Yueh-Chih

Yueh-Chih

Yuezhi

Durant l'Antiquité, à une date inconnue, les Yuezhi ont fondé le premier empire connu de l'Asie centrale. Ils étaient des Tokhariens. Le terme Yuezhi est mandarin et se traduit par « lignée (zhi) de la lune (yue) ». Il s'expliquerait alors par un culte de la lune, mais pour certains spécialistes, ce terme est le véritable nom des Yuezhi prononcé à la manière chinoise, si bien que l'on ne peut pas connaître sa signification.

Ce peuple vivait dans l'ouest de l'actuelle province chinoise du Gansu, où se trouve Dunhuang, ville dont le nom est probablement d'origine yuezhi. De mode de vie nomade, ils déplaçaient leurs troupeaux en été vers les pâturages des monts Qilian, qui bordent le Gansu au sud. Le nom de ces montagnes serait aussi d'origine yuezhi et signifierait « céleste ». Les Chinois de l'Antiquité, qui n'ont jamais dû les affronter, les connaissaient surtout comme étant des pourvoyeurs de chevaux, dont ils disposaient sûrement en grand nombre.

Les Yuezhi se battaient à cheval, avec des arcs, ce qui était relativement nouveau à leur époque. En effet, d'après les données archéologiques, les peuples de l'actuelle Chine occidentale ont utilisé le char jusqu'au VIIe ou VIe siècle av. J.-C. Il est donc possible que la création de l'empire des Yuezhi ait été liée à celle de la cavalerie montée. Vers -300, ils étaient probablement au faîte de leur puissance. Ils contrôlaient l'actuelle province chinoise du Xinjiang en grande partie ou en totalité, et en particulier les royaumes sédentaires du bassin du Tarim, où vivaient d’autres peuples tokhariens ainsi que des Saces.

En -176, un peuple venu de Mongolie, les Xiongnu, leur infligea une défaite sur leur propre territoire, dans la région de Dunhuang, et il leur arracha une trentaine de royaumes, de grande et de petite taille. Quelques années plus tard, à l’issue d'une nouvelle offensive, les Xiongnu tuèrent l'empereur des Yuezhi et firent de son crâne une coupe à boire. Une partie des Yuezhi, les Grands Yuezhi, migrèrent vers les Tian Shan (ou monts Célestes), dans l’actuel Kirghizistan. Une petite partie d'entre eux y resta et l'autre reprit sa route vers la Bactriane, au nord de l’actuel Afghanistan. Ils dominèrent les peuples de cette région. À cette époque, ils disposaient encore de cent mille archers à cheval. Au Ier siècle ap. J.-C., ils fondèrent l'Empire kouchan.

Une autre partie des Yuezhi, les Petits Yuezhi, gagna le nord-est du Tibet, principalement dans la région de Huangzhong, quatre-vingts kilomètres à l'est du lac Bleu (Qinghai en mandarin, Köke Nor en mongol), où elle vécut avec la population locale. Il s'agissait des Qiang, un peuple proto-tibétain. Ces fragments du peuple yuezhi ont subsisté durant un bon millénaire. Ils restèrent nomades et conservèrent ce caractère guerrier qui avait permis à leurs ancêtres de bâtir un empire. Aujourd’hui, on trouve au nord-est du Tibet des individus aux cheveux clairs et aux yeux bleus, sans doute des descendants des Petits Yuezhi. En 1911, Paul Pelliot signalait la présence d'hommes de ce type dans les montagnes du Gansu occidental.

Cette division en Grands et Petits Yuezhi est relatée par les sources chinoises. En réalité, les Yuezhi s'éparpillèrent un petit peu partout et certains restèrent probablement dans la région de Dunhuang. Ainsi, un peuple nomade, appelé les Huns blancs ou les Hephthalites, qui vivait au début du l'ère chrétienne au nord de Tourfan, était réputé descendre des Grands Yuezhi. Le royaume d'Agni, dans la région de Karachahr, à l'ouest de Tourfan, était également yuezhi.

Les coutumes des Yuezhi sont presque inconnues. On sait seulement que certains rois des Petits Yuezhi étaient qualifiés de « divins ». Lors d'un deuil, les proches du défunt sacrifiaient des animaux et montaient à cheval pour pousser des hurlements et se taillader le visage.

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