Emilie Charmy

Émilie Charmy (2 avril 1878–1974) est une artiste française du début de l'avant-garde. Elle travailla en étroite collaboration avec les Fauves comme Henri Matisse, et a participé à de nombreuses expositions de ses propres œuvres à Paris, notamment avec Berthe Weill. Actuellement, la succession d'Emilie Charmy^[1] travaille à l'élaboration d'un catalogue-raisonné de l'œuvre de l'artiste. Si vous avez en votre possession, ou en dépôt en vue d'une vente, une œuvre d'Emilie Charmy contactez-les afin qu'elle soit enregistrée dans les archives. Une attestation d'inscription vous sera alors fournie. En outre, ils sont à la recherche de toutes informations (œuvres, photographies, correspondances) pour compléter leur documentation. La succession Bouche et Charmy détient déjà une importante documentation. Concernant Emilie Charmy, les archives sont constituées par une collection de photographies de l'artiste, de photographies d'œuvres, de coupures de presse et de sa correspondance privée. Ce fonds sera accessible aux chercheurs et conservateurs de musées, sur rendez-vous. De même, les amis de Émilie Charmy^[2] travaillent pour récupérer des documents scientifiques, des images et des œuvres de Émilie Charmy comme un moyen de reconnaître le talent de l'artiste et la pertinence contemporaine de questions féministes dans l'histoire de l'art.

Biographie

Emilie Charmy naît le 2 avril 1878 à Saint-Étienne, et s'éteint à Paris en 1974. Orpheline vers l'âge de 5 ans, c'est son frère Jean qui devient son tuteur. Elle s'intéresse avec talent à la musique, au chant et à la peinture. Il prend vite conscience du talent précoce de sa sœur et l'incite à travailler. Au tournant du siècle, Emilie et Jean s'installent à Lyon, où elle fera la connaissance de Jacques Martin et devient son élève. Quelques années plus tard, Charmy et son frère quittent Lyon pour Saint-Cloud. Elle participe à divers Salons ; aux Indépendants en 1903, 1904 et 1905 et au Salon d'automne en 1906. Berthe Weill remarque Charmy et l'expose très tôt. Vers 1909, Charmy s'installe dans deux ateliers au 54, rue de Bourgogne. Elle y emménagera définitivement en 1910, et y restera sa vie durant. En 1912, première exposition personnelle importante à la galerie Druet. Elle rencontre le peintre George Bouche en 1912 - qu'elle épousera, pas moins de 20 ans plus tard - ils auront un fils, Edmond, en 1915. En 1919, seconde exposition dans une galerie fondée par plusieurs artistes, galerie André Pesson, dont le catalogue est préfacé par Enrique Gomez Carillo. Elle rencontre la même année le comte Etienne de Jouvencel, qui deviendra un mécène de son œuvre et saura communiquer son enthousiasme pour sa peinture au monde littéraire et artistique de l'époque. Il organisera pour elle plusieurs expositions très médiatisées dans la vie artistique parisienne. En 1921, elle a une importante exposition personnelle, "Toiles", à la Galerie œuvres d'Art, rue du Faubourg-Saint-Honoré ; les textes du catalogue sont écrits par Louis Léon-Martin, Henri Béraud, Roland Dorgelès et Pierre Mac Orlan. Vers 1922, Charmy fait la connaissance de Colette, avec laquelle elle se lie d'amitié. Colette, alors au sommet de sa popularité, écrira le texte d'introduction du catalogue d'une exposition majeure en 1922 comprenant vingt tableaux de Charmy. La même année, Charmy participera à une autre grande exposition, galerie Styles, organisée sur le "Nu féminin\", avec des tableaux d'Ingres, Delacroix, Corot, Manet, Renoir, Rouault et Matisse avec un catalogue préfacé par Louis Vauxcelles. La presse française et étrangère encense l'œuvre de Charmy. En 1926, une autre importante exposition personnelle eu lieu à la galerie Barbazanges. Par l'entremise de Elie-Joseph Bois, directeur du Petit Parisien, elle sera décorée de la Légion d'honneur. C'est lui qui l'introduit à de nombreuses personnalités politiques, dont Edouard Daladier, Aristide Briand et Louise Weiss, dont elle sera proche. Après la guerre, elle exposa peu, principalement chez Jeanne Castel. Des décennies de solitude, concentrée sur travail mais oubliée de la critique et du public.

Références

• Perry, Gill. Women Artists and the Parisian Avant-Garde. Manchester and New York: Manchester University Press, distributed by St. Martin's Press, 1995.
• Valadon, Marval, Charmy, Agutte: Les Femmes Peintres et L'avant-garde, 1900-1930. Paris: Somogy editions d'Art, Musee Paul-Dini, VilleGranche-sur-Saône, 2006.
• Emilie Charmy estate. Archives Emilie Charmy

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