Barrière de sécurité

Barrière de sécurité

Barrière de séparation israélienne

Le « mur de sécurité » (tracé approuvé en février 2005, mais susceptible d'évoluer).
Près de Jérusalem - juillet 2005.
A la sortie de Bethléem - août 2005.
Mur de séparation à Jérusalem Est, vu depuis la Vieille Ville. Haut de huit mètres, il isole Jérusalem de la Cisjordanie.

La barrière de séparation israélienne a été construite par Israël en Cisjordanie sous le nom de « clôture de sécurité » (« security fence »), dans le but officiel d'empêcher physiquement toute « intrusion de terroristes palestiniens » en Israël. Cette construction, dont le tracé de près de 700 km est controversé et n'a pas été foncièrement modifié malgré les pressions internationales, consiste dans sa longueur en une succession de murs, de tranchées et de portiques électroniques. En 2005, la Cour internationale de justice a jugé cette construction contraire au droit international.

Le projet a suscité une grande controverse entre Israël qui y voit officiellement une protection supplémentaire apportée par cette construction depuis le déclenchement de la Seconde Intifada et les détracteurs de l'édifice, qui l'appellent le « mur de la honte ». Ils dénoncent l'atteinte aux droits de l'homme qu'il représente et y voient une tentative d'annexion de territoires, son tracé plaçant de fait une partie des territoires palestiniens occupés de Cisjordanie du côté israélien. Le gouvernement israélien d'Ariel Sharon, qui a déployé les moyens pour réaliser ce projet (qui avait été proposé en son temps par le gouvernement travailliste d'Ehud Barak), a déclaré que cette « barrière » ne préjugerait en rien du tracé (qui doit encore être négocié) de la frontière entre Israël et une future entité palestinienne indépendante.

Le Ministère des Affaires étrangères israélien affirme que la construction de la barrière de séparation a permis de réduire le nombre d'attentats-suicides de la part de terroristes palestiniens en territoire israélien. Mais d'autres causes peuvent expliquer cette baisse, notamment les accords passés avec l'Autorité palestinienne.

Sommaire

Dénominations

Cette construction est également surnommée « mur de la honte » ou « mur d'annexion » par les détracteurs du projet, y compris dans les rangs israéliens. Certains d'entre eux s'y réfèrent également en tant que « mur de l'Apartheid »[1]. Les Palestiniens (dont les médias) se réfèrent fréquemment à cette barrière par la description en langue arabe de "mur de séparation raciale" (jidar al-fasl al-'unsuri).

Ses partisans reprennent le nom officiel de "barrière", "clôture de sécurité israélienne", zone de couture ou la baptisent "barrière anti-terroriste" ou encore "muraille de protection".

L'ONU et la communauté internationale utilise plus fréquemment le terme de "mur", mais sont données également d'autres combinaisons : clôture/mur/barrière de séparation/sécurité.

Structure de la barrière et sa construction

Long de 730 km, le mur-barrière englobe la majeure partie des colonies israéliennes et la quasi-totalité des puits. Il s'écarte à certains endroits de plus de 23 kilomètres de la ligne verte. Son tracé fut modifié à plusieurs reprises en 2004 et 2005 à la demande des Palestiniens, des Israéliens, des Européens et de la haute cour de justice israélienne. Le Vatican a exigé d'Israël d'inclure des monastères et églises du côté israélien de la barrière, par choix sécuritaire[réf. nécessaire]. Il est équipé sur sa plus grande longueur de barrières électroniques, comme la barrière séparant le Mexique des États-Unis. Ses partisans mettent en avant le nombre de vies sauvées (qu'ils estiment à plusieurs centaines) et la baisse nette des attentats anti-israéliens depuis sa construction, et ses détracteurs (principalement des Palestiniens ou des membres de la gauche israélienne) les problèmes et le manque de liberté de déplacement qu'elle implique, la perte d'accès aux terres cultivées pour les paysans, le cloisonnement de certains villages, le sentiment d'être enfermés, et leur peur de la voir représenter de fait une future frontière dont ils refusent le tracé.

Tracé géographique

Au nord de Tulkarem

Au nord de Tulkarem, le mur-barrière s'étend jusqu'au Jourdain, sous la frontière avec la Jordanie. Sur la partie orientale, il suit approximativement la ligne verte. Au niveau de la colonie de Réhan, le mur-barrière pénètre d'environ 5 km à l'intérieur de la Cisjordanie.

