- Élection
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Portail de la politique L'élection est la désignation, par le vote d'électeurs, de représentants qui occupent une fonction, au nom de ces électeurs. La population concernée transfère, par le vote de sa majorité, à des représentants ou mandants choisis, une légitimité pour exercer le pouvoir attribué à la fonction ainsi occupée, par le biais d'un contrat politique.
En politique, depuis l'époque contemporaine, l'élection est l'un des principaux modes d'accession au pouvoir, tout en étant le plus démocratique.
Sommaire
Étymologie
Étymologiquement, le mot élection vient du verbe latin « eligere » et du substantif « electio » qui signifie choisir.
Du concept aristocratique à une modalité démocratique
Prenant sa source dans les institutions politiques des cités de l’antiquité, la pratique de l’élection est à l’origine un concept aristocratique ; le choix des membres du peuple pour l’exercice de la fonction de magistrat (de « commandeur ») s’effectuant normalement par tirage au sort et non pas par vote ou élection.
Ainsi, à l’époque aristocratique le roi athénien était « l’élu des grandes familles ». À l’époque démocratique, les archontes formant l’équivalent de l’exécutif de nos gouvernements ainsi que les membres de l’Héliée (le tribunal populaire) étaient tirés au sort. Seuls les magistrats spécialisés, choisis au sein des grandes familles, étaient élus. Il s’agissait alors d’élire le « meilleur » dans un domaine spécialisé (par exemple construction d’une flotte navale). En grec l’aristocratie désigne « le gouvernement des meilleurs ».
La conception aristocratique de l’élection perdura jusqu’à l’époque moderne, et explique en partie la tradition de l’élection de l’empereur par les princes de Saint-Empire romain germanique.
Ce n’est qu’avec l’avènement du libéralisme sous ses multiples formes (philosophique, politique, économique etc.) que le concept d’élection pourra être retravaillé et assimilé comme une des pratiques à la base des institutions démocratiques.
En effet, la souveraineté nationale est alors présentée comme ne pouvant s'exercer que directement ou par le biais de représentants librement choisis, donc élus. Ainsi, à moins d'une démocratie directe, l'élection serait nécessaire à la démocratie.
Les institutions concernées
Ce mode de désignation est répandu dans nombre d'organisations de toutes tailles pour la désignation des responsables : conseil d'administration, municipalité, associations, partis politiques, églises (conclave réunis pour la désignation du pape, chapitre désignant l'abbé...), etc.
On procède aussi à des élections dans les entreprises pour désigner les représentants du personnel (élections professionnelles).
Les élections peuvent locales, régionales, provinciales, municipales, et du point de vue des statuts, soient sénatoriales, législatives et présidentielles.
Exemple : L’élection présidentielle, pour désigner une personne au poste de président d'un pays, les élections européennes organisées simultanément dans 27 pays pour l'élection du Parlement européen.
Processus électoral moderne
D'ordinaire, dans les démocraties modernes, le processus électoral comprend un certain nombre de phases dont notamment :
- le découpage électoral ;
- le recensement électoral ;
- la campagne électorale ;
- le vote.
Phase pré-électorale
La phase pré-électorale période comprend : l'installation de l'organisme de gestion des élections, l'élaboration du cadre juridique, l'inscription des électeurs, l'inscription des partis politiques et des candidats, le financement des partis politiques et des campagnes d'éducations civiques et électorales.
Installation de l'organisme de gestion des élections
L'installation de l'organisme de gestion des élections est une étape très importante vers l'organisation des élections dans le pays où les autorités ne peuvent pas organiser les élections. La plupart de pays qui sortent d'un conflit ont des organes de gestion des élections sous forme d'une commission électorale indépendante(CEI).
Elaboration du cadre juridique des élections
Le cadre juridique comprend habituellement quatre niveaux, à savoir : la constitution, les lois applicables, des règlements et des codes d'éthique.
Inscription des électeurs, des candidats et des partis politiques
L'inscription des électeurs consiste à recenser tous les citoyens qui ont la qualité d'électeur, afin de dresser les listes électorales qui seront utilisées dans les bureaux de vote, le jour du scrutin.
La deuxième grande étape du processus électoral est celle de l'inscription des candidats. Cette étape est le plus souvent réglementée, par une loi électorale, qui fixe les obligatoires nécessaires pour devenir candidats, la durée des élections, etc.
