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Qûs
قوصAdministration Pays Égypte Gouvernorat Qena Géographie Coordonnées Démographie Population 64 320 hab. (2010[1]) Localisation Qus ou Qûs[2] est une ville sur sa rive droite du Nil en Haute-Égypte dans le gouvernorat de Qena entre Qena au nord et Louxor au sud.
Sommaire
Histoire
Son nom arabe actuel Qûs dérive de son nom copte Kôs Birbir[3] « Kôs brulante » pour la distinguer de villes homonymes situées plus au nord dans des régions moins chaudes, le mot Kôs évoquant l’idée de tristesse ou de tombeau[4]. Elle a aussi été appelée Apollinopolis « La ville d’Apollon[5] » ou plus précisément Apollinopolis Parva « La petite ville d’Apollon » pour la distinguer de la ville située plus au sud appelée Apollinopolis Magna « La grande ville d’Apollon », l’actuelle Edfou[6],[4].
Plus tardivement elle a été appelée Diocletianopolis et a été un évêché suffragant de la région de Thèbes ( Thébaïde)[7].
La ville a eu une certaine importance au Moyen Âge et l’a perdue ensuite au profit de ses deux voisines Qena et Louxor[8]. Sa position dans une boucle du Nil en fait le point le plus proche de la mer Rouge et en a fait un pont de passage pour les marchandises venant d’Extrême-Orient et une étape sur la route du pèlerinage à La Mecque à l’époque des croisades. Les géographes arabes du XIIIe siècle la décrivent comme la troisième ville d’Égypte[8]. Au début du XIVe siècle, Ibn Battuta écrit :
— Ibn Battûta, op. cit., vol. I, 398 p. [lire en ligne], « Miracle de ce seyid », p. 118.
À la même époque, en 1336 pendant son troisième règne, le sultan mamelouk bahrite An-Nâsir Muhammad arrête le calife abbasside Al-Mustakfi et l'enferme avec toute sa famille dans la citadelle du Caire avant de l'exiler à Qûs[10] où il décède en 1239/1240. An-Nâsir Muhammad passe alors outre la volonté du défunt de voir son fils lui succéder et désigne autoritairement comme successeur Ibrâhîm al-Wâthik Ier petit-fils[11] d'Al-Hakim Ier. Contrairement à ce qui est arrivé en 1302, ce n'est pas le sultan qui prononce un serment d'allégeance au calife, mais c'est le calife qui fait allégeance au sultan[10].
Cependant l'insécurité sur la route allant de Qûs à Aydhab (en), port qui servait de débouché vers la mer Rouge conduit les marchands et les pèlerins à lui préférer une autre route[12],[8].
La ville ne retrouve une certaine activité qu'au XXe siècle avec l'installation d'une industrie sucrière[8]. En 2000, un projet germano-égyptien de plus de 250 millions de $US, prévoyait la construction d’une usine de fabrication de papier à partir de la bagasse de canne à sucre. L’accès à la ville restait interdit aux touristes (en 2000)[13].
Notes et références
- Qūş
- قوص en arabe : qūṣ,
- Κωϲ Βιρβιρ ; en arabe : qūṣ, قوص en copte : Kôs Birbir,
- Jean-François Champollion, op. cit., vol. 1 [lire en ligne], « Apollinopolis Parva – Kôs Birbir », p. 219-222
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], (XVII-1, 45) en grec : Ἀπόλλωνος πόλις. c.f.
- copte : Atbô, Ατβω d’où dérive le nom actuel en arabe ʾidfū, إدفو en
- (en) Diocletianopolis sur The Catholic Encyclopedia
- Janine & Dominique Sourdel, op. cit., « Qus ou Qûs », p. 695
- Haute-Égypte (en arabe : ṣaʿīd miṣr, صعيد مصر). Sa`îd ou Sa`îd Misr nom arabe de la
- M. W. Daly et Carl F. Petry, The Cambridge History of Egypt: Islamic Egypt, 640-1517, vol. 1, Cambridge University Press, 1998, 672 p. (ISBN 9780521471374) [lire en ligne], p. 256
- (en) Bertold Spuler, A History of the Muslim World: The age of the caliphs, vol. 1, Markus Wiener Publishers, 1994, 138 p. (ISBN 9781558760950) [lire en ligne], « (So-called) Caliphs in Egypt », p. 116 où Al-Wathiq Ier est appelé Al-Wathiq II
« J’entrai chez ce chérif, regardant comme une bénédiction de le voir et de le saluer. Il m’interrogea touchant mes projets ; et je lui appris que je voulais faire le pèlerinage de la mosquée sainte, par le chemin de Djouddah. Il me dit : « Cela ne t’arrivera pas quant à présent. Retourne donc sur tes pas, car tu feras ton premier pèlerinage par le chemin de la Syrie. » Je quittai ce chérif ; mais je ne conformai pas ma conduite à ses paroles, et je poursuivis mon chemin jusqu’à ce que j’arrivasse à Aïdhâb (en). Alors il me fut impossible d’aller plus loin, et je revins sur mes pas vers Le Caire, puis vers la Syrie. La route que je suivis dans le premier de mes pèlerinages fut le chemin de la Syrie, ainsi que me l’avait annoncé le chérif. »
— Ibn Battûta, op. cit., vol. I, 398 p. [lire en ligne], « Miracle de ce seyid », p. 118.
Ibn Battûta sur le chemin de La Mecque est amené à rebrousser chemin :
- Andrew Humphreys, Égypte, Lonely Planet, 2000, 556 p. (ISBN 9782840701613), p. 207
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) Diocletianopolis sur The Catholic Encyclopedia
Bibliographie
- Jean-François Champollion, L'Égypte sous les Pharaons: ou Recherches sur la géographie, la religion, la langue, les écritures et l'histoire de l'Égypte avant l'invasion de Cambyse, vol. 1, Chez de Bure frères, 1814 [lire en ligne]
- Janine & Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, PUF, coll. « Quadrige », 2004, 1056 p. (ISBN 978-2-130-54536-1), « Qus ou Qûs », p. 695
- Ibn Battûta (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages, De l’Afrique du Nord à La Mecque, vol. I, Paris, François Maspero, coll. « La Découverte », 1982, 398 p. [lire en ligne]
- (en) Hamilton Alexander Rosskeen Gibb, The Encyclopaedia of Islam, Brill Archive (ISBN 9004067612) [lire en ligne], « Kûs », p. 514-515
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