la Rue 1834, p. 376
- Claude Pézeril 1991, p. 167
- Site officiel de la commune de Villers-Bocage.
- Gabriel O'Gilvy, Nobiliaire de Normandie, Londres [lire en ligne], p. 76
- Dictionnaire de la noblesse, t. 1, Paris [lire en ligne]
- Richard Seguin, Histoire archéologique des Bocains, Vire, 1892 [lire en ligne]
Catégorie :- Famille noble normande
- Guillaume (I), est un baron normand, seigneur du fief du Molay[2]. Son nom est inscrit sur la liste de Falaise qui est censée recenser 315 compagnons de Guillaume le Conquérant. Toutefois, cette liste a été discréditée depuis longtemps[3].
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