- Bataille de Marseille (49 av. J.-C.)
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La Bataille de Marseille fut une bataille navale qui eut lieu le 27 juin de 49 av.J-C. entre la flotte romaine commandée par Decimus Junius Brutus, officier de Jules César durant la Guerre civile de César contre la faction opposée commandée par Pompée, et la flotte marseillaise, alliée des pompéiens.
Sommaire
Entrefaites
La bataille fut la tentative des Marseillais de forcer le siège de la ville. Siège effectif tant sur mer que sur terre.
Le Siège de Marseille fut ordonné et organisé par César, après que la cité s’allia avec les ennemis de celui-ci et alors que des tractations se déroulaient entre les notables et César, lequel devait rejoindre le plus vite possible l'Espagne, sur demande de Lucius Domitius Ahenobarbus (consul en -54).
Le siège organisé, César laissa le commandement des opérations terrestres à Gaius Trebonius et celles navales à Decimus Junius Brutus Albinus, auquel il avait ordonné de construire rapidement 12 navires de guerre. Les travaux préparatoires terminés, César poursuivit sa marche vers l’Espagne.
Les 12 navires construits près d’Arles se montrèrent peu rapides et difficilement manœuvrables à cause du bois vert utilisé pour leur construction. Decimo improvisa des équipages composés de soldats novices dans le combat naval. Néanmoins, il décida de faire le blocus naval en ancrant les navires près de l’île de Ratonneau, près de Marseille.
Le 12 juin, les Marseillais, forts de leur habitude marine et dotés de vaisseaux plus rapides et manœuvrables, décidèrent de forcer le blocus avec 17 navires.[1]
« Les Marseillais, suivant les conseils de Lucio Domizio, armèrent 17 navires de guerre, dont 11 avec couverture, y joignirent beaucoup de bateaux plus légers pour apeurer, par le nombre, notre flotte et enfin y embarquèrent une quantité d’acier ... La flotte ainsi armée s'avança pleine de confiance contre nos navires, lesquels, sous le commandement de Decimo Bruto, étaient ancrés près de l’îlot en face de Marseille. Bruto était de beaucoup inférieur en nombre de navires, mais dans l’équipage, César avait mis des hommes choisis, dans toutes les légions, pour leur grand courage ... »
Les stratégies furent dictées en fonction des positions de force. Alors que les Romains tentaient d’aborder les navires ennemis, avec des grappins ou des gaffes, pour avoir un combat normal au corps à corps, les marseillais tentèrent de séparer les vaisseaux romains et de les rendre ingouvernables en tranchant les rames, puis de les bombarder par des nuées de flèches et de gaffes
La bataille fut féroce des deux côtés. [2] [3]
« Maintenant, à chaque soldat dépourvu d’arme de jet, la fureur en fournit une nouvelle : un lance une rame sur l’ennemi, un autre aux bras puissant un ornement de poupe ; les rameurs chassés, arrachèrent les bancs, rompirent le navire pour combattre... Nul toutefois ne produisit de plus grands massacres sur mer que le fouet de l’élément adverse. Eclate le feu, provoqué par des torches résineuses et avivées par le souffre qu’elles contiennent ; les carènes offrirent une proie facile et les incendies les dévorèrent, avec l’aide de la poix et de la cire liquéfiée. Les ondes n’arrêtèrent les flammes, et le feu devint sauvage sur les épaves des navires éparpillés sur l’étendue des eaux... »
« Nous ne pouvons passer sous silence même pas Acilio, lequel, ... se vit couper la main avec laquelle il s’était agrippé au navire ennemi, il s’agrippa avec la gauche à la poupe, et n’arrêta de combattre tant que le navire ne fut capturé et coulé. »
A la fin pourtant la victoire sourit aux Romains, qui maintinrent ainsi le blocus naval de la cité. Les Marseillais rentrèrent au port avec seulement 8 de leurs 17 navires, après que 3 furent coulés et 6 autres capturés par les Romains.
Conséquences
La victoire et le maintien du blocus sur Marseille, fut très important pour César, qui de cette manière put approcher de l’Espagne en ayant ses arrières couverts. Pourtant, Marseille allait recevoir une aide des pompéiens, via la mer ; Lucio Nasidio, aux commandes de 17 navires, arrivait pour forcer le blocus des césariens. Cette tentative causa une seconde bataille navale, qui se déroula en face de Tauroento.
Note
- Caio Giulio Cesare - Guerra Civile I, 56-57.
- Marco Anneo Lucano - Farsaglia III, 670-686.
- Valerio Massimo - Fatti e Detti, III, 2, 22.
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