Autopsie d'un transport amoureux

Autopsie d’un transport amoureux Autopsie d'un transport amoureux
Auteur	Marie Wittman
Genre	Roman
Pays d'origine	France
Éditeur	Amalthée
ISBN	978-5-31000-592-0

Autopsie d'un transport amoureux est un roman de Marie Wittman, auteure française, publié en 2010.

Ce roman, dont la rédaction a commencé en 2004, a longuement été retravaillé année après année pour être finalement publié par les éditions Amalthée en 2010.

La deuxième édition revue et corrigée est disponble au format pôche.

| Editeur Marie Wittman | Date parution 2011

| ISBN = 978-1-4478-3501-1

La trame romanesque

Dans la première partie, nous faisons la connaissance de Diane : écrivain, emprisonnée par ses douleurs physiques et l’insularité, sa vie suit la météo et ses écrits.

Comme dans La Vie par procuration de Jean-Jacques Goldman, elle est au point mort des émotions. Sa fenêtre est ouverte sur le golfe d'Ajaccio et son écran d’ordinateur sur un monde qui lui échappe.

Serge, un journaliste rencontré par hasard, la met au défi d’aimer, de l’aimer. Contactée par Internet par Yeltas, un mystérieux correspondant, elle plonge dans le fantasme.

Amoureuse, Diane mène de front deux correspondances : l'’une avec Yeltas par Internet, l’autre par téléphone avec Serge, entre hystérie religieuse et passion romanesque.

L’écriture du roman en cours se trouve perturbée par les échanges épistolaires et téléphoniques. Diane confronte les deux hommes en leur livrant ses textes.

Malentendus, la crise qui s’ensuit amorce la chute de Diane dans un état morbide qui oscille suivant les interventions de Yeltas.

Loin d’être une victime du sentiment amoureux, elle l’explore et l’analyse pour en faire usage dans son roman. Épuisée, elle décide de rencontrer Yeltas. Entre l’invitation et le départ effectif, une période d’enlisement préfigure la fin de la relation amoureuse. Le voyage, le séjour de Diane, sont à l’image d’un passage à l’acte.

Son retour est un deuil.

Les personnages

• Yeltas est un personnage complexe, car fantasmé par Diane. Elle l’imagine sensible, fragile et respectueux, peu lui importe qui il est dans la réalité. Footballeur professionnel durant près de dix-sept ans, il sait se protéger et utiliser son image. Yeltas cherche par l’usage d’Internet une source d’excitation sexuelle, Diane cherche en lui l’objet d’une passion mystique. Il se sert donc du côté fleur bleue et de la naïveté de Diane pour entretenir un quiproquos et entrer dans l’intimité de la jeune femme.
• Diane : elle pourrait passer pour une pauvre fille, naïve et facilement manipulable, si elle n’était pas présentée au début du roman comme une espèce de chauve-souris, se nourrissant d’émotions. Elle est seule, emprisonnée dans sa douleur et recluse dans son appartement. À la fois plongée dans la passion et soumise à l’hystérie amoureuse, elle garde un espace de lucidité grâce à l’écriture et l’autopsie qu’elle fait de son fantasme.
• Serge : journaliste, il cherche une amourette pour égayer son quotidien. Il est sensuel et romantique. C’est le premier lecteur de Diane et il l’encourage dans la voie de l’écriture.

Les thématiques du livre

• La solitude de l'incarnation

Diane est atteinte d’une pathologie douloureuse.
Pour la jeune femme la douleur est perçue comme un emprisonnement dans les limites physiques de son être. Elle restreint sa réalité aux sensations qu’elle éprouve.
Sa solitude est ce territoire charnel qui la sépare du monde extérieur et des autres. Elle part du principe que l’on est seul jusqu’à la mort, car l’incarnation nous sépare irrémédiablement des autres.
En conséquences, elle ne tient compte que de ses perceptions, auxquelles elle attribue sa confiance en soi.
Sa solitude, cette confiance érigée en armure, lui permettent de se sentir forte et libre, c’est l’égoïsme de la chair.
Il arrive cependant un moment où, lasse de fuir son incarnation douloureuse dans le rêve, elle cherche dans la réalité un objet qui pourrait l’envelopper, la porter, lui faire oublier son corps, sa cellule.
Yeltas devient donc le substitut, le fantasme qu’elle espère voir devenir réalité.
Cependant, les douleurs la ramènent régulièrement dans sa prison.

