Archibald Belaney

Archibald Belaney

50°5150N 100°0210O / 50.86389, -100.03611 Grey Owl (ou Wa-sha-quon-asin, du mot ojibwé signifiant « chouette cendrée » ou « chouette grise ») était le pseudonyme dArchibald Belaney (18 septembre 188813 avril 1938), un nom adopté lorsque celui-ci sinventa une identité amérindienne à lâge adulte. Etant à Hastings de parents anglais, il sest fait connaître dans les années trente en tant quécrivain et comme lun des tout premiers défenseurs de la nature [1]un précurseur du courant écologique moderne.

Les révélations, parues immédiatement après sa mort, sur ses véritables origines raciales - non pas amérindiennes mais exclusivement blanches européennes -, auront dans un premier temps une influence néfaste sur sa réputation. Néanmoins, depuis les années soixante-dix, et notamment pour le centenaire de sa naissance en 1988, le grand public sintéressa à nouveau au personnage et une appréciation plus nuancée permit de reconnaître son rôle positif dans la préservation des espaces naturels. Cette réhabilitation se manifesta par la publication de plusieurs nouvelles biographies, lérection dune plaque commémorative sur son lieu de naissance, ainsi quun film du réalisateur Richard Attenborough, Grey Owl librement inspiré de sa vie et sorti en 1999.

Photo de Grew Owl (1936)

Sommaire

Enfance

Archibald Stansfeld Belaney est le 18 septembre 1888 (année de naissance dun autre écrivain et aventurier célèbre, Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence dArabie) près de la petite ville de Hastings en Angleterre [2] Ses parents se nommaient Georges Belaney et Katherine (Kittie) Kox. Archie était dascendance paternelle et maternelle essentiellement anglaise ; son grand-père paternel était néanmoins venu dEcosse et sétait marié en Angleterre [3],[4].

Kittie Kox était la troisième épouse de son père. Ce dernier, un raté fainéant, prétentieux, beau garçon coureur de juponsau grand désespoir de sa mère, veuve -, était plus préoccupé par la chasse et la taxidermie que par la recherche dun emploi stableQuelques années avant la naissance dArchie, en 1885, Georges Belaney avait émigré aux États-Unis avec sa seconde femme, Elizabeth Kox, et la jeune sœur de cette dernière, Katherine (Kittie), âgée de douze ans. Après le décès prématuré dElizabeth, Georges avait persuadé Kittieencore adolescentede lépouser. Ils retournèrent alors en Angleterre pour la naissance de leur fils Archie. La famille vécut dans un petit meublé près de la ville dHastings jusquà ce que Kittie soit enceinte pour la seconde fois. Après la naissance de leur autre fils, les deux parents, incapables de survenir aux besoins de deux enfants, retournèrent vivre aux États-Unis avec le bébé [5] , abandonnant Archie, alors âgé de quatre ans, à la garde de sa grand-mère paternelle Juliana, née Jackson, et de ses deux tantes, Julia Caroline et Janet Adelaïde, sœurs de Georges [6] . Le jeune garçon les appellera tante Carry et tante Ada. Kittie retourna visiter son fils épisodiquement, son père jamais.

Archie Belaneydevenu « Grey Owl » -, racontera bien des années plus tard à son éditeur que son père était Ecossais, avait participé aux guerres indiennes dans les années 1870, sétait lié damitié avec Buffalo Bill et avait fini par épouser une jeune Apache, Katherine CochiseDe fait, le patronyme Belaney semble avoir des racines écossaises ; lun des biographes de « Grey Owl » découvrit que son grand-père émigra dEcosse vers lAngleterre, il devint un riche marchand [7] .

En attendant de connaître une célébrité tardive, le jeune garçon, passant une enfance triste, élevé par une grand-mère et deux vieilles filles puritaines, fréquenta la « Hastings Grammar School ». Excellent élève, il brillait notamment en littérature anglaise, en français et en chimie [8] . En dehors de lécole, il passait lessentiel de son temps à lire ou à explore le Bois de Sainte-Hélène, non loin de son domicile [9]. Il y faisait déjà preuve, selon ses camarades, dun très grand sens de lobservation et dun intérêt immodéré pour la nature en général et les animaux en particulier (y compris les serpents…)

