- Bataille de Gundet
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Bataille de Gundet Informations générales Date 16 novembre 1875 Lieu Gundet, Empire d'Éthiopie Issue Victoire éthiopienne décisive Belligérants Égypte Empire éthiopien Commandants Colonel Soren Arendrup†[1]
Arakil Bey Nubar†[1]Yohannes IV
Shaleqa Alula Engida
Guerre égypto-éthiopienneBatailles Gundet - Gura modifier La bataille de Gundet est la première bataille de la guerre entre l'Égypte et l'Éthiopie, elle s’est déroulée le 16 novembre 1875 à Gundet, ville située dans la région du Hamasien, tributaire à l’époque du Negusse Negest Yohannes IV. L’affrontement tourna au « carnage »[4] pour les Égyptiens dont les troupes furent presque annihilées[6] par les Éthiopiens.
Sommaire
Contexte
Alors que les Égyptiens s'étaient installés dans la Corne de l'Afrique à partir de 1868, le khédive Ismail Pacha, en septembre 1875, ordonna à ses troupes l’invasion de l'Empire éthiopien. En octobre 1875, les Égyptiens pénétraient dans le Hamasien après une victoire militaire sur le Dejazmach Gebru alors gouverneur de la province tributaire de Yohannes IV. Ils décidèrent de s’installer à Addi Quala et Gundet. Les Éthiopiens estimèrent qu’il fallait lancer l’offensive contre ces postes.
Déroulement de la bataille
Le 14 novembre 1875[2], Alula Engida et ses soldats traversèrent la rivière Mareb et menèrent une attaque réussie à partir du flanc ouest[7] contre les troupes égyptiennes d’Addi Quala. Ainsi, les troupes d'Alula Engida se trouvaient à l’arrière des Égyptiens basés à Gundet, bloquant ainsi leur ligne de retraite[2]. Pendant ce temps, l’armée principale, sous le commandement de Yohannes IV, franchissait la rivière Mareb la nuit du 15 au 16 novembre. Le matin du 16 novembre 1875, les Égyptiens se retrouvaient encerclés dans une plaine et la bataille tourna au massacre, seuls quelques uns[2] d’entre eux survivront. Le colonel Arendrup était surpris par la présence abyssine mais également par le fait que ses ennemis possédaient des armes à feu. Les 70 000 Éthiopiens étaient moins bien équipés que les 3 000 égyptiens mais ils avaient en leur faveur un « moral élevé, leur vertu patriotique et un bon leadership »[3]. Du côté égyptien, les commandants des troupes, Arakil Bey Nubar et Soren Arendrup furent tous deux tués ainsi que plusieurs autres officiers. Les Éthiopiens avaient perdu 550[2] hommes et 400[2] furent blessés dont le frère d'Alula Engida, Tessema Engida. Un officier américain parvint à rassembler les survivants qui retournèrent à Mitsiwa. Surpris et mécontent de l’issue du combat, le Khédive tenta de censurer la nouvelle de la défaite[1] et se mit à préparer une revanche en rassemblant une armée plus nombreuses qui affrontera les Éthiopiens à la bataille de Gura.
Du côté abyssin, Alula Engida tira un grand prestige de cette bataille mais il ne fut pas le seul héros, Dejazmach Wolde Mikael Salomon avait également joué un rôle essentiel et avait mené les troupes abyssines ayant poursuivi les Égyptiens qui se retiraient. Il parvint à capturer environ 700 fusils[2]. Toutefois, les ordres impériaux furent clairs : les armes ne pouvaient rester dans ses mains, elles furent transférées à Alula qui avait obtenu le commandement d’une nouvelle force équipée avec les fusils Remington capturés[2]. Wolde Mikael sera particulièrement irrité ce qui l'amènera à entrer en contact avec les Égyptiens. Au total, les Éthiopiens avaient récupéré 12 200 fusils Remington ainsi que 16 canons[2] qui seront utilisés lors de la bataille de Gura.Notes et références
- Histoire de l’Éthiopie – L’œuvre du temps; Paul B. Henze, Traduit de l’anglais par Robert Wiren, Karthala, 2004, Page
- Ras Alula and the Scramble for Africa: A Political Biography : Ethiopia & Eritrea 1875-1897, Haggai Erlich, Paris, Red Sea Press, 1996, Page 11
- A History of Ethiopia, Harold G. Marcus, University of California Press, 2002, Page 74
- Histoire de l'Éthiopie d’Axoum à la révolution, Berhanou Abebe, Edition Maisonneuve & Larose, 1998, page
- Selon Berhanou Abebe, deux officiers réussirent avec cinq autres égyptiens à rejoindre l’arrière-garde.
- The Ethiopians: A History, Richard Pankhurst, Wiley-Blackwell, 2001, page 166
- YaItyopya tarik, Tekle Sadeq Makuriya, Addis Abeba 1960 (calendrier éthiopien), p. 48 ; cité in Ras Alula and the Scramble for Africa: A Political Biography : Ethiopia & Eritrea 1875-1897, Haggai Erlich, Paris, Red Sea Press, 1996, Page 11
Voir aussi
Articles connexes
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