Bataille d'Ongal

Bataille d'Ongal
Informations générales
Date	été 680
Lieu	plaine d'Ongal au sud de l'Ukraine
Issue	Victoire bulgare décisive
Belligérants
Empire byzantin	Premier empire bulgare
Commandants
Constantin IV	Asparoukh
Forces en présence
80 000 hommes	au moins 80 000 hommes
Pertes
La quasi-totalité de l'armée	Légères
Guerres byzantino-bulgares
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La bataille d'Ongal se déroule en 680 dans la région d'Ongal qui correspond aujourd'hui au sud-ouest de l'Ukraine ou au nord-est de la Roumanie aux alentours du delta du Danube. La bataille, opposant les Bulgares aux Byzantins, a une importance significative, non seulement pour les Balkans mais aussi pour l'ensemble de l'histoire de l'Europe avec la création du premier empire bulgare.

Prélude

En 632, le khan Koubrat unifie les Bulgares au sein de la Grande Bulgarie entre la mer Noire et la mer Caspienne. Après sa mort dans les années 660, les Etats sont constamment menacés par les attaques des Khazars venant de l'est et les fils de Kubrat sont divisés. L'aîné hérite du trône avant d'être défait par les Khazars et soumis à leur domination. Kotrag prend la tête du nord de la Grande Bulgarie et fonde la puissante Bulgarie de la Volga. Le troisième fils, Asparoukh marche vers l'ouest et s'établit avec son peuple dans la région de l'Ongal, au nord du Danube. De là, il lance des attaques contre les forteresses byzantines plus au sud. A cette époque, l'Empire byzantin est en guerre contre les Arabes qui assiègent Constantinople. Cependant, en 680, les Byzantins défont les Arabes avec qui ils signent la paix. Après ce succès, l'empereur Constantin IV décide de punir les Bulgares pour leurs attaques et dirige une armée de 80 000 hommes contre Asparoukh. Dans le même temps, le chef bulgare noue une alliance avec les sept tribus slaves, établissant une protection mutuelle contre les attaques byzantines et formant une fédération.

La bataille

Les Bulgares ont construit des remparts en bois dans la zone marécageuse du nord du Danube. Les marais forcent les Byzantins à attaquer de différents endroits en petits groupes qui réduisent la puissance de leurs attaques. En face, la défense bien organisée des Bulgares forcent les Byzantins à battre en retraite, retraite qui se transforme en déroute. La cavalerie bulgare sortant et chargeant l'ennemi en train de battre en retraite de manière chaotique. La plupart des soldats byzantins périssent. Selon la croyance populaire, l'empereur, blessé à la jambe, est allé à Nessebar pour rechercher des soins. Les soldats, pensant qu'il s'enfuie du champ de bataille se replient et fuient à leur tour. Lorsque les Bulgares comprennent ce qui se passe, ils attaquent et défont sans difficulté un ennemi découragé.

Conséquences

Après la victoire, les Bulgares avancent vers le sud et s'emparent des terres du nord des Balkans. En 681, ils envahissent la Thrace et défont les Byzantins une nouvelle fois. Constantin IV se retrouve lui-même dans une impasse et doit demander la paix. Avec le traité de 681, les Byzantins reconnaissent la création d'un nouvel Etat bulgare qui les obligent à payer un tribut annuel. Cela constitue une grande humiliation pour un empire ayant vaincu les Perses et plus récemment les Arabes.

Cette bataille est un moment important dans l'histoire européenne car elle mène à la création d'un puissant Etat slave qui devient une importante puissance européenne aux 9èmes et 10èmes siècles aux côtés de l'Empire byzantin et des Royaumes francs. Cet Etat devient aussi le centre culturel et spirituel de l'Europe slave durant la plus grande partie du Moyen Âge.

Pour l'Empire byzantin, si cette défaite est bien sûr désastreuse, il est nécessaire de ne pas en exagérer l'importance. Le royaume bulgare se crée en effet sur des terres qui échappent à la souveraineté byzantine depuis les invasions slaves commencées au début du siècle^[1]. La seule différence résidant dans le fait que l'Empire byzantin se voit contraint de payer un tribut à ce royaume alors que les tribus slaves reconnaissaient la souveraineté formelle de l'Empire byzantin sur les Balkans.

Notes

Sources

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Ongal » (voir la liste des auteurs)
• Georg Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, 1996.
• Атанас Пейчев и колектив, 1300 години на стража, Военно издателство, София 1984.
• Йордан Андреев, Милчо Лалков, Българските ханове и царе, Велико Търново, 1996.

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