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Zélotes
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Les Zélotes (ou zélés, Qiniim en hébreu, de qina, jaloux, exclusif, sur la racine QYN, Caïn), sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo-romaine. Révoltés au départ contre le recensement de Quirinius, qui permet l'impôt « par tête », ils se radicalisent et finissent par s'attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu'aux païens qui - pensent-ils - souillent la Terre promise par leur seule présence.
Sommaire
Les Zélotes dans l'Histoire
Le mouvement zélote trouve une origine biblique en la figure de Pinhas (ou Phineas) fils d'Eléazar, fils d'Aaron le prêtre (Paracha Pin'has du livre Les Nombres du Pentateuque). Ce personnage biblique s'est illustré par l'assassinat d'un Prince de tribu d'Israël qui se serait fourvoyé dans la luxure aux yeux de tous. L'exécution commise par Pinhas, au lieu d'être réprimandée, est hautement valorisée en tant qu'elle scelle une alliance de paix entre le peuple et l'Eternel. Pinhas est considéré comme le premier zélote car la Bible dit qu'il s'est montré "jaloux" pour la gloire divine. En outrepassant la loi, Tu ne tueras point, il réaffirme le caractère sacré de la loi mosaïque et, de fait, réinstalle le principe religieux comme moteur de l'action humaine. L'épisode de Pinhas constituera la principale légitimation théologique de l'activisme zélote.
Flavius Josèphe affirme que le leader nationaliste Judas de Gamala fut à l'origine d'une « quatrième secte » (après les Sadducéens, les Pharisiens et les Esséniens), qu'il décrit ainsi :
« Judas fut l'auteur de la quatrième secte. Elle s'accorde en toutes choses avec celle des Pharisiens, excepté que ceux qui en font profession soutiennent qu'il n'y a que Dieu seul que l'on doive reconnaître pour Seigneur et pour Roi. Ils ont un si ardent amour pour la liberté que les genres de mort les plus extraordinaires, les supplices les plus atroces, qu'ils subissent eux-mêmes ou laissent souffrir aux personnes qui leur sont les plus chères, les laissent indifférents pourvu qu'ils n'aient à donner à nul homme le nom de Seigneur et de Maître. Comme bien des gens ont été témoins de la fermeté inébranlable avec laquelle ils subissent tous ces maux, je n'en dirai pas davantage, non de crainte de ne pas être cru, mais plutôt de peur que mes paroles ne donnent une idée trop faible du mépris avec lequel ils supportent la douleur. »— Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XVIII, 2
Partisan de composer avec la puissance romaine, Flavius Josèphe reproche amèrement aux zélotes leur fanatisme qui est selon lui à l'origine de la catastrophe. Les Romains leur donnent le nom de « sicaires », du nom de leur poignard tranchant, la sica, qui pourrait avoir aussi donné le surnom d'« Iscariote » du Judas des Évangiles.
Vers l'époque de la chute du Temple (70), leurs chefs sont Jean de Gischala et Eléazar. Ce dernier, après la destruction de Jérusalem, se réfugie dans la forteresse de Massada avec 960 personnes - les guerriers, les femmes et leurs enfants - où ils résistent plusieurs années aux légions romaines. Préférant mourir que de se rendre, les derniers zélotes se suicidèrent collectivement pour ne pas être capturés.
Les Zélotes, un courant violent
Le courant des Zélotes « se définit par un nationalisme intransigeant et agressif. Appelant de tous leurs vœux l’instauration du Royaume, ses tenants estiment devoir en hâter la venue par la violence. L’étranger est pour eux l’ennemi. ils dressent des embuscades, manient le poignard – d’où le nom de sicaires qu’on leur donnait parfois –, entretiennent en Palestine un climat d’insécurité et d’agitation chroniques. Ils sont, de façon très directe, à l’origine de la révolte de 66-70. », Marcel Simon[1].
Extension du terme
Selon le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey, on voit apparaître à partir de 1864 le terme zélote, au féminin pour désigner une personne animée d'un zèle religieux fanatique, puis dans un emploi littéraire, quelqu'un qui pousse le zèle jusqu'à l'aveuglement. Le dictionnaire d'Alain Rey note également l'emploi du terme zélotisme dans Proudhon, en 1854, mais souligne que son emploi est rare.
Notes et références
- ↑ Marcel Simon, La civilisation de l'Antiquité et le christianisme, Arthaud, 1972 (chap. le Judaïsme)
- (de) Martin Hengel, Die Zeloten : Untersuchungen zur Jüdischen freiheitsbewegung in der Zeit von Herodes, I bis 70 n. Chr. (Éd. E.J. Brill, Leiden/Cologne, 1961)
Voir aussi
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