La barrière de séparation de Tulkarem

Près de Tulkarem, Palestine - Juillet 2005

La ville de Tulkarem est isolée de son environnement par deux murs. D'un côté la présence d'un mur de séparation (8 mètres de haut), et de l'autre une barrière dite « barrière d'isolement », qui constitue une extension du mur, créant un isolement quasi total de la ville.

La barrière de séparation de Qalqilya

Cette ville dans le Nord de la Cisjordanie est complètement encerclée par la barrière avec le mur à l’Ouest. Ses 50 000 habitants y sont isolés de la Cisjordanie et Israël a confisqué des terres pour la construction de la barrière. La ville ne peut plus écouler ses marchandises et est partiellement privée de son eau. La situation y est totalement invivable et la ville est probablement condamnée à dépérir et ses habitants, 80% de réfugiés, à partir.

La barrière de séparation de Jérusalem

Au niveau de l'agglomération de Jérusalem, la « barrière » est constituée d'un mur haut de 8 mètres. Ce mur serpente entre les quartiers arabes de Jérusalem, et au niveau de la limite entre les agglomérations de Jérusalem et de Bethléem. Sur ces portions, le mur est situé jusqu'à 5 km au delà de la ligne verte à l'intérieur de la Cisjordanie. Il traverse notamment les quartiers d'Abu Dis, d'Azarieh au sud, jusqu'à la route qui permet l'accès à Bethléem. Au nord, le mur longe en partie les limites de la municipalité de Jérusalem, sur sa partie annexée par Israël en Cisjordanie.

Au sud de Jérusalem

Au sud de Jérusalem et Bethléem, la barrière, d'abord au niveau du bloc de colonies de Goush Etzion, pénètre jusqu'à près de 10 km en Cisjordanie. Elle s'étend ensuite approximativement le long de la ligne verte, mais ne se prolonge pas jusqu'à la mer Morte, s'arrêtant à environ 20 km de celle-ci.

Coût financier

Selon Amos Yaron, directeur du Ministère de la Défense d'Israël : « Le mur, du point de vue de l'ingénierie, est le plus grand projet jamais réalisé en Israël. Chaque jour, plus de 500 engins mécaniques lourds déplacent d'un endroit à un autre des millions de mètres cube de terre. Chaque kilomètre coûte environ 10 millions de shekels, soit environ 2 millions d'euros le km. Donc, si le projet est de 500 km de long, on peut estimer son coût total à plus ou moins 5 milliards de shekels »[2] (soit 1 milliard d'euros)[3],[4].

Impact écologique

(en cours)

Objectifs

Le message des autorités israéliennes est clair : l'unique objectif de la barrière est la sécurité des Israéliens. Tous les livres, prospectus et films de présentations répètent ce même credo. Le nombre d'attentats suicides a considérablement augmenté depuis le début de l'Intifada Al-aqsa (fin septembre 2000) et le gouvernement d’Israël recense plus de 1000 personnes tuées dans ces attentats. Pour Israël, c'est « plus de 1000 raisons pour édifier cette clôture »[5].

Ainsi, quand ses détracteurs opposent le fait que la barrière ne suit pas la Ligne verte et que c'est pour annexer ses colonies (comme Ariel ou Emmanuel), l'État hébreu répond encore qu'il ne suit que des impératifs sécuritaires : La Ligne verte est une démarcation politique et ne résout pas le problème de la sécurité, par contre la barrière est uniquement sécuritaire et en aucun cas politique. En outre, si la barrière est plus éloignée des grandes villes israéliennes (donc plus loin dans la Cisjordanie), cela laisse plus de temps pour réagir au cas où un terroriste franchirait la clôture dans le but de commettre un attentat. Les autorités démentent aussi toute ressemblance avec le mur de Berlin ou avec la société d'apartheid en Afrique du Sud, qualifiant ces déclarations de propagande palestinienne. Enfin, si, à certains endroits, il s'agit d'un mur, ce n'est que pour empêcher le tir de roquettes palestiniennes à des lieux ou la barrière s'approche fortement de localités israeliennes.

