Bataille de Berstheim

Bataille de Berstheim

En 1793, Berstheim un village d'Alsace, à l'époque village du baillage de Haguenau est le théâtre d'une bataille gagnée sur les Français par les troupes des émigrés de Condé et les Autrichiens.

Sommaire

Les armées en lice

Articles détaillés : Armée des émigrés et Armée du Rhin.

Chateaubriand note que l'armée des émigrés est un assemblage confus d'homme fait de vieillards, d'enfants, descendus de leurs pigeonniers, jargonnant normand, breton, picard, auvergnat, gascon, provençal, languedocien. Dans cette troupe, le corps de Condé fait meilleure figure, même si les marches et contre-marches n'ont guère permis de parfaire son instruction militaire.

Déroulement de la bataille

Le 13 octobre 1793, sous la poussée des troupes autrichiennes de Wurmser, les Républicains commandés par Desaix se retirent à Hochfelden, devant la Zorn. La division de Férino est en position sur la route d'Haguenau à Saverne ; la brigade Thévenot (sept bataillons et dix escadrons) au village de Mommenheim, celle du général Pierre-Viantais, cinq bataillons et le 11e de cavalerie, à Schwindratzheim. Les Autrichiens avaient aménagé sur la Moder une position défendue par un système de trente redoutes : ils comptaient y passer tranquillement leurs quartiers d'hiver. Mais le 1er décembre, Pichegru, un ancien sergent de l'armée royale, est nommé à la tête de l'armée du Rhin. Le 2, il fait progresser la brigade du général Pierre-Viantais jusqu'à Minversheim, pour attaquer le corps de Condé dans ses retranchements de Berstheim[1].

Le lendemain l'adjudant-général (colonel) Gouvion Saint-Cyr est chargé d'attaquer le village, protégé par des redoutes et occupé par la légion de Mirabeau. Pour tout effectif, il ne dispose que de deux bataillons, du 11e de cavalerie et de six canons. Il fait avancer ses troupes déployées en tirailleurs puis regroupées en colonnes, retranche ses assaillants dans les jardins devant le village. Mais en face, en arrière du village, se tient postée l'infanterie des Princes de Condé, où combattent le père, Condé, le fils, le prince de Bourbon et le petit-fils, le duc d'Enghien. Elle entre dans le village sur quatre colonnes, et le reprend l'épée à la main ; en même temps sa cavalerie qui l'a dépassée sur la droite, affronte la cavalerie républicaine, la bat, s'empare de sept canons, et met hors de combat environ 200 hommes.

« Ce nom a acquis en Europe une sorte de célébrité ; car les émigrés et les historiens qui, depuis le retour des Bourbons en France, ont écrit les campagnes du corps de Condé, ont tant prôné les affaires de Berstheim, et en ont tellement exagéré l'importance, que beaucoup de personnes se sont imaginé qu'il s'agissait, non de combats entre de simples brigades de 4 à 5000 hommes chacune, mais d'une vraie bataille ayant duré plusieurs jours »[2].

Épilogue

Le 9 décembre, les troupes républicaines, à la tête desquelles Gouvion Saint-Cyr a remplacé le général Pierre-Vantais, montent à l'assaut simultanément de Keffendorf et de Berstheim. Les troupes soldées de l'armée émigrée ne combattent que mollement. La cavalerie de Condé ne peut couvrir la retraite, face au 11e de cavalerie républicain qui débouche de Hochstett, et les troupes autrichiennes et celles des émigrés se retrouvent sur la ligne de la Moder.

Ce n'est pas la reprise de Berstheim, mais l'arrivée de l'armée de Lorraine commandée par Hoche et la bataille de Froeschwiller le 22 décembre 1793 qui aboutirent à la reprise de l'Alsace.

Mais le village est en ruines : sur soixante maisons, il n'en reste que quatre debout. L'église, le presbytère, le corps de garde et l'école sont dévastés[3].

Références

  1. Léonce de Piépape, Histoire des princes de Condé au XVIIIe siècle. La fin d'une race, les trois derniers Condé, Paris, Plon, 1911-1913, p. 197-206.
  2. Jean Louis Camille Gay de Vernon, Vie du maréchal Gouvion Saint-Cyr, Paris, Firmin Didot, 1856 p. 26-34.
  3. "Berstheim, une histoire mouvementée", Bulletin communal, Berstheim, 2009, p.8-10

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille de Berstheim de Wikipédia en français (auteurs)

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