- Abbaye d'Argenton
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Abbaye d'Argenton
Ancienne abbaye cistercienne d'ArgentonPrésentation Nom local Ferme d'Argenton Type Abbaye de moniales cisterciennes Rattaché à (anciennement) Ordre de Cîteaux Début de la construction 1229 Fin des travaux Supprimée en 1796 Architecte(s) Jean Maljean Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Province historique Province de Namur Ville Lonzée (Gembloux) Coordonnées [1] Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L’ancienne abbaye d’Argenton, sise à Lonzée, près de Gembloux (Belgique), était une abbaye de moniales cisterciennes. Fondée en 1229 et reconstruite au XVIIIe siècle, elle fut supprimée en 1796, lors de la période révolutionnaire. Les bâtiments préservés (dont le palais abbatial et l’église) ont été transformés et sont devenus le château-ferme d’Argenton. Le site est classé en 1992, y compris le moulin d’Harton.
Sommaire
Histoire
Origine et premiers siècles
En 1229, une communauté de religieuses augustiniennes venant de Grandval (Balâtre) s’installe sur des terres offertes par Guillaume de Harenton sur les bords du Harton. D’autres bienfaiteurs, tels que le comte de Namur, Baudouin de Courtenay, agrandissent le domaine par divers dons de terres et forêts. La communauté obtient peu après son affiliation à l’ordre cistercien, avec Villers-en-Brabant comme ‘abbaye-mère’,
Durant son existence de près de six siècles, l’abbaye connaît généralement une vie religieuse régulière si pas vraiment paisible, car souvent prise dans le feu croisé de guerres qui ne concernent pas les moniales.
Il est intéressant de noter que lorsque, en 1413, le chapitre général de Cîteaux, ordonne la remplacement par des moines des communautés de moniales du Namurois (Boneffe et Moulins) car jugées irréformables, la mesure ne concerne pas Argenton. L’abbesse Marie de Gembloux y dirige quelque 80 moniales. Les autorités cisterciennes se contentent d’exiger une plus grande fidélité aux observances de la discipline monastique.
A la mort de Marie de Gembloux (1418) deux moniales sont envoyées de Soleilmont (qui avait une réputation de grande ferveur) pour diriger Argenton : Marie de Gentinnes (+1438) d’abord et Nicaise de Harby ensuite.
Guerres du XVIe siècle
À la fin du XVIe siècle, l’abbaye souffre tout particulièrement des guerres religieuses. Lors de la bataille de Gembloux de 1578, elle sert même de quartier général à Jean d'Autriche. D’Argenton, il écrit au roi d’Espagne pour l’informer de sa victoire sur l’armée des Dix-Sept Provinces. Placide Desellys, moine de Villers et confesseur d’Argenton, a laissé un mémoire[2] où il décrit les tribulations de la communauté religieuse d’Argenton durant cette fin de XVIe siècle. Souvent contraintes à se réfugier à Namur les moniales retrouvent un monastère pillé et endommagé lorsqu’il leur semble possible d’y revenir.
À peine l’abbaye se relève-t-elle au début du XVIIe siècle qu’elle passe par une crise interne. En 1618, l’abbesse Marguerite de Royers est déposée par l’abbé de Cîteaux. Les raisons de cette mesure drastique ne sont pas claires.
XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle est une période de renaissance et restauration. L’ensemble de l’abbaye est reconstruit entre 1722 et 1747 ; l’architecte en est le namurois Jean Maljean. Les bâtiments qui subsistent aujourd’hui, église et palais abbatial, datent de cette époque. En 1755 l’abbé de Villers, Martin Staignier favorise tellement les moniales d’Argenton, dont il apprécie la ferveur, au détriment de sa propre abbaye, que ses moines l’accusent d’avarice sordide à Cîteaux, et provoquent une enquête officielle. Il est blanchi.
Dame Humbeline Disbeeck, originaire d’Ittre, élue en 1766 à l’âge de 40 ans, est la dernière abbesse d’Argenton. Une fois encore les commissaires chargés de veiller à la régularité de l’élection notent dans leur rapport ‘la régularité et la ferveur’ des moniales d’Argenton.
Suppression et XIXe siècle
Bien que loin d’être moribonde l’abbaye est supprimée en 1796 et les moniales dispersées. Les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1797 à un certain Jean-Baptiste Paulée. L’acte nous apprend que le domaine couvrait 850 hectares (130 bonniers de terre). L’ensemble est immédiatement loué comme ferme.
Le domaine change plusieurs fois de propriétaire durant les XIXe et XXe siècles, tout en restant exploitation agricole comme il l’est encore aujourd’hui. Appartenant au domaine privé l’ancienne abbaye ne se visite pas.
Bibliographie
- Joseph-Marie Canivez : L’ordre de Cîteaux en Belgique, des origines au XXe siècle, Forges-lez-Chimay, 1926.
Notes et références
- Google Earth
- Le mémoire Registre contenant les noms des religieuses d'Argenton depuis sa fondation, avec un précis de l'histoire de cette maison… date de 1764 et se trouve aux archives de l'État, à Namur
Catégories :- Abbaye cistercienne belge
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