« La barrière est une mesure temporaire qu'Israël s'est vu forcé à prendre jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne se décide à mettre fin au terrorisme »[6]. Cette phrase tirée d'un film de présentation de la barrière résume bien le message que veut faire passer Israël. Israël affirme aussi que la barrière peut être déplacée (cela a déjà été fait, notamment dans le Sud Liban) et qu'elle n'a de raison d'exister que s’il y a du terrorisme. Ainsi, dès que le terrorisme aura stoppé, Israël pourra détruire la barrière et reprendre des négociations saines avec l'Autorité palestinienne.

Ce n'est pas l'avis des Palestiniens, ni de la communauté internationale (Assemblée Générale de l'ONU, Cour Internationale de Justice[7]), ni même de certaines associations israéliennes[réf. nécessaire]. Pour ces personnes, la barrière poursuit bel et bien, et de façon plus que flagrante, un objectif politique. La barrière ne serait pas une mesure sécuritaire provisoire mais une stratégie pour annexer une partie de la Cisjordanie, celle contenant la quasi-totalité des colons. Cela ferait encore reculer les frontières d'un hypothétique État palestinien.

Le tracé de la barrière englobe non seulement une grande partie des colonies israéliennes dans la partie à l'Est de la barrière mais aussi nombre de villages palestiniens. Pourquoi annexer des villages palestiniens puisque l'objectif de la barrière est d'empêcher des Palestiniens d'accéder en Israël pour y perpétrer des attentats ? Pour beaucoup, c'est le signe que la barrière n'a pas qu'un objectif sécuritaire. En empêchant les Palestiniens vivant près de la barrière de mener une vie normale, Israël espère les contraindre à quitter leur terre pour se réfugier plus à l'intérieur de la Cisjordanie. De cette façon, ces terres deviendraient inoccupées et libres à coloniser. Ce ne serait pas la première fois dans l'histoire que l'État hébreu obligerait les Palestiniens à s'exiler pour s'approprier des terres ; pour exemple, le plan Delat en 1948.

Pour certains, les ambitions israéliennes vont plus loin encore. Gadi Algazi, professeur à l'université de Tel-Aviv (en Israël) évoque dans le Monde diplomatique un projet visant à diviser la Cisjordanie en « bantoustans »[8]. Il s'agirait de cantons, strictement limités et impossibles d'accès sans passer par des barrages de l'armée israélienne ou par la barrière. En morcelant littéralement la Cisjordanie, Israël voudrait pouvoir entièrement la contrôler et empêcher toute organisation ou communication sur plusieurs cantons. Meron Rapoport, journaliste israélien, parle de trois cantons : le premier de Jénine à Ramallah (partie nord de la Cisjordanie), le deuxième de Bethléem à Hébron (partie sud de la Cisjordanie) et le troisième autour de Jéricho (dans l'est de la Cisjordanie). Aujourd’hui, le tracé a été revu et cette optique des choses semble moins plausible. Cependant, avec la construction de la barrière autour de Jérusalem, il semble possible que la barrière amène à diviser la Cisjordanie en une partie Nord et une partie Sud mais ce problème sera plus largement développé dans le chapitre concernant le projet E1.

Pour les Palestiniens, la barrière se situe donc dans un grand projet d’expansion du territoire israélien. Les objectifs sécuritaires de l’édifice ne sont qu'un prétexte afin de s'attirer les faveurs de l'opinion israélienne. Ce n'est en rien une mesure provisoire, mais plutôt un édifice à long terme visant à imposer tout de suite les frontières d’un futur État palestinien.

Conséquences

Sur la sécurité des Israéliens

Une étude statistique[9] fournie par le Ministère des Affaires étrangères israélien affirme que la construction de la "barrière de séparation" a permis de réduire le nombre d'infiltrations d'activistes palestiniens et d'attentats-suicides en territoire israélien.

Depuis le nord de la Cisjordanie, les statistiques montrent que :

  • Entre avril et décembre 2002, avant la construction de la barrière, 17 attaques suicides ont été commises par des activistes infiltrés.
  • En 2003, alors que la barrière était construite, 5 attaques suicides ont été commises par des d'activistes infiltrés.

En revanche en provenance du sud de la Cisjordanie où la clôture de sécurité n'avait pas été construite :

  • Entre avril et décembre 2002, 10 attaques suicides ont été commises par des activistes palestiniens infiltrés.
  • En 2003, 11 attaques suicides ont été commises par des activistes infiltrés.

Selon ce rapport, la construction de la "barrière de sécurité" permet de réduire fortement le nombre d'infiltrations, de réduire par conséquence le nombre d'attentats terroristes et donc de sauver des vies.

