Édom

Édom

Édom est un peuple mentionné dans la Bible, aujourd'hui disparu de l'actuelle terre d'Israël. Son ancêtre fondateur est Esaü, frère de Jacob (Israël). Ennemi historique d'Israël avec Moab et Ammon, il est pourtant appelé à appartenir à l'assemblée d'Israël dès la troisième génération, contrairement aux deux derniers.
Il est allégoriquement identifié dans la tradition juive avec l'empire romain, et plus tard, avec la chrétienté.

Sommaire

Dans les textes

Dans la Bible

Édom signifie « roux », ou « rouge » en Hébreu, car Ésaü, premier-né des jumeaux d'Isaac et Rebecca, naît recouvert d'une toison rouge. Selon une autre étymologie, Esaü aurait reçu ce surnom après avoir vendu son droit d'aînesse contre un plat de lentilles rouges.

Le terme est compris à la fois comme un peuple et un nom de région[1]. La liste des rois d'Édom mentionnée dans la Genèse laisse supposer qu'il s'agit plus d'une confédération de princes régnant chacun sur leur cité que d'une lignée de monarques à part entière,

Dans le livre des Nombres Moïse appelle Edom "les frères d'Israël", faisant référence à une origine commune des deux peuples[2]. Dans la Bible[1].

Le mont Séïr est étroitement associé à Edom[3].

S'appuyant sur un territoire facile à défendre, enrichi par les péages ou le pillage des caravanes qui transitent de l'orient vers l'Égypte, Édom est un ennemi constant d'Israël. Plusieurs passages de l'Ancien Testament attestent d'une haine tenace entre les deux peuples (II Rois, II Chroniques, Psaumes CXXXVII, Abdias; Jérémie). Vers 845 av. J.-C., coalisés avec d'autres tribus arabes, les Édomites pillent le palais de Jérusalem. Cinquante ou soixante ans plus tard, Amasias s'empare de leur forteresse appelée « la Roche ». Les Édomites se libèrent de la tutelle israélite vers 735 av. J.-C. et participent à l'invasion de Jérusalem menée par le babylonien Nabuchodonosor II en 586 av. J.-C. Les Judéens étant emmenés en exil à Babylone, les Édomites viennent s'installer dans la région d'Hebron et dans la Shéphélah et abandonnent le site de Pétra au profit des Nabatéens.

Le mot hébreu Sela signifie « la Roche » et désigne dans la Bible (II Rois, XIV,7; Isaïe, XVI,1) la forteresse édomite que les historiens ont longtemps identifié à Pétra où à Bosra. On s'accorde désormais à situer Sela plus au nord, à environ 10 kilomètres au sud de Tafila. Amasias s'en empare et y fait 10 000 prisonniers que ses hommes jettent vivants du sommet de la montagne. Jérémie et Abdias interpellent les Édomites en disant  : « Toi qui demeures dans les fentes du roc ».

Dans les documents égyptiens

Article détaillé : Shasou.

Le papyrus Anastasi VI de la fin du XIIIe siècle av. J.‑C. se réfère aux « Shasous d'Edom », que le pharaon Merneptah autorise à séjourner en Égypte avec ses troupeaux. La Bible présente un parallèle tardif à cette histoire dans lequel Hada, roi d'Edom, reçoit un bon accueil en Égypte[4]. D'autres du début du XIIe mentionnent leur existence.

Le Séïr est citée dans plusieurs documents égyptiens, en rapport direct avec les Shasous. Par exemple la liste d'Amarah parle de « Séïr en terre de Shasou ».

Ils occupent une région comprise du sud de la mer Morte jusqu'aux abords du golfe d'Aqaba.

Dans des textes greco-romains

Les Édomites sont également appelés Iduméens dans les textes gréco-romains.

Histoire

Comme son voisin Moab, Edom semble correspondre aux bédouins shasous des documents égyptiens. Ces bédouins habitaient la Transjordanie et le Néguev au Bronze récent et au début du Fer I (à partir de 1500 av. J.-C.).

On estime que les Édomites viennent occuper le site de Pétra dès le Ier millénaire. Ils occupent et aménagent les hauteurs d'Umm el Biyara, où l'on a retrouvé des vestiges de maisons et de citernes datés du VIIe siècle av. J.‑C. Ils fabriquent des textiles et des céramiques de qualité et possèdent une certaine maîtrise dans le travail des métaux.

Des fouilles à Khirbet en-nahas montrent une intense production de métaux et des mines de cuivre sur le territoire d'Edom, dès les Xe et IXe siècle av. J.‑C.. Cette découverte et les récentes datations au carbone 14 reculent de deux siècles la date du royaume d'Edom que l'on pensait commencer au VIIe siècle av. J.-C.{{}}[5].

Vers l'époque perse, les édomites se déplacent des vallées d'Arad et de Beer Sheva vers l'ouest en direction de la Shéphélah. Adouraïm (au sud de Hébron) et Marésha sont alors les grandes villes de la région au sud de la Judée qui prend le nom d'Idumée.

Après les conquêtes hasmonéennes de Jean Hyrcan Ier (140-104 av. J.-C.), les Édomites, ou Iduméens, sont convertis au Judaïsme par le nouveau pouvoir, semble-t-il sous la contrainte. La conversion semble cependant avoir été finalement sincère, puisque plus de 150 ans après celle-ci, 20 000 Iduméens se seraient joints aux Juifs pour combattre les romains pendant la Première guerre judéo-romaine (66-73 ap. J.-C.)[6]. Après cette date, les textes ne marquent plus de différences entre juifs et iduméens.

L'un des plus célèbres Édomites par son père Antipater est le roi de Judée Hérode le Grand.

Notes et références

  1. a et b James K. Hoffmeier, Ancient Israel in Sinai: The Evidence for the Authenticity of the Wilderness Tradition, Oxford University Press, 2005 (ISBN 0195155467) .
  2. (Nom 20.14-17) Puis Moïse envoya, de Kadès, des messagers au roi d'Édom, pour lui dire : Ainsi a dit ton frère Israël. Tu sais tous les maux qui nous sont survenus ; comment nos pères descendirent en Égypte ; et nous avons demeuré longtemps en Égypte, et les Égyptiens nous ont maltraités, nous et nos pères ; et nous avons crié à l'Éternel, et il a entendu notre voix. Il a envoyé un ange, et nous a fait sortir d'Égypte. Et voici, nous sommes à Kadès, ville qui est à l'extrémité de ta frontière ; permets que nous passions par ton pays ; nous ne passerons ni par les champs, ni par les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits ; nous marcherons par le chemin royal, nous ne nous détournerons ni à droite ni à gauche, jusqu'à ce que nous ayons passé ta frontière.
  3. (Gen. 32.3) Et Jacob envoya des messagers devant lui vers Ésaü, son frère, au pays de Séir, aux champs d'Édom.
    (Gen 36.8) Et Ésaü habita sur la montagne de Séir. Ésaü est Édom.
  4. R. Givéon, Les bédouins Shosou des documents égyptiens, Leyde, 1971.
  5. Thomas E. Levy et al., High-precision radiocarbon dating and historical biblical archaeology in southern Jordan, PNAS, 2008
  6. Flavius Josèphe, la Guerre des Juifs.

Bibliographie

  • John F.A. Sawyer, Midian Moab and Edom: The History and Archaeology of Late Bronze and Iron Age Jordon and North-West Arabia

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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