- Charles Michon
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Charles Michon Décès 26 octobre 1940 Origine France Arme Cavalerie Grade Colonel Années de service 1907 - 1940 Faits d'armes Cadets de Saumur : Arrêt de l’avancée allemande sur la Loire en juin 40 modifier Sommaire
Origines
Le colonel Charles Michon, d’une famille issue de l’ancienne noblesse de robe, passa son enfance à Dole (Jura) où sa famille habitait le « Château des Commards » dans le quartier du même nom.
Guerre de 1914-1918
Jeune officier de cavalerie Chasseurs d’Afrique des années 1907 aux Béni-Snassen[1] , il s’est battu aux Maroc encore insoumis. Il se porte volontaire en 1915 pour l’infanterie, qui, décimée par les combats des tranchées, recrute dans toutes les armes. Il est à Saint-Mihiel avec le 106ème RI, et tombe au mois de décembre, grièvement blessé, dans la Tranchée de Calonne. Il reste deux jours sous les cadavres, passant pour mort. Il en réchappe, grièvement blessé et presque infirme. Ses blessures le feront souffrir terriblement jusqu'au terme de sa vie[2].
Guerre de 1939-1945
Il est nommé le 26 juillet 1935 commandant en second de l'école d'application de la Cavalerie et du Train à Saumur. Promu au grade de colonel en septembre 1939, il prend le commandement de l'école quelques jours avant les combats[2].
Fin mai, faisant suite à l’invasion allemande, l’école de cavalerie est chargée de la défense du secteur le long de la Loire sur un front de 40km. Le 15 juin l’école reçoit l’ordre de repli à Montauban. Le 17 juin à midi le maréchal Pétain donne l'ordre de cesser tous les combats : Le colonel Michon n’admet pas que l’école quittât Saumur face à l’ennemi sans combattre. Il convoque le jour même tous les cadres, leur expose la situation et sa décision, mais, qu’étant donné les ordres supérieurs, ils sont libres de ne pas être du même avis : Tous sont volontaires. Les élèves sont ensuite réunis pour leur exposer la situation ; tous sont également volontaires[3]..
Ainsi, dès le 17 juin, avant que ne retentisse l’appel du 18 juin, l’école de Cavalerie entre la première dans la Résistance[3].
Du 18 au 21 juin 1940, pour diriger les opérations et souffrant toujours de ses anciennes blessures, le colonel Michon se fait seconder par son chef d'état-major, le chef d'escadron Lemoyne.
Sans être une troupe de combat, sans approvisionnement sérieux et munis de leurs armes d’instruction l’école de Cavalerie affronte la puissance de feu moderne des blindés de la 1ère Division de Cavalerie allemande et bloque l'invasion sur la Loire pendant trois jours.
« Sous le Commandement du Colonel Michon, reflétant l’âme de son chef l'École Militaire et d'Application de la Cavalerie et du Train a combattu les 19, 20, 21 Juin 1940, jusqu'à l'extrême limite de ses moyens de combat, éprouvant de lourdes pertes, prodiguant les actes d'héroïsme et inscrivant dans les fastes de la Cavalerie une page digne entre toutes de son glorieux passé a suscité, par sa bravoure, l'hommage de son adversaire.»[4]. Sur 560 élèves-officiers, 79 sont morts ou disparus, 32 sont blessés en traitement, 15 sont en convalescence. Il n’en reste que 366[5].
L'histoire a retenu ces faits sous le nom de résistance des Cadets de Saumur.
Il décède peu après, le 26 octobre 1940 et repose à Dole dans le caveau de famille. Une rue de Saumur porte son nom.
Citations
« Vous êtes, Messieurs, une génération de sacrifiés. Demain vous serez tous morts[2]. »
« Messieurs, c'est pour l'École une mission de sacrifice, la France compte sur vous[6] ! »
« On passera sur mon corps, plutôt que je ne recule[6]. »
Références
- Maurice Durosoy, qui commanda l'École de l'Armée Blindée et de la Cavalerie de 1946 à 1948. « Saumur » (Éditions GLM, 24, r. Molière, Paris) Général
- Patrick de Gmeline « Les cadets de Saumur, juin 1940 », Presses de la Cité, 1993, (ISBN 978-2258034761)]
- Selon le témoignage de Jean Zimmermann, cadet de Saumur grièvement blessé le 20 juin 1940, au cours des combats au P.C. du colonel Michon
- Citation à l'ordre de l'armée, général Weygand, 24 août 1940.
- Rapport du colonel MICHON à Montauban le 9 août 1940
- La Nouvelle République du Centre-Ouest », article « Les cadets de Saumur, il y a 25 ans dans une mission de sacrifice » du mardi 29 juin 1965] [«
Catégories :- Colonel français
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- Décès en 1940
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