- Émile Ferfaille
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Emile Ferfaille (vers 1892 à Menin, en Flandre-Occidentale - 26 mars 1918 à la prison de Furnes) fut un criminel belge, le dernier condamné à mort de droit commun à être guillotiné de toute l’histoire de la Belgique durant la Première Guerre mondiale en 1918.
Biographie
Né vers 1892 à Menin, en Flandre-Occidentale, ce sergent artilleur cantonné dans le Westhoek, dernière partie du territoire belge a ne pas avoir été envahi par l’armée allemande, tua à Furnes, le 27 octobre 1917, sa petite amie, une domestique de ferme nommée Rachel Ryckewaert.
Cette dernière à qui il avait promis le mariage, était enceinte de lui depuis quatre mois. En fait, Ferfaille n’avait absolument pas l’intention de l’épouser, puisqu’il entretenait déjà une relation avec une autre femme. Rackel devenant trop insistante, Ferfaille décida alors de la tuer. Il assassina à coup de marteau, puis l’étrangla à l’aide de la corde qu’il utilisait pour lier des légumes sur sa bicyclette, et enterra ensuite le corps qu’il recouvrit de déchets de culture maraîchère.
Reconnu coupable, il fut condamné à avoir la tête tranchée (selon l’article 8 Livre I Chapitre II du code pénal belge de 1867), la Belgique ayant conservé depuis son indépendance une partie des lois et des usages hérités de l'occupation française sous la Révolution et le Premier Empire, dont l'utilisation de la guillotine.
Seulement, un problème se posa rapidement : aucune guillotine, ni bourreau n’était disponible sur le territoire belge à cette époque. Le dernier exécuteur attitré, un certain Nieuwland (mort en 1929), ainsi que ses deux adjoints, n'avaient jamais exécuté personne et manquaient donc d’expérience : en effet, depuis 55 ans la peine de mort n'était plus appliquée en Belgique, le roi graciant chaque fois le condamné. De plus, il n’était pas question de traverser les lignes ennemies pour aller chercher l’une des guillotines belges qui se trouvait alors à Bruges en territoire occupé.
Devant un crime aussi monstrueux, le roi Albert Ier refusa néanmoins d’user cette fois de son droit de grâce : la peine capitale se devait donc d’être appliquée.
La Président du conseil français Clemenceau proposa alors de mettre le bourreau de la république, Anatole Deibler, et son équipe, à la disposition du gouvernement belge, qui accepta. Ce sera d’ailleurs l’une des seules fois où Deibler exercera en dehors du territoire national (il aura à quitter la France en d’autres circonstances en juin 1923, pour guillotiner dans le Territoire du Bassin de la Sarre alors sous occupation française).
La France fournissait également la guillotine destinée à faire appliquer la sentence : au lieu d’utiliser celle qui servait régulièrement aux exécutions dans « l’Hexagone » (qui était habituellement entreposée à la prison de la Santé à Paris), Deibler dût se contenter d’une guillotine « de campagne » plus petite, que l’on avait fait venir de Douai.
L’exécuteur en chef, ses adjoints et la guillotine, furent donc escortés sous les bombardement de l’armée l’allemande, depuis Dunkerque, par l’armée belge jusqu’à la prison de Furnes où l’exécution se déroula avec un jour de retard le 26 mars 1918.
Catégories :- Belge condamné pour crime
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