Alexandre Antoine Davy de la Pailleterie

Alexandre Antoine Davy de la Pailleterie ou marquis Davy de la Pailleterie, né le 20 juin 1714 à Belleville-en-Caux, mort le 15 juin 1786 à Saint-Germain-en-Laye, est un marquis^[1] normand, colonel et commissaire général d'artillerie et grand-père d'Alexandre Dumas.

Biographie

Sa famille a obtenu en héritage la terre de la Pailleterie érigée en marquisat par Louis XIV en 1707. Au début du XVIII^e siècle, les trois frères Davy de La Pailleterie - Alexandre, Charles né en 1716 et Louis né en 1718 - intègrent l'armée^[2]. Alexandre, nobliau déchu, vit oisivement dans sa gentilhommière de Belleville-en-Caux où son premier ancêtre vivait depuis 1410. En 1738, après la guerre de succession de Pologne, il part rejoindre son frère cadet, Charles qui a quitté l'armée et fait fortune dans différentes plantations (tabac, sucre et indigo) dans la province de Monte Cristi à Saint-Domingue, île française la plus riche des Antilles où il s'est installé en 1732. Sa vie débauchée et dispendieuse fait qu'il se brouille avec Charles qui doit honorer les dettes de son frère. Il s'enfuit en prenant comme otages trois esclaves (Rodrigue, Catin et Cupidon). Se faisant passer pour disparu (sous son initiative ou celle de son frère ?), il achète sous le pseudonyme d'Antoine Delisle une petite plantation grâce à la revente de ses trois esclaves. Cette propriété se trouve près du cap Rose au bourg Jérémie (à la Guinaudée, près du Trou-Jérémie), dans une autre partie de l'île. Selon la légende familiale racontée par Alexandre Dumas, Antoine Delisle achète à prix d'or à M. de Maubielle une esclave noire d'origine africaine qu'il affranchit, Marie-Césette Dumas^[3], jeune femme d'une grande beauté qu'il épouse et avec qui il a quatre enfants mulâtres (Thomas Alexandre Dumas puis trois filles Adelphe, Jeannette et Marie-Rose, fille que Césette a eu avant son achat).

Charles regagne la France où il peut se parer du titre de marquis de son frère aîné disparu. Endetté, il monte une société decommerce triangulaire en 1760, créant un débarcadère à Monte Cristo à Saint-Domingue (Alexandre Dumas s'en inspirera pour créer son personnage du Comte de Monte-Cristo^[2]). Lorsqu'il meurt en 1773, Antoine Delisle vend ses enfants à réméré en tant qu’esclave à M. Caron, un colon mulâtre nantais pour pouvoir payer son voyage de retour à bord du Trésorier en France en décembre 1775. Il y règle des affaires d’héritage, récupère son nom, son titre et ses biens. L’année suivante, il vend son château de la Pailleterie pour 100 000 livres et une rente viagère de 10 000 livres. Devenu riche, il revient à Saint-Domingue pour racheter son fils Thomas-Alexandre et rentrer définitivement avec lui en métropole, laissant sa femme et ses trois autres enfants à Jérémie. Le père et le fils vivent de libertinage à la cour royale à Saint-Germain-en-Laye en 1778. Après la mort de dysenterie de Marie-Césette Dumas, il se remarie le 2 juin 1786 avec Françoise Retou^[4], jeune femme âgée de trente deux ans^[5]. À sa mort en 1786, Thomas-Alexandre engage une bataille juridique avec sa belle-mère sur la succession pourtant entièrement hypothéquée. Cette dernière lui cède finalement « tous les droits de propriété sur Marie Césette, négresse, mère dudit Rétoré^[6], sur Jeannette et Marie Rose, créoles, filles de ladite Césette et sœurs dudit Rétoré »^[2].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

• Alexandre Dumas, Mémoires, Tome I, Paris, 1863 (Texte en ligne)
• Claude Ribbe, Alexandre Dumas, le dragon de la Reine, Paris, éditions du Rocher, 2002 (ISBN 2-268-04406-8)
• Claude Ribbe, Le Diable noir. Biographie du général Dumas, Paris, éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand, (ISBN 2-7538-0326-9), décembre 2008. Adaptation en documentaire de 52 minutes par Claude Ribbe (coproduction Ortheal-France 3 avec la participation de France 2 et RFO, diffusion 18 avril 2009)

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