Les responsables palestiniens expliquent ces chiffres par le changement de stratégie des mouvements palestiniens en négociation avec l'Autorité palestinienne pour mettre un terme aux attentats.

Sur la vie des Palestiniens

De nombreuses ONG palestiniennes, israéliennes et internationales ont décrit l'impact humanitaire du mur-barrière sur la vie des Palestiniens. Il empêche un libre accès à la santé, notamment pour les enfants, il est la cause de la destruction d'une partie de l'économie palestinienne et il divise des familles. Enfin, il contrevient au libre accès aux lieux saints, tant pour les musulmans que pour les chrétiens, nombreux en Cisjordanie.

L'ONU indique dans un rapport daté :

...it is difficult to overstate the humanitarian impact of the Barrier. The route inside the West Bank severs communities, people’s access to services, livelihoods and religious and cultural amenities. In addition, plans for the Barrier’s exact route and crossing points through it are often not fully revealed until days before construction commences. This has led to considerable anxiety amongst Palestinians about how their future lives will be impacted...The land between the Barrier and the Green Line constitutes some of the most fertile in the West Bank. It is currently the home for 49,400 West Bank Palestinians living in 38 villages and towns[10].

La "barrière" suit la ligne verte, mais pénètre profondément à l'intérieur de la Cisjordanie pour intégrer des colonies juives. [1] En raison du chemin complexe suivi, la plus grande partie de la "barrière" est située dans la Cisjordanie[11], tandis que 20 % de celle-ci est précisément sur la ligne verte[12]. Des sections de la "barrière" sont construites sur des terres confisquées aux Palestiniens[13],[14]. Dans un compte rendu récent, l'ONU a précisé que le tracé le plus récent de la "barrière" prévoit davantage de segments construits sur la Ligne verte elle-même en comparaison aux précédentes ébauches de tracé[15].

Un exemple fréquemment donné des effets du mur-barrière est la ville palestinienne de Qalqilya, une agglomération d'environ 45 000 habitants, où un pan de mur de béton, de 8 mètres de haut, est construit sur la Ligne verte entre la ville et l'autoroute voisine trans-israélienne. Le mur à cet endroit est décrit par Israël comme le "sniper wall", avec la raison avancée de prévenir les attaques armées palestiniennes à l'encontre des automobilistes israéliens ainsi que la ville israélienne de Kfar Saba.

La "barrière" pénètre notamment au niveau de Qalqilya sur les sections au nord et au sud, sous la forme de barbelés et de tranchées. La ville est accessible par une route à l'est, ainsi qu'un tunnel construit en septembre 2004 qui la relie au village de Habla, lui-même isolé par un autre mur.

Selon le Palestinian Negotiations Affairs Department (NAD) et d'autres sources, 45 % des terres cultivées palestiniennes (comprenant une partie des plus fertiles)[16],[17], et un tiers des puits d'eau de la ville, se retrouvent désormais à l'extérieur du mur-barrière, et les fermiers doivent désormais demander des permis aux autorités israéliennes pour accéder à leurs terres situées de l'autre côté de la "barrière". (La Cour suprême israélienne prend acte des déclarations du gouvernement qui rejette les accusations d'annexions de facto de ces puits, affirmant : « the construction of the fence does not affect the implementation of the water agreements determined in the (interim) agreement »[18]. Il existe trois points de passage à cette portion de la "barrière" destinés à permettre aux paysans d'accéder à leurs terres, passages ouverts 3 fois dans la journée pour un total de 50 minutes[19] bien que, selon le NAD, ils soient fréquemment fermés pour de longues périodes, amenant la perte des récoltes pour les paysans. L'un de ces passages est fermé depuis août 2004 en représailles à un attentat suicide qui s'est tenu à proximité du point de passage.

Récemment, la Cour suprême israélienne a ordonné au gouvernement de modifier le tracé de la "barrière" dans cette zone afin de faciliter les déplacements des Palestiniens entre Qalqilya et cinq villages environnants. Dans le même jugement, la Cour a rejeté l'argument affirmant que le "mur" devait suivre précisément la ligne verte, au prétexte de la typologie du terrain, des sections 43 et 52 de la Convention de La Haye de 1907 ainsi que de l'article 53 de la 4e Convention de Genève.