Le jeune Archie était alors connu comme un garçon farceurutilisant notamment ses connaissances en chimie pour la fabrication de mini-bombes [10]quil appelait les « Belaneys Bombs » [11]. Ses lectures comportaient surtout des histoires mettant en scène les Indiens dAmériqueune littérature très populaire en Angleterre à cette époque. Fasciné par ce thème, ladolescent allait jusquà dessiner des scènes indiennes dans les marges des ses livres et cahiers. A loccasion de ses explorations dans les bois, Archie et son camarade George Mc Cormick perfectionnèrent leur art du lancer de couteau et du tir de précisiondeux activités dans lesquelles le futur « Grey Owl » excellera, selon ceux qui lont connu

A seize ans, il quitta lécole pour travailler comme employé dans une menuiserie [12]. Cela ne durera guèreoutre son allergie au travail (héritage paternel ?), le jeune Archie manqua de faire exploser accidentellement les bureaux de lentreprise. Après son renvoi, et devant sa volonté farouche de quitter lAngleterre pour le Nouveau Monde, ses tantes acceptèrent un compromis : Archie resterait à Hastings jusquà ses dix-sept ans, puis pourrait prendre un bateau pour le Canadaalors dominion britannique.

Cest ainsi que le 29 mars 1906, Archie Belaney embarqua à bord du SS Canada à destination dHalifax [13].

Immigration au Canada

Archie Belaney était censé avoir émigré pour étudier lagriculture dans une ferme canadienne. Mais après avoir passé quelque temps à Toronto, il sinstalla dans la petite ville de Temagami (Tema-Augama), dans le nord de la province de lOntario, ou il devint trappeur, « coureur des bois ». , fasciné par les tribus autochtones ojibwés, il se mit à apprendre leur langue et à étudier leurs coutumes et traditions.

Le 23 août 1910, il épousa Angèle Egwuna, une jeune fille ojibwé, qui lui apporta beaucoup de renseignements sur son peuple. Ils vécurent tout dabord ensemble dans une tente sur LIle de lOurs (lac Temagami). Bientôt, Angèle accoucha dune fille, Agnès. Loncle dAngèle appelait Belaney « Little Owl » - « petite chouette » - en raison de ses dons dobservation. Archie commença alors à raconter quil avait été adopté par la tribu et quon lavait surnommé « Wa-sha-quon-asin » – « Grey Owl », la « chouette cendrée »…

Archie Belaney travaillait en ces temps- comme trappeur, guide puis garde forestier. Il prit lhabitude désormais de se présenter comme « Grey Owl ». Cest progressivement quil développa la légende de ses pseudo-origines amérindiennesracontant à qui voulait lentendre quil était le fils, au Mexique, dun père écossais et dune mère apache. Il prétendait avoir émigré des États-Unis pour rejoindre les Ojibwés au Canada

Durant la Première Guerre Mondiale, Archie Belaney senrôla au sein de larmée canadienne - plus exactement dans le CEF (Canadian Overseas Expeditionary Forces), le 6 mai 1915. Il portait au sein de ce corps expéditionnaire le n° 415 259. Sur les documents dengagement, il déclarait être à Montréal le 18 septembre 1888 et ne mentionnait aucun parent proche. Il restait ambigu concernant sa situation matrimonialebarrant alternativement le « oui » et le « non » en réponse au questionnaire de larmée. Il disait être « trappeur » de profession et avoir précédemment servi en tant que « scout mexicain » avec le 28e dragon américaince qui semble invraisemblable, les États-Unis nayant eu aucune activité militaire significative dans la région (sinon quelques escarmouches auxquelles Belaney naurait pu participeril aurait fallu quil serve entre 1904 et 1915). Il rejoignit le 13e Bataillon des « Black Watch ». Son unité fut envoyée sur le front belge, il servit en tant que tireur délite. , ses camarades semblèrent accepter sa propre version de ses origines amérindiennes et apprécièrent en général son comportement. Il fut blessé une première fois en janvier 1916, puis plus grièvement le 24 avril 1916, une balle lui traversant le pied (daucuns parlent dauto-mutilation). Lorsque la gangrène se développa dans son pied blessé, il fut évacué en Angleterre pour y être soigné.

