- Centre d'études mexicaines et centraméricaines
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Le Centre d’études mexicaines et centraméricaines (CEMCA), Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos en castillan, est un centre de recherche scientifique français en sciences humaines et sociales dépendant du Ministère des Affaires étrangères et du réseau des instituts français de recherche à l'étranger (IFRE)[1]. Il est situé à Mexico et possède une antenne à Ciudad de Guatemala (CEMCA-AC). Le centre est dirigé depuis septembre 2009 par la sociologue Delphine Mercier[2].
Sommaire
Présentation générale
Le CEMCA est rattaché au Ministère des Affaires étrangères et européennes dont dépend le réseau des Instituts français de recherche à l’étranger (IFRE). De ce fait les deux établissements du CEMCA (Mexico et Ciudad de Guatemala) fonctionnent sous couvert des ambassades de France au Mexique et au Guatemala.
Un Conseil Scientifique (Pôle Amérique du Ministère des Affaires étrangères), un comité de Suivi et un comité éditorial l’assistent dans son travail.
Le centre possède un réseau de coopération très vaste. Sur le secteur Amérique Latine il travaille de concert avec l'Institut français d’études andines (IFEA) et collabore avec des institutions françaises (CNRS, IRD, EHESS, IHEAL, Musée du quai Branly, universités), internationales (BID, OEA, PNUD), mexicaines (UNAM, INAH, CIESAS, CIDE, Colegio de México, Colmich, universités) et centraméricaines (USAC, FLACSO). Il participe enfin en tant que membre fondateur à l’Institut des Amériques (IdA).
Le CEMCA est l'un des organismes essentiels de la coopération française au Mexique et en Amérique Centrale, il accueille des stagiaires et des chercheurs.
CEMCA-AC
Article détaillé : Centre d’études mexicaines et centraméricaines Amérique centrale.Le CEMCA-Amérique Centrale est l'antenne basée au Guatemala. Il est actuellement dirigé par le sociologue et politologue Carlos Agudelo.
Histoire
L’implantation française conduisant à la création du CEMCA se fait d’abord à travers la recherche archéologique et ethnologique. Les antécédents de la présence scientifique française commencent à partir du XIXe siècle et sont illustrés notamment par les travaux de Charles Étienne Brasseur de Bourbourg tandis que la Société des Américanistes est créée en 1895. Dans les années 1930, l'ethnologue américaniste Paul Rivet envoie Jacques Soustelle étudier les Otomis et les Lacandons puis Guy Stresser-Péan chez les Huastèques.
C'est ce dernier qui crée l’ancêtre du CEMCA, la Mission Archéologique et Ethnologique Française (MAEF) en 1961, création résultant d’un accord entre gouvernements français et mexicains. C'est Pierre Usselmann qui relance les activités de la Mission après un contentieux avec l'INAH (Instituto Nacional de Antropología e Historia, Mexico) par des missions de fouilles des archéologues François Rodriguez, Éric Taladoire et la participation à de nombreux projets archéologique (sur le Templo Mayor de Tenochtitlán notamment), botanique ou volcanologique de chercheurs français en lien avec la mission.
De nouveaux locaux, l'édition du Bulletin de la MAEF, la projections de films scientifiques financés par le CNRS ainsi que le programme interdisciplinaire San Luis Potosí (dans le cadre du programme du CNRS "Homme et milieu naturel au Mexique et Amérique centrale, étude diachronique") et l'extension des travaux archéologiques vers le Guatemala avec Alain Ichon marquent un tournant pour l'institution. Ce tournant est officialisé en 1982 par le changement de nom de la MAEF qui se transforme en Centre d’études mexicaines et centraméricaines, élargissant ainsi son horizon aux sciences humaines et sociales. Le CEMCA devient dès lors l’unique structure permettant l’organisation de projets archéologiques français en Mésoamérique. 5 ans plus tard une extension du centre s'établit au Guatemala pour étendre le domaine de recherche à l’Amérique-Centrale.
Ses capacités et ses domaines de recherches vont s'étendre progressivement, la structure comptait seulement en 1982, 4 chercheurs et s'occupait essentiellement d'archéologie et d'ethnologie. Au fil des années le réseau s'élargit malgré des moyens forts limités, des liens sont établis avec l'UNAM (Université de Mexico) et des chaires universitaires sont créés entre le CEMCA et diverses institutions mexicaines dans les années 1990 : chaire d'histoire Marcel Bataillon(UNAM), chaire de géographie Elisée Reclus (Mora, CIESAS), chaire pluridisciplinaire Emile Durkheim (Université Guadalajara), chaire Raymond Aron (ITAM). Des chercheurs associés se comptent alors par dizaines avec un accent particulier sur l'archéologie et l'anthropologie mais aussi l'histoire, la géographie, la sociologie ou la politologie.
Actuellement la directrice du CEMCA est Delphine Mercier, qui a succédé le 15 septembre 2009 à Odile Hoffman.