• Narcissisme et égocentrisme

Si la douleur et la focalisation sur son incarnation rendent la jeune femme égocentrique, elle développe une sensualité autoérotique qui touche ceux qui croisent sa route.
Sa relation aux hommes est donc égoïste dans le sens où elle utilise l’attrait inconscient qu’elle provoque pour étudier leurs comportements.
Le narcissisme de la chair, pousse Diane à vouloir jouir et s’abandonner à elle-même.
Dans sa relation avec Yeltas, le face-à-face est un jeu de miroir qui renforce la composante narcissique du désir.
Pour Yeltas, avoir été une star médiatisée a renforcé son ego.
Diane n’a rien d’un fan et ne lui accorde pas l’aura auquel il est habitué.
Son égocentrisme est tel qu’elle privilégie l’instant présent, ses perceptions, et refuse de répondre à toute demande d’attachement.

• Les média de la communication

La jeune femme utilise son ordinateur comme une fenêtre ouverte sur le monde, il la préserve de s’aventurer à l’extérieur de chez elle, mais lui sert aussi de miroir.
C’est par Internet que la plupart de ses relations restent en contact avec elle, c’est par Internet que Yeltas a pris contact avec elle.
D’une manière générale, elle se fait un devoir de ne jamais initier l’échange, c’est toujours à la demande d’un autre qu’elle répond.
Avec Yeltas, l’écran devient miroir, puis autel pour la divinité qu’elle créée. Miroir lors de leur face-à-face, autel pour prier dans l’attente de ses courriers.
L’usage du téléphone est l’apanage de Serge, c’est toujours lui qui fait la démarche d’appeler. Diane considère les appels et les textos comme un besoin de la tenir en relation par la fréquence des contacts.
Ici, le téléphone et Internet servent de média, à l’image des amours épistolaires entre soldats et marraines de guerre, prisonniers et visiteurs, amants éloignés..

• Fantasme et réalité

Diane rêve pour échapper à la douleur, elle n’ignore pas que les hommes fantasment sur elle.
S’ils ont des fantasmes sexuels, Diane à pour unique fantasme la fusion et l’union qui pourrait lui permettre d’échapper à son domaine d’existence.
Yeltas répond à sa demande en prétendant se sentir uni avec elle par delà la chair.
Grâce à Serge et Yeltas, elle apprend à fantasmer son corps jusqu’à stimuler ses sens et atteindre son ego.
La réalité est sa perception sensorielle du monde.

• Addiction

Diane est dépendante de son traitement médicamenteux et en est consciente.
Elle identifie presque immédiatement la passion amoureuse en tant qu'addiction et prévoit déjà les affres du sevrage à venir.

• L'autopsie de la passion amoureuse

Non content d’être un personnage du roman, Diane se place aussi en position d’observation et analyse ce qui lui arrive.
Yeltas cherche à s’exciter sexuellement par le biais de Diane qui, elle, en fait l’objet d’un amour religieux. Elle est comme ces religieuses amoureuses du Christ.
Là, commence les transes que l’on pourrait qualifier d’hystériques.
Elle subit l’état amoureux tout en l’analysant et en faisant un parallèle avec l'addiction médicamenteuse.
Le fait d’écrite un roman, de se mettre régulièrement à la place de ses personnages l’empêche de se laisser complètement absorber par la passion.
Elle craint de devenir folle. La folie est pour elle la perte de son identité. Elle doit se rassurer. Alors qu’elle séduit pour confronter ses limites à celles des autres, elle n’aspire qu’à l’illusion d’un amour maternel, inconditionnel, et protecteur.
La passion n’est pour elle qu’un amour fantasmé, une illusion douloureuse qui ne parvient pas à contrer ses douleurs physiques.

L'écriture

Romanesque dans la description de la passion amoureuse.
Intimiste et émotionnelle dans les perceptions de Diane.
Lyrique dans les descriptions des lieux et des ambiances.
Réfléchie dans l'autopsie de l'action et des réactions.
La forme suit le fond et renforce les émotions pour entraîner le lecteur avec Diane dans le malaise ou le passage à l'acte.

Actualités

Un premier exemplaire vient d'être libéré ( Passe livres SNCF ) en gare de Nantes. Espérons qu'il rencontrera de nombreux lecteurs.

Du même auteur

La fille de la gare de Nantes Amalthée 2011

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