- Conflit inter-soudanais de 2011
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Conflit inter-soudanais de 2011
Localisation de la région du Kordofan du Sud au Soudan.Informations générales Date 21 mai 2011 - en cours Lieu Kordofan du Sud, Soudan Casus belli Prise du contrôle d'Abyei par les forces nordistes en mai 2011. Issue En cours Belligérants Soudan - Forces armées soudanaises
- Nomades du nord
Soudan du Sud - Armée populaire de libération du Soudan
- Milices pro-sudistes
Pertes inconnues inconnues
Plus de 100 civils tués[1]Notes Plus de 96 000 déplacés selon l'ONU
(au 7 juin 2011)[2].
Plus de 80 000 déplacés selon le Soudan du Sud
(au 27 mai 2011)[3].modifier Le conflit inter-soudanais de 2011 est un conflit armé en cours depuis le 21 mai 2011 entre le Soudan et le Soudan du Sud pour le contrôle de cette région riche en pétrole qu'est l'Abyei. Il fait suite au référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud, qui s'est déroulé du 9 au 15 janvier et qui prévoyait la scission du pays le 9 juillet 2011.
Sommaire
Contexte
Articles détaillés : Référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud et Seconde Guerre civile soudanaise.Des tensions existent depuis au moins 1956 entre le Soudan du Sud, une population minoritairement chrétienne et plutôt animiste, et le reste du pays, une population à majorité musulmane. Deux guerres se sont déjà produites entre 1955 et 1972 au cours de la Première Guerre civile soudanaise et entre 1983 et 2002 au cours de la Seconde Guerre civile soudanaise, ce qui débouche sur la mission des Nations unies au Soudan en 2005.
Ces tensions ont une origine politique avec une législation s'appuyant plus ou moins sur le droit musulman mise en place par Khartoum et que refusent les populations du Sud ainsi qu'économique avec l'exploitation pétrolière dans le Sud du pays qui ne profiterait pas aux populations locales selon eux.
Un référendum sur son indépendance est organisé dans la semaine du 9 au 15 janvier 2011. Il est validé avec un pourcentage de 98,83 % des voix. Toutefois, certains points n'ont pas été évoqué dans le référendum : c'est le cas du tracé exact de la frontière, notamment dans la région d'Abyei, ainsi que du partage des ressources pétrolières et leurs revenus.
Chronologie des événements
Le 21 mai 2011, l'armée nordiste s'empare de la région d'Abyei grâce à l'emploi de chars d'assaut, ce qui force les rebelles de l'APLS (Armée populaire de libération du Soudan) à battre en retraite[4]. L'aviation nordiste bombarde également plusieurs villages dans la région, dont Todach et Tagalei[4]. Le Nord justifie ses actes en accusant l'APLS d'avoir attaqué un convoi de troupes nordistes et de soldats de maintien de paix de l'ONU le 19 mai, ce que cette dernière dément[4].
Le 22 mai 2011, Khartoum annonce la prise de la région d'Abyei et annonce sa volonté de la nettoyer des « groupes armés du Sud » selon le ministre d'État Amin Hassan Omar[5]. Le conseil de sécurité des Nations Unies appelle par ailleurs le Nord à retirer ses troupes de cette région contestée, ce que Khartoum refuse[6]. Des milliers de civils fuient les combats et des cas de pillages et d'incendies sont raportés dans la région selon l'ONU[4],[7].
Le 23 mai 2011, le Soudan du Sud réagit en accusant le Nord de provoquer une nouvelle guerre civile[8]. Le lendemain, le président soudanais Omar el-Béchir affirme dans un discours à Khartoum que « l'Abyei appartient au Nord-Soudan. »[8].
Le 25 mai 2011, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, propose une nouvelle force de maintien de la paix au Soudan, forte de 7 000 hommes[9] alors que dans la même journée 4 hélicoptères de l'ONU ont été la cible de tirs dans la région d'Abyei, probablement par les forces nordistes[4]. Le lendemain, Salva Kiir Mayardit affirme qu'il n'y aura pas de nouvelle guerre pour le contrôle de cette région contestée[10].
Le 28 mai 2011, l'armée nord-soudanaise annonce la fin de ses opérations militaires dans la région[11]. Le 31 mai 2011, les deux camps acceptent d'établir une zone démilitarisée selon l'Union africaine, et l'Éthiopie se dit prête à envoyer des troupes de maintien de la paix si nécessaire et selon le souhait des deux camps[12],[13].
Le 5 juin 2011, les combats reprennent, cette fois-ci dans la région de Nubie, localisée également dans le Kordofan du Sud, faisant plusieurs tués, notamment dans le village de Umm Dorain, provoquant la fuite de la population civile[14]. Le 8 juin 2011, le Soudan du Sud appelle à un cessez-le-feu[15] et accuse par ailleurs le Nord d'avoir bombardé un village dans l'État d'Unité le 10 juin[16]. L'APLS se dit également prête à faire face à une offensive terrestre du Nord[16].
Le 11 juin 2011, Khartoum accepte des pourparlers de paix avec le Sud concernant la région d'Abyei[17] alors qu'aucun cessez-le-feu n'est toujours prévu et que les combats font toujours rage, notamment dans le Kordofan du Sud[18].
