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Église de Vals
Eglise semi-rupestre Sainte-Marie Vue générale de l'édifice Latitude
LongitudeNon renseigné
(Chercher ce lieu)Pays France Région Midi-Pyrénées Département Ariège Ville Vals (Ariège) Culte catholique romain Type Église Rattaché à Évêché de Pamiers Début de la construction Xe siècle Fin des travaux 1887 Style(s) dominant(s) roman Classé(e) Monument historique (1910 et 1959 modifier L'église de Vals est une église semi-rupestre à trois niveaux, connue pour les fresques romanes qu'elle renferme, d'un grand intérêt historique et artistique.
Sommaire
Particularités historiques et architecturales
Une église semi-rupestre à la longue histoire
L'église de Vals est semi-rupestre, ce qui signifie qu'elle est en partie construite dans la roche (poudingue de Palassou), du moins pour sa partie basse. Il s'agit d'un aménagement des larges diaclases naturelles de la roche (et non pas des failles comme il a été souvent écrit), utilisant la principale comme entrée. De nombreuses hypothèses courent au sujet de cette diaclase et des abris sous roche voisins ; il a été avancé une activité de culte très ancien (remontant peut-être à 2000 ans avant J.C.) mais sans aucune preuve matérielle. Ce dont nous sommes à présent certains, c'est qu'un village prenait place sur ce lieu dès le IXe siècle avant notre ère (de nombreux tessons de céramique protohistorique datant de la charnière entre le bronze final et le premier âge du fer ont été découverts). Quelques objets des périodes gallo-romaine et mérovingienne sont présents, confirmant la pérennité de l'occupation. C'est surtout dans le bas Moyen Âge, autour de l'église romane, que le site connut sa plus grande occupation avec le développement d'un grand cimetière et d'un habitat en partie fortifié.
Les soubassements de l'église remonteraient au moins au Xe siècle (fin de l'époque carolingienne).
Un édifice à trois niveaux
L'édifice a la particularité d'être construit sur trois niveaux :
- Une nef inférieure, dans la roche, prolongée par une abside rectangulaire abritant des fresques romanes. La nef inférieure, appartenant à un probable édifice préroman, est la partie la plus ancienne. On y trouve toutefois deux dalles funéraires du XVIIIe siècle : celle de la comtesse de Lascaris de Vintimille et de sa mère, qui habitaient à Vals dans une maison fortifiée encore visible, non loin de l'église. Une autre dalle funéraire est celle de l'Abbé Durand, inventeur des fresques en 1952 et qui a débuté les recherches archéologiques autour de l'édifice. L'abside, quant à elle, date du XIe siècle et aurait été voûtée au XIIe siècle.
- Une nef supérieure, remaniée à plusieurs époques, en particulier au XIXe siècle où elle a été surélevée. En 1887 on y installe des vitraux, portant les armes du marquisat de Portes.
- Une chapelle haute du XIIe siècle surmontée d'une tour-donjon élevée vers le XIVe siècle. La croix accrochée sur la tour, classée en 1959, est une croix discoïdale provenant de l'ancien cimetière médiéval.
Les deux niveaux supérieurs ont vue sur l'autel placé au premier niveau.
Les fresques
L'abside conserve des fresques romanes du premier quart du XIIe siècle : les couleurs employées sont le noir, le rouge, le jaune, le gris et le blanc. L'absence du bleu et du vert témoigne de l'ancienneté des peintures. Découvertes par l'Abbé Durand en 1952 sous un enduit, elles furent nettoyées et consolidées en 1956. Leur dernière restauration a été réalisée de façon exemplaire de 2006 à 2008 par Jean-Marc Stouffs.
Ces fresques (pigments délayés à l'eau et déposés à la surface d'un enduit frais), d'une qualité exceptionnelle, sont à lier avec un art provenant de Catalogne, comme l'indiquent la physionomie des personnages et différents détails iconographiques. Influencées par les peintures de l'atelier du Maître de Pedret, mais d'un style plus linéaire que celles de Saint-Lizier (Ariège) et de la Catalogne, elles sont d'un très grand intérêt pour l'histoire de l'art de la période romane.
Nous y trouvons représentés sur chacune des trois travées des épisodes de la vie du Christ :
- L'Annonciation et la Nativité : un ange désigne la Vierge Marie, saluée par l'Archange Gabriel. Marie est également peinte couchée sous une couverture richement ornée. Cette représentation, la montrant juste après l'accouchement, est peu fréquente. Elle prend place au dessus du Bain de l'Enfant : le Christ est tenu par deux femmes auréolées. Cette scène est caractéristique de l'art byzantin.
- La période évangélique : seize personnages étaient représentés, les douze apôtres ayant connu le Christ et peut-être quelques disciples des premiers ou d'autres personnages sacrés, comme les prophètes. Parmi les apôtres reconnaissables qui subsistent, parfois identifiés par des inscriptions, on peut citer : André, Pierre, Philippe, Mathias, Paul et peut-être Barthélémy.
- La Parousie : le Christ en majesté, entouré par une mandorle, est accompagné des symboles des quatre évangélistes, d'archanges avocats, d'un chérubin et d'un séraphin. La représentation d'archanges avocats (au nombre de quatre) est exceptionnelle ; elle est la seule connue à ce jour en France et ne se retrouve qu'en Catalogne et en Lombardie. Trois archanges sont nommés : Gabriel, Michel et Pantasaron. La représentation de ce dernier archange est la seule connue à ce jour dans tout le monde roman.
À l'origine, l'Épiphanie était également représentée sur le mur du chevet. Après le percement d'une fenêtre vers le XIVe ou le XVe siècle, l'Adoration des mages a été presque totalement détruite : il ne nous en reste que le visage de la Vierge, une étoile et la tête de Balthazar couverte par un bonnet.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
J.-M. Durand, « L’église rupestre carolingienne de Vals (Ariège) », Bulletin de la Société méridionale de spéléologie et de préhistoire, décembre 1962, p. 21-45
Liens externes
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