Durant toute une année, les médecins singénièrent à soigner son pied, transférant Belaney dun hôpital à lautre. En Angleterre, il renoua avec une amie denfance, Constance (Ivy) Holmes, et lépousa. Le mariage ne dura guère, bien que Belaney ait caché à sa nouvelle épouse quil était déjà marié avec Angèlequil avait abandonnée mais dont il nétait pas divorcé [14]. Ainsi, la bigamie sera lun des griefs quon lui portera après sa mort

« Grey Owl » fut rapatrié au Canada en septembre 1917. Il fut libéré de larmée, le 30 novembre avec une pension dinvalidité. Son pied le fera souffrir toute sa vie

Carrière

Entre 1917 et 1925, « Grey Owl » retourna vivre dans la région de Temagami il avait pourtant, avant la Grande Guerre, eu maille à partir avec la justice, pour des peccadilles dues à son agressivité, notamment en état divresseil aura des problèmes grandissants avec lalcool.

En 1925, alors âgé de trente-sept ans, « Grey Owl » rencontra une jeune fille iroquoise métisse de dix-neuf ans, Gertrude Bernard (alias « Anahareo », ou « Pony »), de la tribu des Mohawks, qui aura une grande influence sur le reste de sa vie. Elle lencouragea à abandonner son métier de trappeur par respect pour les animaux et à publier ses écrits touchant à la vie sauvage. Leur histoire damour fut passionnée, à commencer par leur cérémonie de mariage selon les rites anishinaabe - « peuple des origines » [15] . Sous son influence, « Grey Owl » commença à réfléchir profondément à la protection de la nature. « Anahareo » stimula son goût pour lécriture et lincita à épargner et à élever avec elle un couple de jeunes castors.

Son premier article, « The Falls of Silence », fut publié sous le nom de A.S. Belaney dans le périodiqueCountry Life”, le célèbre magazine anglais. Il publia aussi des articles sur la vie des animaux sous la signature de « Grey Owl » dans la revue « Forest & Outdoors », une publication de lAssociation Forestière Canadienne. Il devint de plus en plus connu au Canada et aux États-Unis.

En 1928, Grey Owl sétablit près du lac Témiscouata au Québec et y a vécu trois ans. C'est au Témiscouata que lOffice national du film du Canada tourna en collaboration avec Parcs Canada deux courts métrages en 1928 dont « Le peuple des castors » (http://beta.nfb.ca/film/beaver_people/), dans lequel figurent Grey Owl et Anahareo, les montrant avec les deux castors quils ont adoptés, apprivoisés et élevés après que leur mère fut tuée. Ces films eurent beaucoup de succès aux États-Unis et en Grande-Bretagne contribuant à la grande célébrité de Grey Owl[16].

en 1931, son œuvre ayant attiré lattention du « Dominion Parks Service » canadien, Grey Owl fut embauché comme gardien de parc naturel et naturaliste. En 1931, Grey Owl et Anahareo sinstallèrent donc brièvement (avec leurs castors) dans une cabane du parc national du Mont-Riding (Manitoba) pour trouver un refuge. Lhydrographie nétant pas favorable à la survie des castors (les eaux du lac baissaient considérablement en automne), ils se réinstallèrent lannée suivante sur les bords de lAjawaan Lake dans une maison en bois offerte par la direction du parc national de Prince Albert (Saskatchewan), Grey Owl fut nommé gardien honoraire responsable de la protection des castors [17]. , il eut une fille avec Anahareo, Shirley Dawn, née le 23 août 1932 (décédée en 1984)

Lorsque ses premiers ouvrages furent publiés, au début des années trente, il raconta à son éditeur Lovat Dickson (dorigine canadienne anglophone, installé en Angleterre) lhistoire suivante concernant ses origines :

« Il était le fils dun père écossais et dune mère apache. Il prétendait que son père était un homme nommé George MacNeil, qui avait été éclaireur dans larmée américaine durant les guerres indiennes des années 1870, dans le sud-ouest des États-Unis. Grey Owl disait que sa mère sappelait Katherine Cochise, de la tribu apache des Jicarillas. Il raconta ultérieurement que ses deux parents firent partie de la fameuse tournée organisée par Buffalo Bill, la « Wild Bill Hickok Western show », qui se produisit notamment en Angleterre. Grey Owl affirmait être en 1888 à Hermosillo au Mexique, alors que ses parents participaient au show. »[18]

Parmi ces explications, bien peu de faits étaient véridiqueshormis les prénoms de ses parents, de vagues origines écossaises et son année de naissance.

