- Caenorhabditis elegans
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Caenorhabditis elegans Caenorhabditis elegans Classification Règne Animalia Embranchement Nematoda Classe Secernentea Ordre Rhabditida Famille Rhabditidae Genre Caenorhabditis Nom binominal Caenorhabditis elegans
Maupas, 1900Caenorhabditis elegans est un nématode de la famille des Rhabditidae. C'est un organisme modèle en biologie moléculaire, car il permet l'étude, entre autres, de l'apoptose (mort programmée de certaines cellules), du vieillissement cellulaire, et du développement embryonnaire.
Sommaire
Description
C'est un petit ver transparent d'environ un millimètre de longueur, hermaphrodite (XX) ou mâle (XO), se reproduisant environ tous les trois jours (développement embryonnaire rapide à 20 degrés Celsius), et dont la durée de vie est d'environ trois semaines[1].
Animal-modèle de laboratoire
Il a été introduit dans les laboratoires de génétique dans les années 1970 par Sydney Brenner, pour répondre au besoin d'un modèle génétique pour comprendre l'élaboration d'un organisme pluricellulaire. Les "pères" du modèle Caenorhabditis elegans, Sydney Brenner, John Sulston et Robert Horvitz, ont reçu le prix Nobel en 2002[2].
Le nématode possède un nombre fixe de cellules (eutélie). En 1983, Sir John Sulston en publia les lignages cellulaires. L'adulte hermaphrodite (99,5% des individus) est composé de 959 noyaux somatiques (il existe des syncitiums, on ne peut donc pas parler de cellules au sens premier du terme) et l'adulte mâle (0,5% des individus) de 1031 tandis que le jeune est constitué de 1 090 noyaux somatiques. Au cours de la vie du ver, il y a multiplication cellulaire, puis mort par apoptose de 131 cellules. D'où l'étude du vieillissement et de l'apoptose sur ce ver. Une grande partie des cellules du ver (302) sont des cellules neuronales, permettant également l'étude du système nerveux.
En 1998 ce ver fut le premier dont le génome ait été totalement séquencé : 97 millions de lettres d'ADN réparties en six chromosomes (organisme diploïde) codant 19.099 gènes. Quarante pour cent d'entre eux auraient des équivalents dans le patrimoine génétique humain. Les ancêtres de ce ver ainsi que ceux des hommes n'auraient divergé qu'il y a 550 millions d'années. L'ensemble des informations génomiques concernant cet organisme sont compilées dans WormBase.
Les gènes de l'apoptose ont été mis en évidence (ced-3 et ced-4), ainsi que le gène favorisant la survie des cellules : ced-9. Des équivalents de ces gènes chez l'homme ont été trouvés : bax,bad,bak et bim pour l'apoptose, et bcl-2,bclxl pour la survie de cellules.
Pour l'observation au microscope photonique, il peut être fixé entre lame et lamelle, ou observé vivant entre lame et lamelle dans de la gélose.
Résistance
Comme de nombreux nématodes, à certains stades de son développement, ce ver peut produire des larves dauer, plus résistantes et capables de survivre durant plusieurs mois en diapause.
Anecdote
On a retrouvé des spécimens d'étude de C. elegans vivants dans les débris de la navette spatiale Colombia en février 2003[3].
Notes et références
- (en) L. Byerly, R.C. Cassada et R.L. Russell, « The life cycle of the nematode Caenorhabditis elelgans : I. Wild-type growth and reproduction », dans Developmental Biology, vol. 51, no 1, 1976, p. 23-33
- The Nobel Prize in Physiology or Medicine 2002 », 2002. Consulté le 17 mars 2011 Nobelprize.org, «
- Worms survived Columbia disaster, BBC News (01 05 2003).
Voir aussi
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Catégories :- Nématode (nom scientifique)
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- Organisme modèle
- Génétique
- Espèce eucaryote dont le génome est séquencé
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