- « Art »
-
Pour les articles homonymes, voir Art (homonymie).
« Art »[1] est une pièce de théâtre écrite en 1994 par Yasmina Reza.
Sommaire
Historique
La première représentation de « Art » a eu lieu le 28 octobre 1994, interprétée par Pierre Vaneck (Marc), Fabrice Luchini (Serge) et Pierre Arditi (Yvan), dans une mise en scène de Patrice Kerbrat à la Comédie des Champs-Élysées. La pièce est reprise à Paris et en tournée, en 1998, avec Pierre Vaneck (Marc), Jean-Louis Trintignant (Serge) et Jean Rochefort (Yvan).
- Le spectacle reçoit, en 1995, deux Molières (meilleur auteur et meilleur spectacle privé).
« Art » a été traduit dans trente-cinq langues et mis en scène à Londres, Berlin, Chicago, Tokyo, Lisbonne, St-Pétersbourg, Bombay, Johannesburg, Buenos Aires, Tunis ou Bratislava.
- Parmi de nombreuses récompenses de théâtre, la pièce reçoit un Tony Award en 1998 après avoir été coproduite par Sean Connery à Broadway.
La pièce
Argument
Marc est invité par son ami Serge à venir voir sa nouvelle acquisition, une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt peinte en blanc, avec de fins liserés blancs transversaux, que Serge vient d'acheter 200 000 francs. Atterré par cet achat, ne comprenant pas que son ami ait pu dépenser une somme pareille pour un tableau blanc, Marc donne d'abord son point de vue sans retenue, ne se souciant pas de l'avis de Serge. Puis il va trouver Yvan, leur ami commun, pour lui faire part de son incompréhension à propos de ce geste. Yvan, lui, ne pense rien de ce tableau. L’approche de son mariage le rend nerveux. Il ne veut surtout pas contrarier ses deux amis. Serge et Marc commencent à se disputer et entraînent Yvan dans leur confrontation.
Les trois amis vont alors s’entre-déchirer autour de ce tableau blanc en invoquant tous les arguments qui tournent autour de l’art moderne et de l'art contemporain. L'affrontement ira bien au-delà de la seule question de l'art... Celui-ci ne laissera personne indemne. Serge ira jusqu'à dire ce qu’il pense vraiment de la femme de Marc, et Marc jusqu'à dire à Yvan d’annuler son mariage considérant qu'il fait une erreur. À force, Marc et Serge iront jusqu'à se battre. Finalement, pour sauver leur amitié, les trois amis vont sacrifier le tableau en dessinant dessus, puis vont le restaurer ensemble.
Les personnages (par ordre d'apparition)
Marc
Rationnel et sceptique face à l'art contemporain, Marc a une belle situation, exerce le métier d'ingénieur dans l'aéronautique et incarne la classe moyenne confortable sûre d'elle. Face à Serge, il affirme d'abord son point de vue sans retenue ne se souciant pas de l'avis de son ami, certain d'être approuvé, mais la réaction de son ami le perturbe.
Serge
Dermatologue, Serge gagne bien sa vie, et se paye le luxe de hanter les galeries, intéressé par l'art. Pressé, un peu snob, il est aussi certain de son goût que Marc de son dégoût.
Yvan
Yvan est représentant dans une papeterie. Tourmenté, incertain, Yvan est le médiateur, toujours prêt à éviter un conflit. Rendu nerveux par son mariage approchant, il tente de ménager la chèvre et le chou, et tient le rôle délicat du fer entre le marteau et l'enclume.
Citations
Marc à Serge : « Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ? »
Serge à Marc, en réponse : « Mais mon vieux c'est le prix ! C'est un ANTRIOS ! »Serge à Marc, parlant de l'auteur de son acquisition : « Mais pour moi, c’est une divinité ! Tu ne crois pas que j’aurais claqué cette fortune pour un vulgaire mortel !… »
Répétée à plusieurs reprises : « Lis Sénèque. »
« Et alors ? — Et alors rien ! »
Marc : « Je me fous de ce que dit Paul Valéry. »
Serge : « Tu n'aimes pas non plus Paul Valéry ? »
Marc : « Ne me cite pas Paul Valéry. »
Serge : « Mais tu aimais Paul Valéry ! »Serge à Marc : « Mais qui es-tu, Marc ?! »
Yvan : « Je veux être votre ami, Yvan le farfadet. »
Serge : « Un homme de son temps participe à la dynamique intrinsèque de l'évolution. »
Marc à Serge : « Si tu te blesses, ça signifie que tu es suspendu au jugement d'autrui. »
Yvan : « Mais non. Un être hybride ne participe à rien. »
Yvan à Marc : « Comment tu les vois? [...] Les lignes blanches. Puisque le fond est blanc, comment tu vois les lignes? » Marc à Serge : « Parce que je les vois. Parce que mettons que les lignes soient légèrement grises, ou l'inverse, enfin il y a des nuances dans le blanc! Le blanc est plus ou moins blanc! »
Notes
- guillemets font partie du titre. Les
Liens externes
Catégories :- Pièce de théâtre du XXe siècle
- Pièce de théâtre française
Wikimedia Foundation. 2010.