Le 12 juin 2011, Khartoum, par la voix du président Omar el-Béchir, accepte de retirer ses troupes de la région contestée avant le 9 juillet, date prévue de l'indépendance du Soudan du Sud[19]. Le lendemain, l'APLS accuse le Soudan d'avoir mené un nouveau bombardement sur son territoire par l'emploi de MiG-23 et d'Antonov[20]. Les deux camps acceptent par ailleurs dans la même journée une zone démilitarisée dans l'Abyei et l'envoi de soldats éthiopiens de maintien de la paix sous l'égide de l'Union africaine[21].
Le 14 juin 2011, des miliciens sudistes locaux attaquent et tuent 7 policiers soudanais ainsi que 22 civils près de la région d'Abyei selon un porte-parole de l'APLS[22]. Le président des États-Unis, Barack Obama, appelle par ailleurs les deux camps à un cessez-le-feu, soulignant « qu'il n'y a pas de solution militaire » et accusant le Nord d'avoir provoqué le conflit[23].
Le 19 juin 2011, alors que les combats s'intensifient, Khartoum envoie des renforts au Kordofan du Sud, dont de nombreux véhicules blindés[24]. Par ailleurs, l'armée soudanaise attaque également au Darfour les rebelles de l'Armée de libération du Soudan (ALS), provoquant la mort de 27 personnes dont 19 civils selon un porte-parole de la rébellion[25].
Le 20 juin 2011, les deux camps acceptent de démilitariser la zone contestée de l'Abyei et l'envoi de soldats éthiopiens de maintien de paix sous l'égide de l'ONU, mettant ainsi fin au conflit[26].
En septembre, les combats continuent, malgré la signature du cessez-le-feu[27].
Réactions internationales
- États-Unis : la secrétaire d'État Hillary Clinton a appelé le Soudan à retirer ses troupes de la région d'Abyei et dit soutenir la proposition de l'Éthiopie[28]. Le 15 juin, le président Barack Obama appelle par ailleurs les deux camps à un cessez-le-feu, soulignant « qu'il n'y a pas de solution militaire » et en accusant le Nord d'avoir provoqué le conflit[23].
- Éthiopie : le porte-paroles du ministère des Affaires étrangères, Dina Mufti, a annoncé que l'Éthiopie était prête à envoyer des troupes de maintien de la paix dans la région si nécessaire et sur demande des deux camps[29].
- Soudan du Sud : le président Salva Kiir Mayardit déclare qu'il n'y aura pas de nouvelle guerre concernant la région d'Abyei et qu'elle n'empêchera pas l'indépendance du pays[12].
Annexes
Articles connexes
- Histoire du Soudan et guerre civile au Darfour
- Première et Seconde Guerre civile soudanaise
- Référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud
Notes et références
- (en) « Nearly 100 civilians killed in Abyei, official says », Reuters, 2 juin 2011
- (en) « South Sudan death toll tops 1,500 - UN », Reuters, 7 juin 2011
- (en) « S.Sudan says 80,000 flee after north takes Abyei », Reuters, 27 mai 2011
- (en) « North Sudan takes control key town in Abyei », Reuters, 21 mai 2011
- (en) « North Sudan says its forces seize disputed Abyei », Reuters, 22 mai 2011
- (en) « North Sudan defies U.N., vows to stay in Abyei », Reuters, 23 mai 2011
- (en) « "Horrific" reports of looting, burning in Abyei -U.S. », Reuters, 24 mai 2011
- (en) « Sudan's Bashir says Abyei belongs to north », Reuters, 24 mai 2011
- (en) « UN proposes new peacekeeping force for south Sudan », Reuters, 25 mai 2011
- (en) « S.Sudan says there will be no war over Abyei », Reuters, 26 mai 2011
- (en) « North Sudan says Abyei military operations halted », Reuters, 28 mai 2011
- (en) « North, South Sudan agree demilitarized zone -AU », Reuters, 31 mai 2011
- (en) « Ethiopia to send troops to Sudan's Abyei if asked », Reuters, 31 mai 2011
- (en) « Clashes reported in Sudan flashpoint state », Reuters, 5 juin 2011
- (en) « South Sudan party calls for S. Kordofan ceasefire », Reuters, 8 juin 2011
- (en) « Sudan accuses north of air attack, clashes flare », Reuters, 11 juin 2011
- (en) « North, south Sudan leaders to hold Abyei talks », Reuters, 11 juin 2011
- (en) « Violence roils Sudan oil state, leaders to hold talks », Reuters, 11 juin 2011
- (en) « Sudan's Bashir agrees to Abyei withdrawal-diplomats », Reuters, 12 juin 2011
- (en) « South Sudan says northern aircraft bomb its territory », Reuters, 13 juin 2011
- (en) « North, south Sudan agree to Ethiopia peacekeepers -AU », Reuters, 13 juin 2011
- (en) « South Sudan rebel militia raid kills 29, army says », Reuters, 14 juin 2011
- (en) « Obama calls for ceasefire in Sudan », Reuters, 15 juin 2011
- (en) « Monitor says north army masses in Sudan oil state », Reuters, 19 juin 2011
- (en)« Darfur rebels say Sudan army attacks their positions », Reuters, 19 juin 2011
- (en) « North and South Sudan agree to demilitarize Abyei », Sudan Tribune, 20 juin 2011
- http://www.slateafrique.com/52571/soudan-les-habitants-du-nil-bleu-vivent-dans-la-peur-des-raids-aeriens
- (en) « Clinton urges Africa to drop Gaddafi, embrace rebels », Reuters, 13 juin 2011
- (en) « Ethiopia to send troops to Sudan's Abyei if asked », Reuters, 31 mai 2011
Liens externes
Catégories :- Guerre contemporaine
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