Dans ses articles et livres, dans les films documentaires il apparaissait, Grey Owl se faisait le chantre de lécologisme et de la protection de la nature. Dans les années trente, il écrivit de nombreux articles pour la revue de lAssociation Forestière Canadienne (CFA) Forests and Outdoors, parmi lesquels : · "King of the Beaver People", January 1931 · "A Day in a Hidden Town", April 1931 · "A Mess of Pottage", May 1931 · "The Perils of Woods Travel", September 1931 · "Indian Legends and Lore", October 1931 · "A Philosophy of the Wild", December 1931 Son article, "Tableau du déclin de la vie des castors et les moyens dy remédier", fut repris dans louvrage de Harper Cory, « Grey Owl et les castors » publié par les éditions Thomas Nelson and Sons Ltd en 1935.

En 1935-36, puis à nouveau en 1937-38, Grey Owl entreprità la demande de son éditeurune série de conférences au Canada, en Angleterre (y compris à Hastings) et en dernier lieu aux États-Unis pour faire la promotion de ses livres et populariser ses idées sur la protection de la nature. Le succès fut immense, son auditoire nombreux, son livre Un homme et des bêtes (Pilgrims of the Wild) se vendit à un moment jusquà 5 000 exemplaires par moischiffre remarquable pour lépoque. Grey Owl se présentait devant son public vêtu en habit traditionnel ojibwé, renforçant ainsi sa pseudo- identité amérindienne. Bien que ses tantes le reconnurent lors de son passage à Hastings en 1935, elles gardèrent le silence sur ses origines anglaises jusquà sa mort en 1938. Lors de sa dernière tournée en Angleterre, Grey Owl fut invité à la Cour, il fit une conférence devant le roi George VIquil appellera « mon frère » - et ses filles, les princesses Elizabeth (future reine dAngleterre) et Margaret. Il était séparé dAnahareo depuis quelque temps déjà. Lors dune tournée de promotion de ses livres au Canada, il fit la connaissance dYvonne Perrier, une franco-canadienne quil épousa en novembre 1936 (et qui prit le pseudonyme de « Silver Moon ») – sa quatrième épouse officielle, la cinquième de fait

Mort

Toutes ces conférences étaient épuisantes et ses années dalcoolisme lavaient affaibli [19]. Son état psychique en était également affecté. En avril 1938, à lissue de sa dernière tournée aux États-Unis, il retourna à Beaver Lodge, dans sa petite maison au bord du lac Ajawaan, il demanda à rester seul. Cinq jours plus tard, il fut trouvé inconscient sur le sol de sa cabane. Bien quil fut transporté à lhôpital Prince Albert pour y être soigné, il mourut de pneumonie le mercredi 13 avril 1938 - il avait été gazé durant la Première Guerre Mondiale et restait fragile des poumons. Il fut inhumé auprès de sa cabane. Sa fille Shirley Dawn (décédée le 3 juin 1984) et sa femme Anahareo (décédée le 17 juin 1986) ly rejoindront.

Sa première épouse, Angèle, réussit à faire la preuve de leur mariage et bien quelle ne lait pas revu depuis bien des années, cest elle qui hérita de lessentiel de ses biens [20].

Mariages et vie de famille

En définitive, Archie Belaney connut une vie de couple avec cinq femmes successives [21]voire concomitantes ! Il abandonna sa première épouse, Angèle, ainsi que la fille quelle lui avait donnée, puis devint de fait bigame en épousant Constance Holmes en Angleterre sans avoir divorcé dAngèle. Il eut une fille avec sa première et troisième femme, et on pense généralement quil eut aussi un fils

Les femmes dans la vie de Belaney :

  • Angele Egwuna (Anishinaabe), épousée en août 1910. Une fille : Agnès Belaney ;
  • Une femme métisse avec laquelle Belaney eut un fils. Elle mourut de tuberculose peu après la naissance de lenfant [22];
  • Constance (Ivy) Holmes, épousée en Angleterre en 1917. Aucun enfant ;
  • Gertrude Bernard (Anahareo) (Mohawk), une liaisonune histoire damour - qui aura duré onze ans, commençant par un mariage en 1925 selon les rites autochtones. Une fille, Shirley Dawn, née le 23 août 1932. Le couple se sépara en 1936 ;
  • Yvonne Perrier, franco-canadienne, « épousée » en novembre 1936. Aucun enfant.

