- Explicit (narratologie)
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L'explicit (terme employé en analyse littéraire) désigne les dernières lignes d'une œuvre. Il s'oppose ainsi à l'incipit, qui désigne soit le premier vers d'un poème, soit plus généralement le commencement d'une œuvre. Le terme "excipit" est un mot utilisé à tort, l'erreur est fréquente...
Sommaire
Les différents types d'explicit
Les trois plus fréquents types sont :
- L'explicit dramatique : il se termine par un évènement positif ou négatif (la mort d'un personnage, un départ, un mariage, etc.) qui met un point final au récit. Cela peut également être une révélation (identité du coupable).
- L'explicit à valeur morale ou philosophique : l'auteur nous fournit une leçon morale ou philosophique tirée de l'action vécue par le personnage. C'est le plus fréquent à la fin des contes.
- L'explicit sans conclusion : soit le lecteur est censé conclure lui-même (il n'y a pas de fin précise), soit il y a un épilogue dans lequel l'auteur explique l'avenir du personnage. Ce dernier n'a pas achevé l'action dans ce cas. C'est utilisé pour donner envie de connaître la suite, pour inciter le lecteur à acheter le tome suivant, par exemple.
La dernière page peut également comporter :
- une mention indiquant que la lecture du livre est terminée. Les copistes du Moyen Âge utilisaient à cet effet la formule explicit liber signifiant que le rouleau qu'ils copiaient avait été complètement déroulé (du latin explicat, déplié). La coutume se poursuit jusqu'au XXe siècle. On trouve parfois « Finis coronat opus » dans des éditions anciennes. La femme de lettres anglaise Jane Austen termine ses romans simplement par le terme latin : finis, tandis que Stendhal clôt La Chartreuse de Parme par To the happy few. Barbey d'Aurevilly, pour clore Un Prêtre marié ou Alain-Fournier à la fin du Grand Meaulnes écrivent simplement : Fin.
- Un lieu et une date. Balzac le fait fréquemment. Par exemple : Eugénie Grandet, Paris, septembre 1833 ; La Rabouilleuse, Paris, novembre 1842. Georges Simenon en fait de même, pour nombre des Maigret : Maigret et le Clochard, Noland, le 2 mai 1962 ; Maigret et Monsieur Charles, Epalinges, le 11 février 1972 ;
- le colophon, pouvant rappeler le titre et l'auteur du livre, montrer la devise ou un symbole graphique de l'imprimeur.
Ainsi trouve-t-on, à la fin du Pantagruel de François Rabelais :
« Fin des cronicques de Pantagruel,
Roy des Dipsodes, restituez à leur naturel,
avec ses faictz et prouesses espoventables
composez par feu M. ALCOFRIBAS,
abstracteur de quinte essence. »On rencontre également le mot clausule, pour la dernière phrase particulièrement remarquable et lourde de sens d’un roman, par exemple « Il vient de recevoir la croix d’honneur » pour Madame Bovary.
On parle enfin de chute lorsque, dans une nouvelle, la dernière phrase crée un effet de surprise et invite à une relecture soupçonneuse. Voir par exemple :
- La Parure, de Guy de Maupassant :
« Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !... »
- La nouvelle de Pascal Mérigeau, Quand Angèle fut seule, parue dans la revue Polar en 1983 :
« Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu un rat dans la maison. »
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Catégories :- Analyse littéraire
- Contenu d'un livre
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