Financement des partis politiques
Le financement des partis politiques est le financement octroyé par l'État ou l'électorat pour soutenir la campagne électorale des partis politiques. Il peut permettre de mettre les candidats et les partis politiques sur un même pied d'égalité. Son utilisation est le plus souvent soumis aux règles de la comptabilité publique et chaque candidat ou parti politique doit en justifier l'utilisation.
Campagne d'éducation civique et électorale
Les campagnes d'éducations civiques et électorales se définissent comme un ensemble d'activités éducatives, de sensibilisation et d'information pour le processus électoral. Elle s'adresse à tous les électeurs sur toute l'étendue du territoire national. Elle vise à motiver, à préparer l'électorat d'aller voter et à faire valoir sa voix de façon éclairée.
Campagne électorale
La campagne électorale est l'opération par laquelle les différents candidats présentent leurs programmes d'action afin de recueillir le plus grand nombre de voix et remporter éventuellement le scrutin. La campagne électorale s'effectue principalement dans les médias.
Phase électorale
La phase électorale la phase des activités du scrutin à savoir : le vote proprement dit, l'observation partisane et non partisane, le dépouillement et l'affichage des premiers résultats dans les bureaux de vote.
Phase post-électorale
La phase post-électorale phase qui comprend la centralisation des résultats, le contentieux électoral (résolution des différends électoraux), l'annonce des résultats provisoires par l'organe de gestion des élections et la publication officielle des résultats.
Publication officielle des résultats
C'est avec la publication des résultats, que se termine le processus électoral proprement dit. En France, celle-ci est effectué par la Haute Cour de justice et dans le Journal officiel de la République française. Bien que peu de lois électorales les y obligent, les autorités électorales ont un avantage à publier un rapport complet de l'évènement électoral.
Ce rapport comprendra les détails des résultats obtenus par les candidats dans tous les bureaux de vote, en plus d'indiquer le taux de vote de participation exacte dans chaque section de vote.
Critiques
La perspective de la réélection pousserait les élus à prendre des mesures démagogiques et déconnectées de la réalité, si bien que[réf. nécessaire] certains pays limitent le nombre de réélections de leurs présidents (États-Unis[1], Mexique, etc.).
L'économiste William D. Nordhaus a avancé que les élections sont sources d'instabilité économique.
Pour l'Américain Noam Chomsky : « les élections sont conduites par l'industrie des relations publiques qui markette les candidats à la manière des spots télés. Le but du marketing est de créer des consommateurs non informés faisant des choix irrationnels, infirmant ainsi l'existence de marchés que nous avons appris à révérer, ceux dans lesquels des consommateurs informés font des choix rationnels. Les mêmes techniques sont utilisées pour saper la démocratie[2]. »
Alternatives démocratiques au système électoral
On voit que l'élection, comme mode de désignation est généralisée. Elle est ainsi considérée incarner, paradoxalement, ce qu'on appelle couramment maintenant « démocratie ». C'est là qu'apparaissent certaines contestations :
- Le politologue Bernard Manin tient l'élection pour un concept aristocratique, puisqu'il vise à désigner le « meilleur » (aristos)[3] ;
- d'autres, comme Robert Alan Dahl, professeur émérite de science politique à l'Université Yale, considèrent que pour éviter des dérives comme par exemple le carriérisme politique, la démocratie peut (et même doit) fonctionner sans élection, uniquement ou en partie par sortition (tirage au sort des représentants) ou par décision du peuple entier (référenda...).
Ces diverses considérations philosophiques, ou simplement pratiques, se regroupent sous le concept de démocratie participative. L'évolution actuelle de la technologie permettant d'expérimenter ces dispositifs (Internet) a renouvelé l'intérêt envers elles.
Notes et références
- XXe amendement de la constitution américaine
- « Elections are run by the Public Relations industry, which markets candidates much as it markets commodities in TV ads. The goal of marketing is to create uninformed consumers making irrational choices, thus to undermine the markets we are taught to revere, in which informed consumers make rational choices. The same techniques are used to undermine democracy. » « Anomie, oil wars and US elections », Politis, 11 novembre 2008. [lire en ligne]
- Bernard Martin, Principe du gouvernement représentatif, p. 190
Voir aussi
Articles connexes
- Calendrier électoral
- Aristocratie, Démocratie
- Pluralisme
- Parti politique, Sièges réservés, Suffrage universel, Système de vote
- Vote, Sociologie du vote
- Volatilité électorale
- Élection par année, Élection par pays
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