- Base Aérienne 200 Apt-Saint-Christol
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Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol
La base aérienne 200 d'Apt-Saint-Christol est une ancienne base aérienne de l'Armée de l'air française située sur les plateaux des Monts de Vaucluse, à proximité de la ville d'Apt dans le Vaucluse.L'unité principale de la base était le 1er Groupe de missiles stratégiques du Plateau d'Albion dépendant des forces aériennes stratégiques françaises.
La base a été officiellement fermée le 16 juin 1999. Par contre subsiste l' Aérodrome de Saint-Christol.
Lors de l'été 1999, la base fut renommée Quartier Koenig et abrite désormais le 2e régiment étranger de génie de la Légion étrangère. Depuis 2003, la base accueille également une station d'écoute de la DGSE.
Sommaire
Le site stratégique
Histoire
C'est à la fin des années 1950 que Charles de Gaulle décide de doter la France de l’arme atomique. La Force de dissuasion nucléaire repose sur trois vecteurs : les sous-marins, les bombardiers stratégiques (Mirage IV) et les missiles.
À partir de 1963 des recherches sont menées en Corse, dans les Vosges, dans le Massif central et dans la Drôme. Le plateau d'Albion est finalement choisi en avril 1965 en raison de sa faible densité humaine et de son sol, capable de permettre un bon ancrage des silos renfermant les missiles mais aussi capable d'amortir l'onde de choc en cas d’attaque nucléaire. Début 1966 il est décidé de construire 27 silos, 3 postes de conduite de tir (PCT) sur 785 hectares et la base aérienne 200 Apt-Saint-Christol sur 406 hectares. Au final seuls 18 silos et 2 PCT sont construits (restrictions de budget).
Les travaux débutent au printemps 1966 pour se terminer en 1971, les installations opérationnelles représentent 260 000 m³ de dérochage, 540 000 m³ de terrassements et 150 000 m³ de béton. En même temps tout le réseau routier de la région est modernisé pour permettre le passage des convois militaires.
En 1967 est créé le 1er groupement de missiles stratégiques (1er GMS) dépendant de l'armée de l'air française pour occuper les installations d'Albion. De nombreuses autres unités sont créées pour veiller à la sécurité du site dont l'Escadron d'hélicoptères 4/67 Durance en 1975 et l'Escadron de protection EP 21.200 en 1968 qui regroupe une section de commandement, un cynogroupe et 4 compagnies de parachutistes.
De 1971 à 1996 la BA200 et les missiles du plateau d'Albion deviennent les endroits les mieux gardés de France.
En septembre 1996, le président Jacques Chirac annonce la fermeture et le démantèlement des installations d'Albion, en raison de l'évolution de la géostratégie européenne (chute du bloc de l'est) et du vieillissement des missiles trop coûteux en entretien et ne valant pas la peine d'être modernisés. Fin 1996, le ministère de la Défense annonce que plus de 1000 légionnaires prendront le relais du 1er GMS sur la BA200.
Les travaux de démantèlement durèrent 2 ans et se terminèrent en 1999. Les escadrons ont commencé à partir en août 1998 puis ce fut le tour des équipes du CEA et suivirent en décembre des équipes de l'Aérospatiale. La passation de pouvoir au profit de la Légion étrangère a été réalisée durant l'été 1999.
Les installations
Sur les 27 silos et les 3 PCT prévus à l'origine, seuls 18 silos et 2 PCT furent réalisés pour cause de restrictions budgétaires.
Chaque silo est doté de son abri auxiliaire, et distant de 3 km de son voisin afin qu'une seule attaque ne puisse détruire plusieurs sites à la fois et que des frappes nucléaires simultanées annulent leurs effets (2 explosions nucléaires simultanées annulent une grande partie de leurs effets mécaniques).[réf. nécessaire]
Les missiles étaient surveillés nuit et jour et commandés à distance à partir de 2 Postes de Conduite de Tir (PCT), construits sous terre, à 400 m de profondeur. Chaque PCT est en charge de 9 zones de lancement. Le PCT 2 se trouvait dans la Drôme près de Reilhannette et l'autre, PCT 1, dans le Vaucluse près de Rustrel, à 30 km l'un de l'autre. Véritables bunkers dissimulés sous plusieurs centaines de mètres de roche, les PCT ont été conçus non seulement pour résister à toute attaque nucléaire, mais aussi pour éviter toute intrusion grâce à de longues galeries à angles droits de près de 2 km de long. Les travaux du PCT 1 ont duré deux ans de novembre 1966 à mars 1969. Le chantier du PCT 2 a démarré en juillet 1969 pour se terminer en mars 1970. 40 000 m3 de béton ont été nécessaires au PCT 1 et 46 000 tonnes au PCT 2.
Reconversion
Pendant l'été 1999, la BA 200 fut rebaptisée Quartier Maréchal Koenig et accueille actuellement 1000 légionnaires du 2e régiment étranger de génie. La piste d'atterrissage et la tour de contrôle sont dorénavant abandonnées. Depuis 2003, le Quartier Koenig abrite aussi une station d'écoute de la DGSE qui emploie 150 personnes.
Après le démantèlement des missiles, la plupart des silos ont été murés et laissés à l'abandon. Un des silos a été transformé en observatoire astronomique public (SIRENE) [1] et un des PCT en laboratoire souterrain à bas bruit (LSBB)[2], dépendant de l'Université de Nice. Ce laboratoire est depuis 2006 valorisé auprès des industriels par une société denommée INSEET (www.inseet.com) installée sur Rustrel. L'ONERA a également installé le recepteur du radar GRAVES sur une des zones de lancement. [3],[4]
Références
- ↑ le SIRENE
- ↑ laboratoire souterrain à bas bruit
- ↑ (fr) Page de l'ONERA
- ↑ (en)[pdf]F.A.S.
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