- Khawâdjâ Abdallâh Ansârî
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Khawâdjâ Abdallâh al-Ansârî[1] est né à Hérat, au Kuhandiz, en 1006 en Afghanistan dans la province du Khorassan, mort en 1089. Juriste (faqīh), exégète, maître en hadīth, historien estimé et remarquable orateur, fervent hanbalite, dès l’âge de quatorze ans, il fut connu comme poète. Il compte parmi les grands maîtres du soufisme et ses recueils en vers parmi les chefs-d’œuvre de la littérature persane. Son Manāzil as-sā’irīn constitue un guide précieux pour le chercheur spirituel. Ses Tabaqāt aṣ-ṣūfiyya se situent entre celles de Sulamī et les Nafahāt de Jāmī. Son Kitāb dhamm al-kalām wa ahlih est un ouvrage développant son opposition à la théologie rationnelle contre laquelle il fut en conflit toute sa vie durant.
Adolescent, il poursuit ses études à Nishapur puis à Tūs et à Bistām. C’est au retour de son pèlerinage, en 423/1031, qu’il rencontre al-Khirkānī, un grand shaykh naqshbandi, et le prend pour maître de sa voie de réalisation intérieure dont les débuts avaient été orientés par son propre père. Il mena une vie simple et austère. Défenseur fervent de la sunna et connaisseur avisé du Qur’ān, il s’opposa aux déviations asharites et mutazilites et ne ménagea ni le Sultan ni les notables qui cherchèrent à plusieurs reprises mais en vain à le faire condamner et le contraignirent cependant à devoir quitter sa ville à plusieurs reprises. Il réunit autour de lui de nombreux disciples et accomplit divers voyages (à Nishapur, à Basra et Bistam et dans diverses autres villes où il reçut l’enseignement de plusieurs maîtres). Quand il mourut en 481/1089 dans sa ville natale, il fut gratifié du titre de shaykh al-islām. Ses nombreux ouvrages sont encore étudiés et commentés aujourd’hui. Parmi ceux-ci on signalera le Manazil as-sā’irīn, traduit en français sous le titre Les étapes des itinérants sur le chemin de Dieu, et traitant de cent stations spirituelles (maqāmāt) de la voie[2].
Notes et références
- `Abd Allâh ibn Muhammad ibn `Alî Abû Ismâ`îl al-Harawî al-Ansârî al-Hanbalî
- Abdallah Penot, Dervy, Paris 2008, avec l’aimable autorisation de M. Jean Annestay. Le Livre des Haltes, Émir Abd el-Kader, traduction de
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