Liste des directeurs
- Guy Stresser-Péan, ethnologue et archéologue (1961-1979)
- Pierre Usselmann, géomorphologue (1979-1982)
- Claude Bataillon, géographe (1982-1984)
- Dominique Michelet, archéologue (1984-1987)
- Jean Meyer, historien (1987-1993)
- Thomas Calvo, historien (1993-1997)
- Martine Dauzier, anthropologue (1997-2001)
- Jerôme Monnet, géographe (2002-2005)
- Odile Hoffmann, géographe (2006-2009)
- Delphine Mercier, sociologue (2009- )
Travaux
Les travaux effectués par le CEMCA couvrent la majorité des disciplines des Sciences Humaines : histoire, archéologie, anthropologie, sociologie, politologie... Des sites archéologiques comme ceux de Campeche, La Joyanca, La Rejoya restent marqués par les activités françaises.
L'ex-directrice Martine Dauzier résume ainsi le panorama des tâches à la fin des années 1990 : « C'est bien un réseau dans l'espace et dans le temps que construit la réussite du CEMCA depuis des années. La recherche française s'étend de l'Occident du Mexique au pays maya, de la ville encore en lambeaux de Managua à l'État du Guerrero. Kaléidoscope : terrains d'études des archéologues, ethnologues ou politologues et autres, du Guanajuato au Chiapas ou dans les profondeurs du Petén guatémaltèque autour de la Joyanca fréquentées par les archéologues, les réfugiés et les singes hurleurs. Il faut aller voir les progrès de Balamk avec ou sans ambassadeur, de Pénjamo ou les archives coloniale du Jalisco en cours de numérisation. Que privilégier [3]? »
Actuellement, le CEMCA organise des séminaires, congrès, colloques et tables-rondes rassemblant de nombreux scientifiques de divers horizons. Au centre de Mexico, cinq thèmes de recherches sont en cours : études urbaines, ruralité contemporaine au Mexique, archéologie (au Guatemala essentiellement), histoire et dynamiques politiques contemporaines au Mexique et Amérique Centrale. Les recherches vont des domaines traditionnels en sciences sociale et archéologie cités plus haut jusqu'à mobiliser des linguistes, agronomes ou urbanistes. Douze chercheurs travaillent sur des projets de recherches tandis que le CEMCA compte en plus plus d'une trentaine de chercheurs-associés essentiellement anthropologues et archéologues.
Avec une vingtaine de chercheurs, le CEMCA-Amérique Centrale est centré quant à lui sur des projets en archéologie mais également sur diverses recherches de géographie, histoire, anthropologie et surtout sociologie politique dont le plus important est le projet de l'Agence Nationale de Recherche (ANR) AFRODESC - Afro-descendants et esclavitudes : Domination, Identification et Héritages dans les Amérique (XVe ‑ XXIe siècles).
Les chercheurs sont majoritairement français mais également latino-américains.
Recherches en cours
Études Urbaines
- Les territoires du quotidien. Mobilité et urbanité dans les lotissements géants de la lointaine périphérie de Mexico.
La ruralité contemporaine au Mexique
- Ethnographie de la municipalité de Chenalhó : rebellions, conflits et transitions démocratiques en territoire indigène ;
- Dynamiques et contacts dans les langues parlées en Amérique ;
- La céréaliculture de contrat dans les terres basses du Sud-Veracruz.
Archéologie
- CEMCA-AC : projet Cancuen, identité culturelle et céramique. Petén Sud (Guatemala) ;
- CEMCA-AC : projet Qumarja’j, dynamiques d'occupation, pouvoirs et espace dans le Post-Classique (Guatemala).
Histoire
Dynamiques politiques contemporaines au Mexique et en Amérique Centrale- CEMCA-AC : Politiques publiques multiculturelles, inclusion, exclusion et pauvreté en Amérique centrale. Le cas des populations noires.
Publications
Le CEMCA a le mérite de publier majoritairement en espagnol, illustration d'une large ouverture sur son espace géographique de recherche et de sa volonté d'entretenir des réseaux locaux et de s'adresser à un public plus large.
Les publications concernent les résultats de recherches comme celles de Guy Stresser-Péan ou Alain Breton qui donnent à connaitre des ouvrages majeurs de littérature pré-hispanique : le Codex de Xicotepec, document pictographique mexicain et le texte maya du XVe siècle Rabinal Achi.
De plus, le CEMCA publie une revue semestrielle, Trace, qui comprend des contributions internationales en français et espagnol. Cette revue est consultable en ligne[4].
Bibliothèques
Le CEMCA comporte deux bibliothèques. La première, fut créée à Mexico à la fin des années 1970 et comporte, sur un espace de 189 m², 17 900 monographies, 200 titres de périodiques, des CD-ROM, DVD, microfiches, cartes etc... 70 % des ouvrages sont en espagnol, 20 % en français et 10 % dans d'autres langues (essentiellement l'anglais).
Le centre de documentation du CEMCA-AC, situé dans l'ambassade de France à Ciudad de Guatemala, comporte environ 4 000 titres centrés sur l'Amérique Centrale.
Ces deux bibliothèques sont ouvertes aux étudiants et chercheurs.
Notes et références
- Présentation du CEMCA - Site officiel
- CV de Delphine Mercier - Site du CEMCA
- CEMCA, 1983-2008, Testimonios
- (es) (fr) Site de la revue Trace
Bibliographie
- CEMCA, 1983-2008, Testimonios
Annexes
Liens externes
- (fr) CEMCA- Mexico
- (en) CEMCA-AC
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- Anthropologie
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- Mésoaméricaniste
- Relations entre la France et le Mexique
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