Révélations et controverses

Des doutes sur lidentité amérindienne de Grey Owl avaient circulé et sa véritable histoire fut publiée dans les journaux juste après sa mort. Le quotidien canadien North Bay Nugget fit paraître un article détaillé le jour même du décèsune histoire que son reporter, Gregory Clark, gardait sous la main depuis trois ans mais quil navait pas voulu publier, par respect semble-t-il pour la personne et lœuvre de Grey Owl. Cet article fut suivi de nombreuses autres enquêtes, dont celle du Times. Son éditeur et organisateur de ses tournées, Lovat Dickson, tenta tout dabord en toute sincérité de défendre les assertions de Grey Owl sur ses origines amérindiennes, mais dut finalement se rendre à lévidence : son ami lui avait menti. Il écrira dans la biographie quil lui a consacrée [23] : «Quand il ne fut plus possible de douter que lhomme enseveli en Saskatchewan sous le nom de Grey Owl était bel et bien Belaney en Angleterre, je compris mieux quel extraordinaire excentrique venait de nous quitter, dune espèce comme seule lAngleterre sait en produire » Mais sa renommée et le soutien populaire pour les causes quil défendait incitèrent le quotidien canadien The Ottawa Citizen à conclure : « Naturellement, la valeur de son œuvre nest pas compromise pour autant. Tout ce quil a accompli en tant quécrivain et défenseur de la nature lui survivra. » Cette opinion fut assez largement partagée dans la presse canadienne [22].

Néanmoins, en dépit du fait que ses écrits ont montré sa profonde connaissance de la nature et des problèmes de lenvironnement, les affirmations de Belaney lorsquil se présentait en tant que « Grey Owl » étaient bel et bien largement usurpées. Les conséquences de la découverte de la supercherie furent dans un premier temps dramatiques. Les éditeurs cessèrent immédiatement de publier ses livres sous le pseudonyme de « Grey Owl ». Dans certains cas, ils furent même retirés de toute publication. A leur tour, les organisations de défense de la nature auxquelles Belaney avait été associé furent affectées par ces révélations, et lon assista à une baisse considérable des donations à leur égard.

Reconnaissance posthume

De nombreux livres sur Grey Owl ont été publiés, surtout dans le monde anglo-saxon, dont :

  • Half-Breed: The Story of Grey Owl by Lovat Dickson (1939)
  • My Life with Grey Owl by Anahareo (1940)
  • Devil in Deerskins: My Life with Grey Owl by Anahareo (1972) published in the UK as Grey Owl and I: A New Autobiography by Anahareo (1972)
  • Wilderness Man: The Strange Story of Grey Owl by Lovat Dickson (1974), traduit en français sous le Titre : Grey Owl, l'homme qui voulait être indien, Montréal (1977)
  • From the Land of Shadows: the Making of Grey Owl by Donald B. Smith (1990)

En 1972, la télévision canadienne diffusa un documentaire qui lui était consacré.

En 1999, le film Grey Owl sortit sur les écrans. Il était réalisé par Richard Attenborough, avec dans le rôle principal Pierce Brosnan. Il reçut un accueil mitigé et ne fit pas lobjet de critiques dithyrambiques aux États-Unis. Lorsquils étaient adolescents, Attenborough et son frère David assistèrent à une conférence de Grey Owl au Palladium de Londres. David Attenborough devint par la suite lui-même un naturaliste. Dans une interview de 1999, Richard Attenborough raconta que son frère et lui furent profondément impressionnés en voyant Grey Owl en chair et en os, et que cela eut peut-être une influence sur leurs carrières respectives.

Pour le centenaire de sa naissance en 1988, lAssociation Grey Owl de Hastings planta un érable rouge canadien en son honneur dans le parc de lEcole William Parkerautrefois la Hastings Grammar School. En juin 1997, le maire de Hastings et le député local inaugurèrent une plaque commémorative sur la maison du 32 St. James Road il était [24]

La maison des gardes-forestiers de Hastings Country Park, située à 7 km à lest de Hastings, possède également sa plaque commémorative. Une réplique miniature de sa cabane au Canada trône au musée de Hastings, à Summerfields. Enfin, une exposition de souvenirs et une autre plaque commémorative se trouvent au 36 St. Mary's Terrace, la maison il vivait avec sa grand-mère et ses tantes [24]

Le Service des Parc Canadiens a restauré la cabane quil occupait au bord du lac Anaabe et y a fondé une réserve consacrée à la vie sauvage.

