- Œil Oudjat
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Dans l'imagerie de l'Égypte antique, l'Œil Oudjat est un symbole protecteur représentant l'Œil du dieu faucon Horus.
Sommaire
Origine
En translittération de l'écriture hiéroglyphique, irt signifie « œil » et wḏȝ, le verbe signifiant « se préserver[1] » ou le mot « protection[2] ». Irt oudjat, ou plus communément oudjat, en transcription signifient donc « œil préservé », l'Œil d'Horus en l'occurrence.
Les égyptologues considèrent généralement que la figuration de l'Œil Oudjat est un hybride d'œil humain et d'œil de faucon : elle combine des parties de l'œil humain, conjonctive, pupille et sourcil, avec vraisemblablement les taches en dessous de l'œil du faucon.
Symbolique
D'après le mythe, Horus, fils d'Isis et d'Osiris, aurait perdu un œil dans le combat mené contre son oncle Seth pour venger l'assassinat de son père. Au cours du combat, Seth lui arracha l'œil gauche, le découpa (en six morceaux, d'après une version de la légende) et jeta les morceaux dans le Nil. À l'aide d'un filet, Thot repêcha tous les morceaux sauf un. Il suppléa miraculeusement le 6e fragment manquant pour permettre à l'œil de fonctionner de nouveau, rendant ainsi à Horus son intégrité physique.
L'Œil Oudjat avait une fonction magique liée à la prophylaxie, à la restauration de la complétude et à la vision de « l'invisible ». Il fut représenté sur les sarcophages et sur les pectoraux. Les innombrables amulettes en forme d'Oudjat protégeaient leurs porteurs. Lors de la momification, les embaumeurs le plaçaient sur les incisions qu'ils avaient pratiquées. L'Œil Oudjat était aussi peint sur les proues des bateaux, leur permettant de « voir » et de tenir leur cap.
Arithmétique
En arithmétique égyptienne, les parties constituantes de l'Oudjat servaient à écrire les fractions ayant 64 comme dénominateur commun[3] et servant à mesurer les capacités et les volumes[4] :
L'addition des six fractions, 32/64 + 16/64 + 8/64 + 4/64 + 2/64 + 1/64, donne 63/64, la fraction manquante étant sans doute retrouvée par Thot.
Cette notation était employée pour indiquer les fractions du boisseau, le heqat, mesure de capacité des céréales.
Exemple:
orge heqat : 1/2 + 1/4 + 1/32 ( i. e. 25/32 boisseaux d'orge).
Le heqat valait environ 4,785 litres.
Notes
- Papyrus de Kahun, 29, 41-42 : Griffith, The Petrie Papyri, Hieratic Papyrus from Kahun and Gurob, Londres, 1897-1898
- IV, 246/247a-250/251b, B9Cb Coffin Texts
- James P. Allen, Middle Egyptian, Cambridge University Press (2004), p. 102
- L'unité de base pour mesurer le grain ou les produits de consistance analogue est une mesure de capacité nommée ẖȝr (khar), sac, valant quatre quadruples-heqat
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