- Coordonnées plückeriennes
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Les Coordonnées plückeriennes sont un cas particuliers des coordonnées grassmanniennes. Elles servent à repérer les plans d'un espace de dimension 4. Réalisées par Julius Plücker, elles ont été généralisées entre 1832 et 1839 par Hermann Grassmann.
Sommaire
Définition
On considère la grassmannienne G(2,4) formée par les sous-espaces de dimension 2 dans un espace de dimension 4, c'est-à-dire la plus simple des Grassmanniennes qui ne soit pas un espace projectif. Elle a été identifiée par Julius Plücker, comme l'ensemble des droites de l'espace projectif de dimension 3.
On considère un élément de cette grassmannienne (c'est-à-dire un plan vectoriel de ) et deux vecteurs indépendants
X = (x0,x1,x2,x3),Y = (y0,y1,y2,y3) qui l'engendrent. On forme la matrice obtenue en concaténant leurs coordonnées dans la base canonique.
On note coordonnées primaires les 6 déterminants suivants, définis pour i,j distincts 2 à 2 pris parmi 0..3.
On les range traditionnellement dans l'ordre suivant : (p0,1,p0,2,p0,3,p2,3,p3,1,p1,2)
On montre les résultats suivants :Si X' = (x'0,x'1,x'2,x'3),Y' = (y'0,y'1,y'2,y'3) engendrent le même plan, alors les coordonnées primaires associées à ce couple sont proportionnelles aux coordonnées précédentes.
Réciproquement, si deux couples ont des coordonnées primaires proportionnelles, on voit qu'ils engendrent le même plan.
En particulier, les coordonnées primaires ne s'annulent pas et ce qui précède donne l'existence d'une injection de la grasmannienne G(2,4) dans l'espace projectif (son image sera décrite dans la section suivante).
Les points de la grasmannienne sont donc entièrement déterminés par la donnée du sextuplet de coordonnées homogènes : ce sont les coordonnées plückeriennes du plan correspondant.
Exemples
Le plan vectoriel engendré par le vecteurs (e0,e1) de la base canonique a pour coordonnées plückeriennes :
Le plan vectoriel de coordonnées plückeriennes : est le plan engendré par les vecteurs (e0,e2) de la base canonique.
Relation de Plücker
De façon générale, les images de la Grassmannienne par le plongement plückerien satisfont des relations polynomiales quadratiques assez simples,
- Dans le cas de la dimension 4 et des coordonnées de Plücker (k = 2). Ces équations se résument à une seule, appelée relation de Plücker, de sorte que la Grassmannienne se réalise par ce biais comme une sous variété de dimension 4 de .
La relation de Plucker est : p0,1p2,3 − p0,2p1,3 + p1,2p0,3 = 0.
Elle peut s'obtenir aisément en développant un déterminant d'ordre 4 par blocs d'ordre 2 et en considérant le cas particulier ou les colonnes sont redoublées[1].
Sources
- Bibliographie
- Laurent Lafforgue : Chirurgie des grassmanniennes
- Les coordonnées de Plücker revisitées par : Lilian Aveneau de l'Université de Poitiers
- Des planches de Jussieur sur le plongement de Plucker : ici ou là
- Jacek Bochnak, Michel Coste,Marie-Françoise Roy : Géométrie algébrique réelle
- Jean-Pierre Dedieu : Points fixes, zéros et la méthode de Newton
- Références
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