- Belge (langue)
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Le belge est une hypothétique langue indo-européenne éteinte. Elle a été décrite en 1975 par le linguiste gantois Maurits Gysseling, qui lui-même attribue le terme au professeur S.J. De Laet, comme une langue indo-européenne distincte du celtique et qui aurait été parlée durant la préhistoire en certains lieux qui deviendront la Gaule. Selon sa théorie, plus développée par la suite par Hans Kuhn et d'autres, il en existerait des traces dans certains toponymes sud-est flamands tels que Bever, Eine, Mater et Melden.
Les frontières de la zone linguistique du belge seraient constituées par le Canche et l'Authie dans le sud-ouest, le Weser et l'Aller à l'est, et les Ardennes et le germanique Mittelgebirge au sud-est. Il a été hypothétiquement relié au Bloc du nord-ouest, plus specifiquement à la culture d'Hilversum.
L'utilisation du nom belge pour la langue est à certains égards appuyée par les Commentaires sur la guerre des Gaules de César, qui mentionnent que les Belges et les Gaulois parlaient des langues différentes. Il est en outre soutenue par des toponymes de la Belgique actuelle qui renvoient à l'existence d'une langue indo-européenne qui se distingue clairement du celtique et du germanique. Cependant, la plupart sources considèrent les Belges comme ayant été de langue celtique[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8].
Durant la germanisation, le germanique influença le belge. Par exemple, la mutation des consonnes germaniques (p → f, t → th, k → h, ǒ → ă) a affecté des toponymes supposés d'origine belge. Cela aurait pris effet pendant une première germanisation précoce au IIIe siècle avant notre ère[réf. souhaitée], et non pas lors de la colonisation franque du Ve au VIIIe siècle de notre ère.
La caractéristique du belge est le maintien du p après la mutation consonantique. Des noms de cours d'eau se terminant en -ara (comme dans le nom du Dendre), -ănā ou -ǒnā dans Matrǒnā (aujourd'hui Mater) et des noms de localités se terminant en -iǒm sont apparemment aussi typiquement belges.
Selon Gysseling, des traces du belge sont encore visibles. Le suffixe diminutif -ika, les suffixes féminins -agjōn et -astrjō et le suffixe collectif -itja- (vraisemblablement d'un substrat finno-ougrien) ont été incorporés au néerlandais, parfois de façon très prolifique. En toponymie apa, poel, broek, gaver, drecht, laar et ham sont maintenus en tant qu'emprunts de la langue belge.
Voir aussi
Notes et références
- Belgae. MSN Encarta. Retrieved 16.02.2011
- Dáithí Ó hÓgáin. 2003. The Celts: a history. P.10
- Carl Waldman, Catherine Mason. 2006. Encyclopedia of European peoples. vol.1. P.65
- Koch, John T. 2006. Celtic culture: a historical encyclopedia. P.196
- Bell, Andrew Villen. 2000. The role of migration in the history of the Eurasian steppe. P.112
- Swan, Toril, Endre Mørck, Olaf Jansen Westvik. 1994. Language change and language structure: older Germanic languages in a Comparative Perspective. P.294
- Aldhouse-Green, Miranda Jane. 1995. The Celtic world. P.607.
- MacKillop, James. 2004. A dictionary of Celtic mythology
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Belgian language » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- M. Gysseling, Enkele Belgische leenwoorden in de toponymie, in Naamkunde 7 (1975), pp. 1-6.
- J. Molemans, Profiel van de Kempische toponymie, in Naamkunde 9 (1977), pp. 1-50.
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