- Basilique Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne
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Basilique Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne
Façade occidentale de la basiliquePrésentation Culte catholique romain Type basilique Rattaché à Archidiocèse de Rennes Style(s) dominant(s) roman, gothique et néo-gothique Protection Classé MH (1913) Géographie Pays France Région Bretagne Département Ille-et-Vilaine Ville La Guerche de Bretagne Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
modifier La basilique Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, située au cœur de l'ancienne ville close, est un édifice gothique des XIIIe, XIVe et XVIe siècles, restauré et agrandi au XIXe. Sanctuaire de pèlerinage au rayonnement local, elle relève de l'archidiocèse de Rennes, Dol et St-Malo.
Sommaire
Historique
Genèse du culte marial
La dévotion à Notre-Dame de la Guerche remonte au Xe siècle. La statue actuelle date du XVIIe siècle : creuse, polychrome, elle est taillée dans un tronc d'arbre. La Vierge porte dans ses bras l'Enfant Jésus qui la caresse. Elle a été couronnée le 17 juin 1937 par Mgr Mignen, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, sous la présidence du cardinal Suhard, archevêque de Reims, originaire du village voisin de Brains-sur-les-Marches[1].
De la chapelle castrale à la collégiale
La première mention d'une chapelle à La Guerche qui fut dédiée à Notre-Dame est assurée en 1152. Pour autant, il semblerait qu'un édifice cultuel ait existé dès le Xe siècle. Les premiers seigneurs de La Guerche firent don de cette chapelle castrale à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes avant que Guillaumme II n'y fonde en 1206 une collégiale. Nonobstant cette existence précoce d'un lieu de culte, La Guerche ne fut érigée en paroisse qu'en 1791, son territoire relevant antérieurement de celle de Rannée[2].
De l'église paroissiale à la basilique
Siège de doyenné à compter de la période concordataire, l'église de La Guerche fut érigée en basilique mineure en 1951. Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 15 novembre 1913[3].
Architecture
Extérieurs
Aux portes de la Bretagne, la basilique de La Guerche, dominée par une haute flèche inspirée de celle du Folgoët ou de modèles cornouaillais, participe d'une double volonté signalétique : l'expression d'une église conquérante après l'intermède révolutionnaire et l'affirmation du particularisme breton dans une zone de marche. Construite en pierre de Caen par l'architecte Arthur Régnault de 1869 à 1873, elle prolonge un clocher porche de granite accosté de deux édicules percés de portes ogivales, de rosaces, et terminés par des gables éfilés.
La basilique adopte le parti des églises à pignons multiples très répandu en Haute-Bretagne et particulièrement dans la région vitréenne. Dépourvue de transept, le flanc sud est animé par six pignons appareillés, ornés de choux frisés, de gargouilles, que séparent des contreforts sommés de pinacles. Une vielle tour, occupe l'angle sud-est du collatéral et du chœur. D'origine romane, cantonnée de puissants contreforts d'angles, elle présente un fort talutage et des parements de grès roussard. Coiffée d'une toiture d'ardoises peu élégante après l'écroulement d'une précédente flèche en 1705, elle renferme l'une des plus anciennes voûtes sur croisées d'ogives de Bretagne[4]. Un chœur à pans coupés des XIIIe-XIVe siècles termine l'édifice. D'inspiration normande, il a été agrémenté au XIXe de trois petites lucarnes enserrant des fenêtres à meneaux aux remplages flamboyants.
Intérieur
Notre-Dame de La Guerche affecte un plan basilical. L'ample nef, aveugle, longue de 30m, large de 11m40, est accostée de collatéraux et terminée par un chevet pentagonal. Le vaisseau central, du XVIe siècle, présente une voûte lambrissée, ornée de sablières et maintenue par des tirants à engoulants sculptés (têtes d'animaux, de monstres ou d'homme). L'éclairage, indirect, est assuré par les fenêtres des six travées des nefs latérales. Ces dernières sont voûtées, le collatéral sud, contemporain de la nef ayant servi de modèle au septentrional, construit, ainsi que la sacristie, par l'architecte Nugues, de 1860 à 1863. Un arc triomphal brisé donne accès au chœur du XIVe, abondamment éclairé par trois grandes fenêtres ogivales. Cette abside a été par ailleurs surélevée par Arthur Régnault en 1888 et dotée de trois élégantes lucarnes à meneaux.
Les vitraux
Quatre vitraux des XVe, XVIe et XVIIe siècles ornent le bas-côté sud de la basilique. Mutilés par les huguenots au XVIe, bien que réparés à diverses reprises et restaurés en 1905, ils comptent parmi les plus beaux d'Ille-et-Vilaine [5]. A ce titre, ils ont été classés le 11 mai 1907.
