- Zalmoxis
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Zalmoxis apparaît la première fois chez Hérodote qui l'appelle Salmoxis (Σάλμοξις) et affirme qu'esclave affranchi de Pythagore, il est retourné dans son pays gète et a enseigné par une tromperie la croyance dans l'immortalité à ses compatriotes et à leurs chefs. Dans l'Antiquité, la figure de Zalmoxis est déjà très controversée, certains auteurs affirmant qu'il s'agit d'un humain divinisé ou d'un roi (Platon, Strabon, Jordanès) et d'autres que c'est un dieu (Hérodote). Dans l'histoire récente, Zalmoxis a été au milieu des débats identitaires roumains et, parfois, bulgares, servant d'exemple à plusieurs idéologies politiques et religieuses. Dans ces débats ont été impliqués de grands historiens et historiens des religions roumains, tels Vasile Pârvan et Mircea Eliade.
Sommaire
Sources antiques
- Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], 4, 93-96
- Platon, Charmide, 156 D - 157 B
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], 7, 3, 1-11
- Jordanès, Histoire des Goths [détail des éditions] [lire en ligne], V, 39-40; XII, 69-73
Étymologie
Porphyre proposait « dieu-ours » ou « dieu à peau d'ours », ce qui le relie au chamanisme et à sa notion d'esprits animaux. Il se peut que « Zalmoxis » veuille dire « Zeu Moș » en roumain (prononciation: Zeu Moch) c'est-à-dire, « le Dieu très âgé ». On peut aussi noter la ressemblance avec « Zeu Moxei », du sanskrit Moksha qui signifie « la vie éternelle », par la libération du cycle de la vie et de la mort.
Religion
Plusieurs auteurs[1] proposent de voir dans Zalmoxis une figure chamanique, mais selon Mircea Eliade, la députation d'un messager à Zalmoxis, qui avait lieu tous les quatre ans[2], de même que la « demeure souterraine » où il disparut et vécut trois ans pour reparaître ensuite et démontrer aux Gètes l'immortalité de l'homme, n'ont rien de chamanique. Il enseignait aux participants à ses « banquets » (autrement dit à son culte à Mystères), que tous iraient en un lieu où ils survivraient toujours et jouiraient d'une complète félicité[3]. Il s'agit là d'une vie après la mort qui diffère profondément des conceptions grecques, puisque la tradition d'homérique dépeint un Hadès sombre et souterrain avec des morts transformés en ombres, puisque Orphée et Pythagore proposent la transmigration des âmes.
Zalmoxis imposait l'interdiction de boire du vin pour tout le monde et, pour les prêtres, de manger de la viande.Bibliographie
- Mircea Eliade,De Zalmoxis à Gengis-Khan. Étude comparative sur les religions et le folklore de la Dacie et de l'Europe Orientale, Paris, Payot, 1970.
- Article de Jean Coman, « Zalmoxis », in Zalmoxis (revue dirigée par Mircea Eliade), n°2, 1939.
Annexes
Articles connexes
Références
- (Meuli, Jean Coman)
- Hérodote, IV, 94 Histoires d'
- Ibidem, IV, 95
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