Début octobre 2003, le commandement central de l'armée déclare la zone entre la "barrière de séparation" et la Ligne verte sur la section septentrionale « zone militaire fermée » pour une période indéfinie. Les nouvelles directives indiquent que tout Palestinien âgé de plus de 12 ans vivant dans cette zone fermée peut obtenir un « statut de résident permanent » de l'administration civile qui lui permettra de continuer à vivre dans sa maison. Les autres résidents de la Cisjordanie devront obtenir un permis spécial pour entrer dans cette zone[20].

En mai 2004, la construction des murs et barbelés de la "barrière" a déjà amené le déracinement de 102 320 oliviers et agrumiers, démoli 75 acres de serres et 37 km de conduits d'irrigation. Jusqu'à aujourd'hui, le mur-barrière s'établit sur 15 000 dounoums (15 km²) de terres confisquées, à seulement quelques mètres de petits villages ou hameaux. Au début 2003, dans le but de déplacer une section du mur vers la Ligne verte, un marché de 63 boutiques a été démoli par l'armée israélienne dans le village de Nazlat Issa, après que les propriétaires eurent reçu un avis 30 minutes auparavant[21],[22],[23]. En août de cette année, 115 boutiques supplémentaires qui constituaient une source importante de revenu pour plusieurs communautés, et 5 des 7 maisons furent également démolies sur ce lieu[24],[25].

Opinions publiques internationales

Point de vue juridique

Lois internationales et Droits de l'Homme

En octobre 2003, des pays arabes ont décidé de soumettre le sujet du mur à l'Assemblée générale des Nations unies. Cette assemblée a adopté le 21 octobre 2003, la résolution[26] condamnant la construction d'un "mur" empiétant sur le « territoire palestinien occupé » par 144 voix pour et 4 contre. Cette décision n'est pas contraignante et a été rejetée par l'État d'Israël. Le ministre israélien du commerce et de l'industrie a déclaré: « La clôture de sécurité continuera d'être construite ».

Le 8 décembre 2003, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution[27] demandant à la Cour Internationale de Justice de rendre un avis consultatif sur la question suivante : « Quelles sont en droit les conséquences de l'édification du mur qu'Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, selon ce qui est exposé dans le rapport du Secrétaire général, compte tenu des règles et des principes du droit international, notamment la quatrième Convention de Genève de 1949 et les résolutions consacrées à la question par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale ? »

Le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice a rendu son avis sur la question que lui posait l'Assemblée générale des Nations unies. Elle a affirmé dans sa réponse[28] que : « L'édification du mur qu'Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international».

Le 20 juillet 2004, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution [29], après avoir pris acte de l'avis consultatif de la Cour internationale de justice. La résolution « exige qu'Israël, puissance occupante, s'acquitte de ses obligations juridiques telles qu'elles sont énoncées dans l'avis consultatif».

L'Assemblée générale des Nations unies a voté le vendredi 15 décembre 2006 par 162 voix contre sept et sept abstentions la création d'un office chargé de recueillir les plaintes des Palestiniens émanant de la construction par Israël du mur-barrière de séparation en Cisjordanie. L'office est installé à Vienne et comprendra un conseil de trois membres, un directeur exécutif et un personnel réduit . La résolution de l'Assemblée générale explique que ce nouvel office a été créé pour se conformer à un avis émis en 2004 par la Cour internationale de justice (CIJ) déclarant le mur illégal[30].

Décisions de la justice israélienne

Voir aussi Droit en Israël

Le 30 juin 2004, la Cour suprême d'Israël n'a pas remis en cause l'existence de la « barrière de séparation » mais a ordonné que son tracé soit modifié[31],[32],[33].

Le 15 septembre 2005, la Cour Suprême d'Israël a jugé à l'unanimité qu'une partie de la « barrière de séparation » était illégale. Elle a demandé au gouvernement d'Ariel Sharon de réétudier le tracé près de la colonie d'Alfei Menashe[34].

Le 4 septembre 2007, la Cour Suprême d'Israël demande au gouvernement de modifier le tracé de la barrière de séparation à proximité du village de Bil'in[35] en raison du préjudice porté aux villageois de par la surface de terres isolées et le nombre d'oliviers arrachés.

Réaction de la société civile palestinienne

Le 9 juillet 2005, à l'occasion de l'anniversaire de l'avis de la Cour internationale de justice rendu sur le Mur de Palestine[36], la société civile palestinienne, par la voix de 171 organisations, initie la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions[37].

