Alfredo Müller

Alfredo Müller
Alfredo Müller
Alfredo Müller dans son atelier à Paris (73, rue Coulaincourt) en 1908
Alfredo Müller dans son atelier à Paris (73, rue Coulaincourt) en 1908

Nom de naissance Alfredo Müller
Naissance 30 juin 1869
Livourne, Toscane (Italie)
Décès 7 février 1939
Paris (France)
Nationalité italienne et française (1913)
Formation Michele Gordigiani, Carolus-Duran

Alfredo Müller (1869-1939) est un artiste toscan ayant passé de longues périodes de sa vie en France, qui le naturalise en 1913[1].

Il reçoit sa formation dans l’atelier du peintre toscan Michele Gordigiani puis fréquente en France l'atelier de Carolus-Duran et découvre l’impressionnisme. Les toiles qu'il expose à son retour en Toscane en 1890 ont retenu la leçon impressionniste et suscitent une violente controverse, l'ancienne génération s'opposant à l'introduction de cet art français. La même année, le krach de la banque de Livourne entraîne la ruine du père d'Alfredo Müller. En 1895, la famille émigre à Paris, Alfredo Müller quitte alors la Toscane. A Paris, il vit essentiellement à Montmartre, côtoyant Erik Satie, Henri de Toulouse-Lautrec ou Jules Depaquit, et découvre la gravure japonaise. En 1914, la guerre éclate alors qu'il expose à la seconde Sécession romaine, il attend à Florence de pouvoir rentrer en France, mais son séjour se prolonge. Il s'installe à Settignano et peint beaucoup. En 1932, il rentre à Paris.

Sommaire

Œuvre

Son œuvre se partage entre ces deux nations, à savoir principalement la peinture en Toscane et la gravure à l’eau-forte à Paris. Il se forme à la gravure au contact d’Eugène Delâtre.

Passionné par l'art de la gravure qu'il découvre dans l'atelier d’Eugène Delâtre, Alfredo Müller grave principalement en zinc, parfois en cuivre. Son amour pour Marguerite Thomann, alors mariée au peintre Paul-Michel Dupuy se retrouve dans son œuvre gravé. Ses gravures à l’eau-forte se caractérisent par le rendu de l’attitude, de l’élégance du geste, du mouvement de la main, par un indicible sentiment de mélancolie et d’élégance désuète[1]. Contrairement à Delâtre qui utilise plusieurs plaques pour imprimer en couleurs, Müller utilise la technique de l’impression à la poupée consistant à apposer toutes les couleurs sur la même matrice avec un petit chiffon serré au bout du doigt. Mais, comme Delâtre, Müller réalise lui-même les tirages de ses gravures.

Alfredo Müller met au point une technique personnelle d’eau-forte en couleurs. Celle-ci emprunte son principe à l’aquatinte par le rendu granulé mais en diffère en ce que les grains d’aquatinte ne sont pas disposés de façon homogène. En effet, la couverture, dite « à grains libres », est modulée en fonction de l’effet recherché[1].

En 1902, le critique allemand Oskar Bie publie une étude de l’art graphique européen du début du XXe siècle dans la revue Westermanns Monatshefte dans laquelle il analyse la modernité du japonisme dans la gravure à l’eau-forte en couleurs en France, faisant alors de Müller le chef de file d’un Müllerschen Künstlergruppe contenant selon lui par exemple Manuel Robbe ou Alexandre Steinlen[1]. Pour les artistes et les écrivains de Montmartre, il est tout simplement "l'un de nous" selon l'expression de son ami Francis Jourdain. Pour Pierre Mac Orlan, il est "Muller qui a illustré le Pavillon de Levet" (Henry J.-M. Levet).

L'absence de postérité de son œuvre s’explique en partie par son absence d'affiliation à un mouvement artistique spécifique, mais surtout par les aléas de l'histoire.

Il est le frère aîné du champion cycliste Rodolfo Muller. Il est un arrière neveu du compositeur maltais Nicolas Isouard.

Sources

  1. a, b, c et d Hélène Koehl et Emanuele Bardazzi, « Le peintre et graveur Alfredo Müller. Un maître méconnu de l’eau-forte en couleurs à la Belle Epoque » dans Nouvelles de l'estampe, n°233-234, 2011, p 18-32

Bibliographie

  • Hélène Koehl et Emanuele Bardazzi, « Le peintre et graveur Alfredo Müller. Un maître méconnu de l’eau-forte en couleurs à la Belle Epoque » dans Nouvelles de l'estampe, n°233-234, 2011, p 18-32
  • Raffaele Monti, "Il nemico di Fattori", Arte 80 n. 3-4, 1973, p. 78-82, 132.
  • Omaggio a Alfredo Müller, catalogue de l'exposition, Galleria d'Arte moderna Il Mirteto, Florence 5-31 octobre 1974.
  • Alfredo Müller, catalogue de l'exposition. Présentation par Raffaele Monti, Galleria del Levante, Milan février-mars 1975.
  • Giuliano Ercoli, "Alfredo Muller: un ritratto e una verifica", Antichità viva n. 2, 1976, p. 53-56.
  • Alfredo Müller. Opera grafica, catalogue de l'exposition. Mario Quesada (éd.), avec la collaboration d'Elisabetta Matucci et un témoignage de Giuseppe Sprovieri, Villa Maria, Livourne 7 août-9 octobre 1982.
  • Alfredo Müller 1869-1939, Color Etchings and Aquatints, Essay by Mario Quesada and an Introduction by Elisabetta Matucci, Gerhard Wurzer Gallery, Houston février-mars 1988.
  • Andrea e Giovanna Conti, "Alfredo Müller (1869-1939", in Ottocento, Catalogo dell'Arte italiana dell'Ottocento n. 20, Milan, Mondadori 1991, p. 86-90.
  • Alfredo Müller 1869-1939, Color Etchings and Aquatints, Gerhard Wurzer Gallery, Houston, septembre 1992.
  • De Pissarro à Picasso; l'eau-forte en couleurs en France. Oeuvres des collections de la Bibliothèque nationale et du Zimmerli Art Museum; Phillip Dennis Cate & Marianne Grivel (éd.), préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, Paris, Flammarion 1992.
  • Francesca Cagianelli, "Le arlecchinate di Alfredo Müller. Dalle prodezze della Commedia dell’arte all’arabesco cromatico delle avanguardie", in La Maschera e l'Artista. Intermezzi, pantomime, acrobazie sul palcoscenico del Novecento, Florence, Maschietto 2005.
  • Hélène Koehl, Pierre Cappiello, "Sguardi incrociati di Alfredo Müller e Leonetto Cappiello sul palcoscenico parigino del 1900", traduction Emanuele Bardazzi, Livorno cruciale n. 1, 2009, p. 11-15.
  • Hélène Koehl, "Il giapponismo e Alfredo Müller, un incontro parigino", traduction Emanuele Bardazzi, Livorno cruciale n. 3, 2010, p. 6-11.
  • Hélène Koehl, Letture femminili negli interiori mülleriani, traduction Emanuele Bardazzi, Livorno cruciale n. 4, 2010, p. 16-20.
  • Francesca Cagianelli (éd.), Alfredo Müller, Un ineffabile dandy dell'impressionismo, Florence, Polistampa 2011.

Liens externes


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