- Cesena (ballet)
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Cesena Genre Danse contemporaine Chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker Musique Ars subtilior Interprètes 19 danseurs
4 musiciensScénographie Ann Veronica Janssens Texte Philippus de Caserta Langue originale ancien français Durée approximative environ 120 minutes Dates d'écriture 2011 Création 16 juillet 2011
Festival d'AvignonCesena est un ballet de danse contemporaine de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker écrit en 2011 pour 19 danseurs de la compagnie Rosas et un ensemble vocal, constituant la deuxième partie d'un diptyque avignonais avec En atendant (2010). La création mondiale a eu lieu le 16 juillet 2011 lors du Festival d'Avignon[1].
Sommaire
Historique
Après le succès critique de En atendant créé dans le Cloître des Célestins en 2010 lors du Festival d'Avignon, Anne Teresa De Keersmaeker décide durant le deuxième semestre 2010 de lui ajouter un pendant lumineux afin de constituer un diptyque cohérent autour de la musique de l'Ars subtilior du XIVe siècle qu'elle avait découvert pour la création du premier volet[2]. En effet, si En atendant constituait un ballet sombre marqué pour sa scénographie par l'utilisation de la lumière déclinante du soleil couchant et pour sa symbolique par les évènements tragiques de ce siècle avec lesquels De Keersmaeker traçait un parallèle contemporain[2],[3], la chorégraphe a voulu pour Cesena s'attaquer à un versant lumineux et plus optimiste avec des représentations programmées à 4h30 du matin[4], suivant l'arrivée de la lumière, et procédant d'une renaissance symbolique.
Anne Teresa De Keersmaeker a travaillé pour la scénographie de cette œuvre avec la plasticienne Ann Veronica Janssens avec laquelle elle avait conçu précédemment deux spectacles. Les premières répétitions de la pièce ont eu lieu à Avignon durant une semaine en juin[5]. Les représentations, devant un public de 2000 personnes à chaque fois, se sont déroulées sur quatre matinées du 16 au 19 juillet[4] dans la cour d'Honneur du palais des Papes[6], dix-neuf avant après son premier passage dans le même lieu pour Mozart/Concert Aria's[7]. Ce spectacle fut considéré avant même sa création comme l'un des « moments exceptionnels » du festival[8]. En complément, la pièce séminale d'Anne Teresa De Keersmaeker datant de 1982, le duo Fase, est également programmée pour trois représentations du 24 au 26 juillet dans la cour du lycée Saint-Joseph d'Avignon dansée par la chorégraphe et Tale Dolven[9].
Présentation générale
La pièce s'ouvre dans la nuit presque totale par un homme qui court vers le public et pousse un cri. Il est nu, reprenant ainsi le dernier tableau de En atendant, et chante a cappella. Les autres interprètes, chanteurs et danseurs indistinctement mêlés, tous vêtus de noir et en baskets de couleurs, se répartissent dans l'espace du plateau, au centre du quel se devine un cercle de sable blanc, là où le premier volet du diptyque traçait un ligne de terre noire. Progressivement les danseurs dispersent de leurs mouvements ce cercle. Le groupe des danseurs interprètes ponctuellement les chants avec les chanteurs de Graindelavoix (en l'absence d'instrument contrairement à En atendant) qui eux-mêmes dansent des fragments de chorégraphies. Cette très grande proximité entre la danse et la musique, qui marque depuis toujours le travail de la chorégraphe, passe un cran supplémentaire dans cette pièce avec la fusion totale des danseurs et des chanteurs, dans leurs corps et leurs registres scéniques respectifs, comme d'une certaine manière De Keersmaeker avait tenter de le faire dans 3Abschied où elle-même en dansant s'adonnait au chant et invitait les musiciens au centre de la scène à participer à la chorégraphie.
