Église Saint-Joseph Travailleur d'Avignon

Église Saint-Joseph Travailleur d'Avignon

Église Saint-Joseph travailleur d'Avignon

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L’Église Saint-Joseph travailleur, est une église paroissiale à l’architecture résolument moderne, commandée par le diocèse d’Avignon, dans le département de Vaucluse, pour équiper un nouveau quartier, dans la périphérie sud de la ville, dépourvu de lieu de culte. Elle a été édifiée dans la deuxième moitié du XXe siècle par l’architecte français Guillaume Gillet (1912-1987), originaire de l’Oise. Construite de 1967 à 1969, elle a été consacrée le 19 octobre 1969.

L’Église Saint-Joseph travailleur et le centre paroissial attenant constituent un ensemble de béton armé relativement élégant et aérien, qui renouvelle la vision de l’architecture sacrée dans la cité des papes, marquée jusqu’alors par les chantiers de la papauté d’Avignon au XIVe siècle. Cette construction s’inscrit dans la continuité de la modernité architecturale des années cinquante, mise en œuvre par Guillaume Gillet lors de la reconstruction de Royan (Charente-Maritime), dont il a eu la charge. L’église en totalité et les façades et toitures du centre paroissial ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 22 décembre 1993. L’édifice a été labellisé « Patrimoine du XXe siècle » par le ministère de la Culture.

Sommaire

Historique

En 1966, l’abbé Henri Laurent, alors économe diocésain, le père Joseph Persat, curé de Champfleury et l’abbé Marcel Roy, peintre-verrier, sélectionnent Guillaume Gillet, Grand Prix de Rome en 1946 — qui avait déjà construit de 1955 à 1958 l’Église Notre-Dame de Royan — pour établir les plans de la future église, destinée au nouveau quartier situé entre Champfleury et Monclar, au sud d’Avignon, quartier en pleine expansion, qui devait faire face, depuis 1962 à l’afflux massif des rapatriés d’Afrique du Nord.

Pour cette construction, l’association diocésaine, maître d’ouvrage, n’a imposé ni contrainte, ni orientation architecturale, laissant une grande liberté à l’architecte pour la réalisation d’un programme relativement simple : une église, un presbytère, et des salles paroissiales, auquel Guillaume Gillet répondit par un plan d’ensemble correspondant à la forme triangulaire de la parcelle acquise par le diocèse.

Architecture

L’architecte a su tirer le meilleur parti de l’espace, et cette déclinaison du triangle, symbolisant la Trinité divine, qui aurait pu constituer une contrainte insurmontable, devient le principe d’organisation de tout le centre paroissial. Chaque pointe du triangle de départ est elle-même occupée par un point fort, également triangulaire : à l’est, l’église, au nord, un cloître d’hiver protégé par une verrière pyramidale, au sud-ouest, une salle de conférences. Une aile doit recevoir le presbytère et ses annexes, une autre les salles de catéchisme, la troisième une galerie couverte refermant l’ensemble autour d’une vaste place hexagonale. Cette dernière partie, de même que la salle de conférences, ne sera pas réalisée, en raison de contraintes budgétaires.

Un vocabulaire architectural commun rapproche les différentes églises construites par Guillaume Gillet. Ces édifices sont des systèmes constructifs résolument modernes et représentent des variations sur des formes géométriques. Son esthétique est celle du béton brut de décoffrage, avec emploi du bois. Ce choix, associé à la couverture en feuilles de cuivre aujourd’hui oxydée dans une belle patine verte, inscrivent délibérément l’édifice parmi les sanctuaires à l’architecture d’avant-garde, qui tranche avec le style traditionnel romano-provençal, encore utilisé en 1941 pour la construction de l’Église Notre-Dame-de-Lourdes.

Comme à son habitude, Guillaume Gillet a travaillé en relation étroite avec un ingénieur, qu’il avait d’ailleurs déjà associé à la conception de deux autres de ses églises à paraboloïdes hyperboliques. L’Avignonnais Charles André fut l’architecte d’opération. Parmi les artistes intervenus dans la décoration de Saint-Joseph travailleur figurent l’abbé Roy lui-même, créateur des vitraux et le ferronnier Watkin, auteur de la croix qui surmonte la flèche.

Description

L’église est l’élément le plus spectaculaire du centre paroissial et constitue une véritable prouesse technique. Sur le plan triangulaire, Guillaume Gillet a créé une voûte trilobée dite « en selle de cheval », dont les axes se rassemblent au centre pour donner naissance à une flèche percée sur la hauteur de trois étroites fenêtres. Son volume surprenant, mouvementé, produit une impression d’envolée vers le ciel. Les murs, relevés aux angles, descendent vers la porte triangulaire, située au milieu de chaque côté. Leur base, aveugle mais animée par des ailettes, est en béton brut de décoffrage, leurs arêtes et leur partie supérieure sont constituées d’un bandeau de vitraux dont les nervures en béton sont incrustées de mosaïques. Sur chaque face, la toiture s’incline jusqu’aux portes puis s’élance vers la haute flèche métallique.

À l’intérieur, le béton est adouci par une charpente en lamellé-collé portée par un tripode. Sa blondeur, la coloration bleu et orangé des vitraux offrent une ambiance chaleureuse propice à la méditation. Parmi le mobilier liturgique, sobre et élégant, on retiendra surtout les fonts baptismaux, véritable sculpture de béton et de métal.

Un projet inachevé

Les perspectives de développement du quartier de Champfleury ne se sont pas réalisées conformément aux prévisions. De ce fait, l’association diocésaine a dû dès 1970 réduire le programme d’origine. Cet inachèvement rend l’organisation d’ensemble moins lisible. Aujourd’hui, les annexes sont affectées à la communauté « Le Pain de Vie », qui s’occupe des habitants. L’église a été rattachée à la paroisse de Saint-Ruf, dont elle avait été détachée en 1958. Les derniers travaux, réalisés par Charles André, ont porté sur la couverture de cuivre et les terrasses.

Bibliographie

  • Christophe Petitjean, « L’Architecture religieuse de Guillaume Gillet à partir de l’exemple de Saint-Joseph travailleur d’Avignon », mémoire de maîtrise sous la direction de Claude Massu, Université de Provence,Aix-Marseille I, 1996-1997.

Liens internes

Liens externes

  1. [pdf] Fiche descriptive sur le site du Ministère de la culture
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