Le mur et l'art

Simone Bitton en a fait un film documentaire, Mur, qui relate, à travers des interviews de personnes plus ou moins impliquées (les constructeurs de ce mur ne sont pas les Israéliens eux-mêmes, mais des gens de toute autre nationalité), de gens qui le contournent et de Amos Yaron, Directeur du Ministère de la Défense israélienne, son impact sur la vie quotidienne[38].

En 2007, un réalisateur français, Franck Salomé, a réalisé "Un mur à Jérusalem" sur les conséquences spécifiques du mur sur la ville et ses environs.

Le réalisateur palestinien Nizar Abu Zayyad a crée un documentaire court, Till When, sur les conditions de vie des palestiniens à cause de ce mur.

Le mur lui-même est le support d'œuvres d'art engagé, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins creatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, par exemple les affiches du photographe JR ou les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy.

Notes et références

  1. Le Monde, « A Jérusalem, le "mur de la honte" s'attaque aux terres chrétiennes », 29 avril 2004
  2. (minutage de 13:44 à 14:30 du film de Simone Bitton Mur)
  3. « 2004 : L’Europe ne doit pas accepter la construction du mur israélien ! »
  4. « Israel West Bank Barrier Fence To Cost $3.5 Million Per Mile »
  5. CENTRE D’INFORMATION D’ISRAËL, Sauver des vies : la clôture antiterroriste d’Israël, Keter publishing Ltd., Jérusalem, 2004
  6. Fence_fr, In Israel ministry of foreign affairs, 29 janvier 2006
  7. Avis consultatif de la Cour Internationale de Justice sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupédans lequelle elle dit que l’édification d’un mur par Israël dans une question juridiquele territoire palestinien occupé, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international et elle précise les conséquences juridiques résultant de cette illicéité
  8. Le Monde diplomatique, 7 novembre 2005
  9. http://securityfence.mfa.gov.il/mfm/Data/48152.doc
  10. http://www.humanitarianinfo.org/opt/docs/UN/OCHA/OCHABarRprt05_Full.pdf
  11. http://www.btselem.org/English/Separation_Barrier/index.asp
  12. http://domino.un.org/UNISPAL.NSF/9a798adbf322aff38525617b006d88d7/659581cf3863644f85256fbf0068c624!OpenDocument
  13. http://edition.cnn.com/2003/WORLD/meast/11/05/mideast
  14. http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/3111159.stm
  15. http://www.humanitarianinfo.org/opt/docs/UN/OCHA/OCHABarRprt05_Full.pdf
  16. http://www.miftah.org/display.cfm?DocId=1754&CategoryId=4
  17. http://www.nad-plo.org/facts/wall/WallMagazine%207-2005.pdf
  18. Section 67d
  19. http://weekly.ahram.org.eg/2005/750/focus.htm
  20. http://www.btselem.org/English/Separation_Barrier/index.asp
  21. http://www.humanitarianinfo.org/opt/docs/UN/OCHA/Barrierupdate7mar04.pdf
  22. http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F10C10FE3B540C718EDDA80894DB404482
  23. http://www.unitedjerusalem.org/index2.asp?id=221525&Date=1/22/2003
  24. http://www.miftah.org/Display.cfm?DocId=2401&CategoryId=4
  25. http://www.palestinemonitor.org/factsheet/wall_fact_sheet.htm
  26. http://daccess-ods.un.org/access.nsf/Get?Open&DS=A/RES/ES-10/13&Lang=F ES-10/13
  27. ES-10/14
  28. (fr)(en)[pdf]Conséquences juridiques de l'édification d'un mur dans le territoire palestinien occupé, avis consultatif. C.I.J. Recueil 2004, p. 136 et suivant
  29. ES-10/15
  30. Barrière de séparation: l'ONU crée un office pour recueillir les plaintes palestiniennes (consulté le 20 décembre 2006)
  31. http://www.imra.org.il/story.php3?id=21369
  32. http://www.imra.org.il/story.php3?id=21370
  33. http://www.imra.org.il/story.php3?id=21371
  34. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-689526@51-675874,0.html
  35. Journal de 18h, France Culture, le 04 septembre 2007
  36. CIJ, 9 juillet 2004
  37. Appel
  38. (http://www.filmsduparadoxe.com/mur.html) ISBN :3760010554289

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