- Les fragments d'un arbre de Jessé (onze panneaux du XVe) occupent la fenêtre de la seconde travée du collatéral sud. Sont figurés le duc d'Alençon Jean Ier, sa femme, Marie de Bretagne, fille ainée du duc de Bretagne Jean V, ainsi que leurs armes.
- Le vitrail du jugement dernier (1537), dans la troisième travée sud, présente le Christ siégeant sur un arc en ciel, la Vierge et Saint-Jean-Baptiste agenouillés, Saint-Michel, anges et démons, ainsi qu'élus et damnés. Un écusson du XVIe, aux armes des ducs de Brissac, seigneurs de La Guerche à l'époque moderne, trouve place dans les panneaux inférieurs.
- Dans la travée suivante, le vitrail à pour thème du couronnement de la Vierge, les quatre évangélistes, Dieu le Père. Ces fragments datent des XVe et XVIe siècles. Les armes des du Guesclin, seigneurs de La Guerche de 1379 à 1390, voisinent avec celles des ducs de Brissac.
- Le dernier vitrail classé est situé dans l'avant dernière travée du collatéral sud. Datant de 1536, il a pour sujet l'Annonciation et le Couronnement de la Vierge. Orné de l'écu d'Yves Mahyeuc, évêque de Rennes, il constitue l'un des rares portraits contemporains du prélat présenté par Saint-Yves.
Mobilier
Les stalles
Le chœur de la collégiale conserve une double rangée de 9 stalles en bois sculpté faisant l'objet d'une mesure de classement au titre des monuments historiques. Au nombre originel de 24, ces stalles hautes étaient sans-doute précédées de stalles basses, un jubé fermant l'espace canonial. Ce dernier fut détruit au XVIIIe siècle, certains éléments étant relégués au bas de la nef pour constituer une tribune d'orgue depuis lors disparue.
De style renaissance, ces stalles présentent d'élégants dossiers ornés d'arabesques peuplées d'animaux et végétaux variés, d'hercules, centaures, griffons et autres chimères fantastiques. Un dais, d'une grande finesse d'exécution, porté par des montants feuillagés, couronne le tout.
Au sud, les miséricordes représentent les diverses scènes du Paradis terrestre : la création d'Adam et d'Ève, la tentation, le renvoi ... Au Nord, les miséricordes sont consacrées aux péchés capitaux en des scènes extrêmement pittoresques.
Présentant les armoiries des ducs d'Alençon, seigneurs de La Guerche vers 1520, ces stalles, par leur décor rappellent celles voisines de Champeaux. Elles constituent avec le tombeau de l'évêque Thomas James, situé en la Dol de Bretagne, l'une des premières manifestations de la renaissance en Bretagne.
L'orgue
L'orgue, construit par la manufacture Louis Debierre de Nantes, est doté de 18 jeux répartis sur deux claviers manuels et pédalier. Inauguré par Camille Saint-Saëns le 3 avril 1889, il occupe le fond de l'abside, entre les deux rangées de stalles[6]. Le buffet néo-renaissance et la partie instrumentale ont été classés au titre des monuments historiques le 14 avril 2005.
Autres œuvres d'art
- Gisant de Guillaume II de La Guerche (fondateur de la collégiale, mort en 1223), exhumé en 1889 et fortement restauré depuis.
- Vierge de pitié, statue de bois polychrome du XVIe siècle (volée).
- Chaire de style Louis XV.
Sources
- Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, Éditions Librairie moderne J. Larcher, Rennes, 1928, Réédition Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1994, 4 tomes, (ISBN 2-85554-067-4).
- Collectif, Le Patrimoine des Communes d'Ille-et-Vilaine, Éditions Flohic, Paris, mars 2000, 2 tomes, (ISBN 2-84234-072-8).
- Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Dictionnaire guide du patrimoine. Bretagne, Éditions du patrimoine, Paris, 2002, 531p., (ISBN 2-85822-728-4), pp.256-257.
Notes et références
- Notre-Dame de La Guerche sur le site de l'archidiocèse de Rennes
- Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray et Paris, René Haton, 1880-1886, 6 vol. in-8° br., couv. impr. (disponible sur Gallica). Chanoine
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00090587 » sur www.culture.gouv.fr.
- ISBN 978-2-7084-0883-8, pp.34-35. Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Éditions Picard, Paris, septembre 2010, 485p.,
- ISBN 2753501513, pp.238-240. Françoise Gatouillat et Michel Hérold, Les vitraux de Bretagne, Collection "Corpus Vitrearum", Vol. VII, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2005, 367p.,
- ISBN 2-86934-010-9, p.28. Michel Cocheril, Les orgues en Bretagne, Collection Images du patrimoine, n°42, Éditions Ursa, Baillé, 1988, 32p.,
Article connexe
Liens externes
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