Accueil critique
Les critiques lors de la présentation à Avignon furent dans leur ensemble très positives bien qu'un peu plus retenues que pour En atendant soulignant toutes la fusion et l'épure radicale du spectacle[10],[11],[12],[13]. La danse, la musique, et la scénographie utilisant l'aurore naissante furent remarquées pour leur « atmosphère épurée et fusionnelle » marquée par « une sobriété, [et] un dénuement qui servent le propos musical et chorégraphique[12] » renforcée également par le fait que danseurs chantent et les chanteurs dansent jusqu'à ne plus nécessairement différencier les deux groupes[11]. Le mauvais temps durant les trois jours ne permit toutefois pas de mettre en valeur l'ensemble de la scénographie avec notamment un panneau réflecteur qui, du fait d'absence de soleil, fut inutile à concentrer les rayons du soleil sur le visage d'un danseur[12],[7]. Même sentiment pour Télérama pour qui « cette cérémonie dansée à l'aube mêle corps et voix dans la plus grande des fusions » et décrit Cesena comme une « expérience » regrettant cependant un peu « l'abondance des tableaux [qui] nuit légèrement à la densité de la proposition[11] ». Pour La Croix, plus enthousiaste, cette œuvre « envoûte la cour d’honneur [... avec un] travail des corps [qui] épouse celui des voix pour une expérience esthétique et spirituelle » mettant l'accent sur la maitrise du temps par De Keersmaeker au cours duquel « le public suit l’évolution de ses propres perceptions façonnées par la lumière naissante » en une expérience proche du « recueillement[10] ». Rosita Boisseau dans Le Monde juge que la pièce « possède l'allure et la beauté sidérante d'un astéroïde tombé par chance sur Avignon » et considère Cesena comme un « magistral exploit au livre de la Cour d'honneur » jugeant que l'« ampleur esthétique, [la] vision et [l']intelligence combinées, [de la pièce] et son corps polyphonique feront date[7] ».
Moins enthousiaste, le journal La Provence considère que Cesena est un « un voyage, singulier, austère, qui fait décoller, mais ne transporte pas au 7e ciel[13] » bien que notant qu'avec le « Kyrie Eleison, le spectacle atteint son apogée »... Pour Le Figaro qui est le plus critique, cette pièce a fait « vœu de pauvreté, aux antipodes de la saisissante richesse d'En attendant » et ne repose que sur les chants et la beauté de la représentation dans la cour d'Honneur, craignant que lors de ses programmations dans les théâtres le résultat ne soit pas probant et que le spectateur « s'ennuie[14] ».
Fiche technique
- Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
- Conception : Anne Teresa De Keersmaeker et Björn Schmelzer
- Danseurs à la création : Olalla Alemán, Haider Al Timimi, Bostjan Antoncic, Aron Blom, Carlos Garbin, Marie Goudot, Lieven Gouwy, David Hernandez, Matej Kejzar, Mikael Marklund, Tomàs Maxé, Julien Monty, Chrysa Parkinson, Marius Peterson, Michael Pomero, Albert Riera, Gabriel Schenker, Yves Van Handenhove, Sandy Williams
- Scénographie : Ann Veronica Janssens
- Musique : Ars subtilior de Philippus de Caserta par les musiciens de l'ensemble Graindelavoix dirigé par Björn Schmelzer
- Costumes : Anne-Catherine Kunz
- Production : Compagnie Rosas avec le Festival d'Avignon, La Monnaie de Bruxelles, le Théâtre de la Ville de Paris, le Grand Théâtre de Luxembourg et le Concertgebouw de Bruges, Festival Oude Muziek d'Utrecht, deSingel, et Guimarães 2012
- Durée : environ 120 minutes
- Première : 16 juillet 2011 dans la cour d'Honneur du palais des Papes à Avignon dans le cadre du festival
- Représentations :
Notes et références
- Cesena sur le site officiel du Festival d'Avignon.
- Théâtre de la Ville, hors-série janvier-mars 2011, p.6. La polyphonie de toutes choses, Journal du
- Anne Teresa de Keersmaeker au Zénith dans Le Figaro du 25 janvier 2011.
- Keersmaeker: «L’écriture de la danse dépasse les interprétations» dans La Croix du 26 mai 2011.
- Des notes de frais dans Libération du 18 juillet 2011.
- Le spectacle était initialement prévu pour le cloître comme le premier volet.
- Dans l'aube naissante, un mystère de corps et de voix, Rosita Boisseau dans Le Monde du 18 juillet 2011.
- Un festival d'Avignon 2011 largement ouvert sur la danse et la création dans Le Point du 2 juillet 2011.
- Fase sur le site officiel du Festival d'Avignon.
- À Avignon, les corps chantants d’Anne Teresa de Keersmaeker par Marie-Valentine Chaudon dans La Croix du 17 juillet 2011.
- "Cesena", la cérémonie à l'aube d'Anne Teresa de Keersmaeker par Emmanuelle Bouchez dans Télérama du 17 juillet 2011.
- «Cesena» vision d’aurore par Marie-Christine Vernay dans Libération du 18 juillet 2011.
- "Cesena", à l'heure où blanchit la Cour d'honneur par Marie-Ève Barbier dans La Provence du 18 juillet 2011.
- La promesse de l'aube selon Anne Teresa de Keersmaeker dans Le Figaro du 18 juillet 2011.
Liens externes
- Cesena sur le site officiel de la Compagnie Rosas.
Catégorie :- Ballet d'Anne Teresa De Keersmaeker
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