- Bombardements des 16 et 23 septembre 1943
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Les bombardements des 16 et 23 septembre 1943 sont des bombardements aériens menés par les Alliés sur la ville de Nantes en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci furent les plus meurtriers et les plus dévastateurs enregistrés que connue la « Cité des Ducs » sur l'ensemble du conflit.
Sommaire
Les bombardements
16 septembre 1943
Peu après 15 h 30[1], les sirènes donnent l’alerte. C’est la 321e depuis le début de la guerre[2]. Environ dix minutes plus tard, 147 forteresses B17 de la 8ème Air Force américaine survolent la ville[3].
À 16 heures 05[2], les Américains larguent les premières bombes sur le centre de Nantes. Différents quartiers sont touchés, tels la butte Sainte Anne ou les Ateliers et chantiers de Bretagne[4]. De son côté, l’Hôtel-Dieu, qui accueille 800 malades, sera touché par 47 bombes[5], faisant 40 morts et 36 blessés au sein du personnel hospitalier[6].
En un quart d’heure, 1 450 bombes s’abattent sur 600 points de chutes[3], dans la cité et son agglomération. Le centre, gravement touché, reçoit 130 projectiles déclenchant de nombreux incendies[7], notamment le secteur de la rue du Calvaire, de la Place Royale et de la Basilique Saint-Nicolas.23 septembre 1943
Un nouveau raid aérien est lancé contre la ville, les objectifs des Alliés n’ayant pas été totalement atteints le 16 septembre. Six groupes de la 8e Air Force[8] ont ordre de bombarder le port de Nantes. À 9 h 14[8], les premiers avions survolent la ville et l’alerte est déclenchée. À environ 9 h 20, les premières bombes sont lâchées sur la zone portuaire. À 18 h 55, une nouvelle alerte retentit[9] : une centaine de B17 reviennent bombarder la ville[10].
Bilans
Bilan humain
Au total, 1 463 civils sont tués lors de ces bombardements[2] et plus de 2 500 blessés sont recensés[11]. Une chapelle ardente est installée au musée des Beaux-arts[12]. Dans les jours qui suivent, 10 000 personnes sont sans-abri.
Bilan matériel
Plus de 700 maisons et immeubles sont détruits[13] ; 3 000 sont inhabitables. L’Hôtel-Dieu est durement touché, et inutilisé jusqu'en 1964 (reconstruction achevée en 1967). Des milliers de tonnes de sucre sont détruites à la Chambre de commerce. Selon un témoin, les grands magasins Decré ne sont plus « qu’un gigantesque squelette couché »[14].
Conséquences
Suite à ces trois bombardements, une exode massive de Nantais (près de deux tiers des habitants) a lieu vers les villes alentour : Thouaré, Vertou, La Chapelle sur Erdre,…[15] Un avis à la population est lancé[16].
Chaque année, des cérémonies commémoratives ont lieu le 16 septembre au cimetière de la Chauvinière où sont enterrées les victimes[17].
Références
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 37
- Témoignages sur les bombardements des 16 et 23 septembre 1943 à Nantes, p. 8
- Bernard Jame, Nantes Souffrance 1943, p. 13
- Michel Scheid, Nantes, 1940-1944, p. 52
- Jocelyn Gille, Nantes dans la tourmente, p. 40
- Paul Caillaud, Nantes sous les bombardemement, p. 38
- Jocelyn Gille, Nantes dans la tourmente, p. 47
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 77
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 81
- Jocelyn Gille, Nantes dans la tourmente, p. 44
- Michel Scheid, Nantes, 1940-1944, p. 48
- Jocelyn Gille, Nantes dans la tourmente, p. 42
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 117
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 83
- Patrick Thomas, Nantes Les Bombardements 1940-1944, p. 89
- Avis à la population de Nantes à la suite des deux bombardements du 23 septembre sur Archives municipales de Nantes. Consulté le 12/10/2011
- Nantes sous les bombes des 16 et 23 septembre 1943 sur Site officiel de la ville de Nantes. Consulté le 12/10/2011
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Bernard Jame, Nantes Souffrance 1943, Éditions Hérault, 1994 (ISBN 2-740702-18-3)
- Ville de Nantes - Lycée professionnel Michelet, Témoignages sur les bombardements des 16 et 23 septembre 1943 à Nantes, Ville de Nantes, 2005
- Michel Scheid, Nantes, 1940-1944, Éditions Ouest-France, 1994 (ISBN 2-737315-61-1)
- Jocelyn Gille, Nantes dans la tourmente, J. Gille, 1993 (ISBN 2-9506507-1-6)
- Patrick Thomas, Nantes Les bombardements 1940-1944, Éditions C.M.D., 1996 (ISBN 2-909826-41-4)
- Paul Caillaud, Nantes sous la bombardements 1941-1945, Éditions Nantes par le livre, 1978
Liens externes
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