- Bataille de Barcelone (1642)
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La bataille de Barcelone se déroule du 29 juin au 3 juillet 1642 pendant la guerre franco-espagnole de 1635-1659. C'est la sixième grande bataille navale opposant les deux pays après les combats de Guetaria (1638), sur la côte basque, de Vado (1638), au large de Gênes, de Cadix (contre un gros convoi, 1640), de Rosas (entre Barcelone et Port-Vendres), et de Tarragone (1641).
Trois jours de combats
En 1642, une grande flotte quitta Cadix sous les ordres de Juan Alonso Idiaquez en direction de la Catalogne. Elle était composée de 31 galions, 2 frégates, 3 pataches, 6 brûlots, 6 navires avec la logistique et 35 "barcos longos", de grandes chaloupes à rames, auxiliaires des galions pour les remorquer faute de vent, dévier les brûlots etc... L'amiral espagnol disposait au total de 64 navires et 22 galères[1]. Il y avait aussi un convoi de navires chargés de vivres.
Dans le détroit de Gibraltar, ils capturèrent 3 navires hollandais avec un riche chargement d'Orient. En plusieurs escales ils complétèrent les équipages, arrivant le 29 juin à Barcelone où ils aperçurent la flotte française de Maillé-Brezé qui bloquait la ville. Maillé-Brézé était passé en Méditerranée avec 20 vaisseaux armés à Brest pour joindre ses forces à l’escadre de Toulon, afin de bloquer par mer Perpignan, déjà assiégée par voie de terre. Maillé-Brézé disposait, après la jonction des deux escadres, de 44 vaisseaux, 17 galères et 13 brûlots.
Le combat s'engagea aussitôt. Mais il y avait beaucoup de vent, et les galères espagnoles s'étaient séparées, la flotte était donc réduite à 31 galions, 2 frégates, 3 pataches, 6 brûlots et les "barcos longos". Malgré la nette infériorité, le mauvais état de la mer, le fait qu'il soit déjà 3 heures de l'après-midi et en raison des ordres strictes du comte d'Olivares, les Espagnols n'hésitèrent pas à attaquer, la canonnade se prolongeant jusqu'au coucher du soleil. Les Espagnols cherchaient systématiquement l'abordage, et les Français l'évitaient par tous les moyens. Ils lancèrent 1 brûlot contre 3 pour les Espagnols mais tous sans résultats.
Le jour suivant le combat reprit avec acharnement une fois les galères espagnoles à nouveau incorporées à la flotte. Ils parvinrent à couper la ligne française par ses 3 derniers navires et à aborder le Guise, un puissant vaisseau de 50 canons, par le navire espagnol Magdalena, créant autour des 2 navires un regroupement de navires venus secourir les siens. Les Français lancèrent alors un brûlot contre le vaisseau amiral espagnol, celui-ci réussit à le dévier, faisant impact sur le Guise. Tous les navires s'éloignèrent excepté les 2 navires empêtrés qui furent dévorés par les flammes, avec la quasi-totalité de l'équipage français et 30 Espagnols.
Le 3 juillet, la bataille reprit avec vigueur, les Espagnols essayant toujours de parvenir à l'abordage, les Français l'évitant. Le combat tourna au duel d'artillerie, ce qui donna finalement la victoire aux Français : 15 vaisseaux espagnols étaient hors de combat, et les autres forcés à la fuite malgré le ravitaillement réussi de Rosas. Cette victoire coûta 4 navires à Maillé-Brézé, mais précipitât la chute de Perpignan et la conquête du Roussillon[2]. Elle ne fût pas la dernière, la guerre franco-espagnole étant un affrontement de longue haleine. Dès l'année suivante, Maillé-Brézé reparu dans les eaux espagnoles pour livrer bataille et y remporter une nouvelle victoire au cap Gate, près de Carthagène[3].
Rendre-compte de ce combat, n'est pas facile, car il s'agit d'une mêlée générale typique des batailles navales de cette époque. Les vaisseaux et galions cherchent le duel au canon ou à l'abordage, tandis que les galères tentent de prendre de flan l'adversaire en ouvrant le feu au dernier moment par leur artillerie de proue installée dans le sens de la marche. La tactique de la ligne de file, caractéristique des combats navals d'après 1650, n'ayant pas encore été théorisée, ce qui ne sera fait qu'à l'issue de la guerre civile anglaise (1642-1648) et des premiers affrontements entre la Royal Navy et la flotte hollandaise.
Article connexe : Histoire de la marine française.Sources
- Agustin Ramon Rodriguez Gonzalez: Victorias por mar de los Españoles, pag.145-147, biblioteca de Historia, Madrid 2006.
- Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, éditions Perrin, 2008.
- Michel Vergé-Franceschi (sous la direction de), Dictionnaire d'Histoire Maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002.
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011.
Notes et références
- Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, éditions Perrin, 2008, p.811.
- Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, op. cit., p. 811.
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002, p. 347.
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