En septembre 2004, le militant politique canadien Raoul Juneja (alias Deejay Ra) lança une campagne pour promouvoir une « Journée Grey Owl ». Il avait inclus des textes de Grey Owl dans son projet dalphabétisation «  hip-hop » - un mouvement qui, en Amérique du Nord, dépasse largement le cadre musical pour sétendre à dautres domaines revendicatifs culturels et artistiques. Il tenta notamment de toucher lopinion publique canadienne par lintermédiaire de la télévision. Il fut le premier écrivain à enseigner les droits des Amérindiens à lUniversité de Harvard.

En 2005, cette campagne aboutit notamment à la réédition par la maison Key Porter Books du grand classique « Récits de la cabane abandonnée », ainsi quà la diffusion sur BookTelevision dun reportage dans lequel Raoul Juneja (Deejay Ra) et Lord Richard Attenborough évoquent lhéritage de Grey Owl.

Les livres de Grey Owl

En anglais :

  • The Men of the Last Frontier. London: Country Life, 1931.
  • Pilgrims of the Wild. London: Lovat Dickson Ltd., 1934.
  • The Adventures of Sajo and her Beaver People. London: Lovat Dickson Ltd., 1935.
  • Tales of an Empty Cabin. London: Lovat Dickson Ltd., 1936.

Une longue histoire tirée des Récits de la cabane abandonnée a été publiée séparément en 1937 en petit volume.

  • The Tree. London: Lovat Dickson Ltd., 1937.

En français :

  • La dernière frontière
  • Un homme et des bêtes
  • Sajo et ses castors
  • Récits de la cabane abandonnée
  • Ambassadeur des bêtes (seconde partie des Récits de la cabane abandonnée)
  • Larbre


Œuvres complètes

Les trois premiers livres de Grey Owl, The Men of the Last Frontier, Pilgrims of the Wild and Sajo and her Beaver People, ont été réédités dans un ouvrage unique : Grey Owl: Three Complete and Unabridged Canadian Classics (2001: ISBN 1-55209-590-8).

Des citations de quatre de ses livres sont rassemblées dans : The Book of Grey Owl: Selected Wildlife Stories (1938; 1989 reprint: ISBN 0-7715-9293-0).


Traductions

  • Ludzie Z Ostatniej Granicy. Translation by Aleksander Dobrot. Warsaw (Poland): Wydawnictwo J. Przeworskiego, 1939.
  • Ambassadeur des bêtes. Translation by Simonne Ratel. Paris : Hatier-Boivin, 1956?. (Called Ambassador of the Beasts", Translation of the second part of: Tales of an Empty Cabin)
  • Récits de la cabane abandonnée. Translation by Jeanne-Roche-Mazon. Paris : Éditions contemporaines, 1951. (Translation of the first part of: Tales of an Empty Cabin.)
  • Sajo et ses castors. Translated from the English by Charlotte and Marie-Louise Pressoir; illustrations by Pierre Le Guen. Paris : Société nouvelle des éditions G.P., 1963. (Translation of: The Adventures of Sajo and Her Beaver People.)
  • Pilgrims of the Wild. Éd. ordinaire. Translation by Jeanne Roche-Mazon. Paris : Éditions contemporaines, 1951.
  • Саджо и её бобры. Перевод с английского Аллы Макаровой. Предисловие Михаила Пришвина. Москва: Детгиз, 1958.
  • Рассказы опустевшей хижины. Перевод и предисловие Аллы Макаровой. Художник Б.Жутовский. Москва: Молодая гвардия, 1974.
  • Cаджо та її бобри. Переклад з англійської Соломії Павличко., Київ: «Веселка», 1986
  • Przygody Sajo i małych bobrów. Warsaw, 2008.

Voir aussi

« Grey Owl » nest pas un cas unique de blanc sétant fait passer pour un amérindien. Voici quelques exemples, pour le vingtième siècle, de personnes se prétendant dorigine amérindienne, ayant réussi à acquérir une certaine célébrité et dénoncées ensuite comme étant de race blanche ou noire ; voir : Chief Buffalo Child Long Lance, Asa Earl Carter, Nasdijj et Ward Churchill.

