- Neurostimulateur
-
Un neurostimulateur est un dispositif médical utilisé pour traiter la douleur chronique d'origine neurologique. Une pulsion électrique génerée par la machine provoque une paresthésie (« fourmillement ») qui altère la perception de la douleur chez le patient. Un chirurgien l'implante par moyen d'une intervention chirurgicale percutaneuse ou par une laminectomie dans l'espace médullaire de la colonne vertébrale en cas de stimulation dite médullaire ou près du nerf à stimuler. Un générateur de pulsions électriques est ensuite implanté dans l'abdomen ou dans le haut d'une fesse, et un fil connecte le boîtier avec ledit générateur.
Sommaire
Histoire
La première implantation d'un neurostimulateur est faite par Shealy en 1967[1]. Depuis lors, plusieurs études ont démontré l'efficacité du neurostimulateur en allégeant la souffrance de patients, qu'ils soient atteints d'algoneurodystrophie, du syndrome post-laminectomie (en)[2], ou de neuropathie périphérique.
Chirurgie
Les complications le plus souvent liées à ce genre d'intervention peuvent inclure la migration du fil connecteur dans l'organisme, l'infection, l'hématome extra-dural, la paralysie, le perçage de la dura mater, et dans de rares cas, la mort. La possibilité de migration du fil diminue avec une laminectomie[3].
Une phase de test est généralement conduite avant d'implanter le dispositif permanent. Un fil temporaire extra-dural est utilisé, connecté à un générateur externe. Ce test dure de 1 à 3 semaines en général. Si le patient voit une réduction de la douleur d'au moins 50 %, il est candidat pour le dispositif permanent.
Précautions
Les patients avec des neurostimulateurs ne peuvent pas être examinés avec l'imagerie par résonance magnétique (IRM) à cause du surchauffement des électrodes implantées, qui peuvent ainsi endommager la colonne vertébrale. Mais s'ils coupent les éléctrodes avec la télécommande ils peuvent si c'est indispensable passer l'IRM. D'autres moyens d'examination non intrusives peuvent être utilisés à sa place, dont l'ultrason, la tomodensitométrie (CT-scan) ou les rayons X.
Ils doivent également éviter de s'exposer aux lieux à interférence électromagnétique forte, comme les transformateurs électriques, ainsi que le travail dangereux électrique, comme le soudage à l'arc.
Dispositifs utilisés
- Le Conventional Implantable Pulse Generator (IPG) consiste en une pile et des contrôles électriques. Quand la pile est terminée, elle est remplacée par moyen d'une autre intervention chirurgicale.
- Le Rechargeable Implantable Pulse Generator (IPG) consiste en une pile rechargeable et des contrôles électriques. La pile est rechargée par moyen d'un dispositif externe porté par le patient pour au moins quelques heures toutes les deux à trois semaines.
- Le dispositif à onde radio consiste en un récepteur implanté et un autre dispositif transmetteur (porté comme un téléphone portable). Le transmetteur envoie des ondes radio au récepteur, qui à son tour stimule les neurones. Ce dispositif est généralement utilisé chez les patients nécessitant moins de stimulation.
On fournit au patient une télécommande pour allumer et éteindre l'appareil quand il le souhaite. Dépendant sur le genre de dispositif et l'avis du médecin, la télécommande peut aussi changer le niveau de stimulation désiré. Le médecin dispose d'une machine qui peut modifier la configuration de la télécommande.
Voltage
Les neurostimulateurs existent en versions à courant constant, à voltage variable (Advanced Bionics ou St. Jude Medical), et en version à courant variable, voltage constant (Medtronic). Les producteurs des appareils ne s'accordent pas sur l'efficacité relative de leurs configurations respectives.
Autres usages
Les neurostimulateurs internes ou externes sont utilisés pour traiter des patients atteints de migraines fortes et chroniques. En dispositif interne, les électrodes sont implantées sous la peau dans la région suboccipitale bilatérale[4]. En neurostimulation externe (Cefaly), une électrode est positionnée sur le front pour agir sur la branche supérieure du nerf trijumeau.
Autre
Parmi les patients célèbres implantés avec des neurostimulateurs on trouve Jerry Lewis (qui est porte-parole de Medtronic)[5], et Michael Roman, amputé d'une jambe à la suite d'une infection et souffrant de douleurs chroniques, et qui a relance sa carrière de pilote de racecar après l'implantation.
Annexes
Articles connexes
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Spinal cord stimulator » (voir la liste des auteurs)
- (en) Shealy CN, Mortimer JT, Reswick, JB (1967). "Electrical Inhibition of pain by stimulation of the dorsal columns: Preliminary Clinical Report". Anesth Analg 46: 489-91. PMID 4952225
- (en) North RB, Ewend MG, Lawton MT, Kidd DH, Piantadosi S (1991). "Failed back surgery syndrome: 5-year follow-up after spinal cord stimulator implantation". Neurosurgery 28 (5): 692-9. PMID 1831547
- (en) Villavicencio AT, Leveque JC, Rubin L, Bulsara K, Gorecki JP (2000). "Laminectomy versus percutaneous electrode placement for spinal cord stimulation". Neurosurgery 46 (2): 399-405; discussion 405-6. PMID 10690729
- (en) Matharu MS, Bartsch T, Ward N, Frackowiak RS, Weiner R, Goadsby PJ (2004). "Central neuromodulation in chronic migraine patients with suboccipital stimulators: a PET study". Brain 127 (Pt 1): 220-30. PMID 14607792
- (en) Jerry Lewis: My Journey Through Pain
- (en) Mailis-Gagnon A, Furlan AD, Sandoval JA, Taylor R (2004). "Spinal cord stimulation for chronic pain". Cochrane Database Syst Rev (3): CD003783. PMID 15266501.
- (en) North RB, Kidd DH, Farrokhi F, Piantadosi SA (2005). "Spinal cord stimulation versus repeated lumbosacral spine surgery for chronic pain: a randomized, controlled trial". Neurosurgery 56 (1): 98-106; discussion 106-7. PMID 15617591.
Catégories :- Traitement médico-technique du système nerveux
- Chirurgie
- Équipement médical
Wikimedia Foundation. 2010.