Les cas étaient chaque fois différents. Grey Owl démontra au moins quil avait réellement appris la langue des ojibwés, suivi leur mode de vie et quil avait été capable de vivre comme lun des leurs, forçant leur respect.

Références

  1. John Sugden, review of Donald B. Smith, From the Land of Shadows: The Making of Grey Owl, American Indian Quarterly, Summer 1991,
  2. J. Hayman, "Grey Owl's Wild Goose Chase", History Today 44.1 (1994): 43
  3. Jane Billinghurst. The Many faces of Archie Belaney, Grey Owl, Vancouver: Grey Stone Books Douglas and McIntyre Publishing Group, 1999, p. 5
  4. Donald B. Smith. From the Land of Shadows: the Making of Grey Owl, Saskatchewan: Western Producer Prairie Books, 1990, p. 8
  5. Billinghurst, Ibid. 5, 6
  6. 1861, 1891, 1901, 1911 census
  7. Donald B. Smith. From the Land of Shadows the Making of Grey Owl, Saskatchewan: Western Producer Prairie Books, 1990, p. 8
  8. Donald B Smith. From the Land of the Shadows. p. 19
  9. Lovat Dickson, Half- Breed: The Story of Grey Owl, London: Peter Davis, 1939, p.47
  10. Donald B Smith. From the Land of the Shadows., p. 21
  11. Smith, Ibid
  12. Smith, Ibid, p. 23
  13. Smith, op cit.
  14. a b John Sugden, review of Donald B. Smith, From the Land of Shadows: The Making of Grey Owl, American Indian Quarterly, Summer 1991, accessed 4 Feb 2010
  15. a b c d "Archibald Stansfeld Belaney Biography - (18881938)", JRank, accessed 4 Feb 2010
  16. http://www.mddep.gouv.qc.ca/parcs/lac-temiscouata/etat-connaissance/4-ressources_archeologiques_historiques.htm
  17. Native American Women: A Biographical Dictionary, ed. Gretchen M. Bataille & Laurie Lisa, p. 12)
  18. Lovat Dickson. Wilderness Man: The Strange Story of Grey Owl, New York: Atheneum, 1973, p. 3
  19. "Archibald Stansfeld Belaney Biography - (18881938)"
  20. "Archibald Stansfeld Belaney Biography - (18881938)"
  21. "Grey Owl", The Canadian Encyclopedia
  22. a et b "Grey Owl", The Canadian Encyclopedia
  23. Lovat Dickson. Wilderness Man: The Strange Story of Grey Owl, New York: Atheneum, 1973
  24. a et b Grey Owl's Hastings, 1066.net.

Lectures complémentaires

  • Anahareo. Devil in Deerskins: My Life with Grey Owl. Toronto: Paperjacks, 1972.
  • Attenborough, Richard, dir. Grey Owl. Screenplay by William Nicholson. Largo Entertainment, 1999.
  • Atwood, Margaret. "The Grey Owl Syndrome", Strange Things: The Malevolent North in Canadian Literature. Oxford: Clarendon, 1995. 35-61.
  • Dickson Lovat, Wilderness Man: The Strange Story of Grey Owl (1973)
  • Ruffo, Armand Garnet, Grey Owl: The Mystery of Archie Belaney (1996)

Liens externes

(en) Modèle:See 1928 silent film on Grey Owl, Beaver People, National Film Board of Canada

(en)Modèle:"Grey Owl", Prince Albert National Park

(en)Modèle:Canadian Heroes in Fact and Fiction: Grey Owl, Library and Archives Canada website

(en)Modèle:Grey Owl at the Internet Movie Database

(en)Modèle:Historica Minutes TV Commercial, Canadian Heritage

Précisions et sources

Cet article est pour lessentiel une libre traduction de larticle éponyme paru dans Wikipedia en anglais, complété néanmoins par dautres sources et notamment la biographie publiée par léditeur de Grey Owl, Lovat Dickson, en 1973 : Wilderness Man: The Strange Story of Grey Owl et traduite en français au Québec en 1977 sous le titre : Grey Owl, l'homme qui voulait être indien, éd. De lAurore, Montréal


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Archibald Belaney de Wikipédia en français (auteurs)

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